Mouvement social | Val-de-Marne | 09/01/2020
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Grève des enseignants en Val-de-Marne: la mobilisation se maintient

Grève des enseignants en Val-de-Marne: la mobilisation se maintient

Alors q’une nouvelle journée de mobilisation contre la réforme des retraites se tient ce jeudi 9 janvier avec une manifestation à Paris cet après-midi, beaucoup d’enseignants restent mobilisés mais certains ont renoncé.

« J’ai calculé. Avec cette réforme, en partant après l’âge légal je toucherai 1100 euros alors qu’avec l’ancien système cela tournait autour de 1600 euros donc y a de quoi être en colère!», motive un professeur des écoles de Vincennes, qui compte bien faire grève ce jeudi. En cause, le changement de calcul de pension retraite qui ne sera plus basé sur les six derniers mois de salaires mais l’ensemble de la carrière. « J’estime qu’il est important de se mobiliser, de montrer notre mécontentement. Certes, cela nous fait perdre de l’argent mais c’est pour la bonne cause, si tout le monde s’y met, peut-être qu’enfin on arrivera à faire flancher le gouvernement », abonde une enseignante saint-maurienne. « J me suis rendu compte qu’il fallait être solidaire, c’est en étant beaucoup qu’on pourra faire changer les choses », les rejoint encore un prof de maths.

« Les remontées des grévistes sur Ivry et dans le 94 font état de taux quasi similaires au 5 décembres dans les écoles. Des enseignants sont en grève depuis lundi. Pour les collèges et lycées tout laisse à penser que la grève sera aussi très suivie », anticipe-t-on chez Sud Education. Près de 80% de grévistes sont notamment attendus dans un des lycées de Champigny-sur-Marne.

« Le taux de grévistes est à 60% sur le département avec une cinquantaine d’écoles fermées. On continue la mobilisation avec des tournées devant les écoles, des AG, on remobilise les collègues. On a beaucoup de soutien des parents d’élèves mais on comprend que poser plusieurs jours de grève de suite peut être compliqué pour les parents. On garde l’espoir que le gouvernement flanche. On ne refuse pas pour autant le changement. On est conscient que le système actuel n’est pas idéal. Mais on veut une revalorisation du métier», plaide Cécile Quinson, secrétaire départementale du Snuipp. 40% d’enseignants grévistes sont prévus selon les syndicats.

Pour certains enseignants toutefois, le coût élevé d’une journée de grève et le sentiment de pénaliser les élèves et parents ont conduit à arrêter le mouvement. « J’ai fait la première grève pour témoigner de mon mécontentement mais pas les autres, la grève prend les gens en otage et financièrement, cela a un coup. On aimerait manifester notre désaccord mais d’une autre façon que la grève », témoigne ainsi une enseignante de Villecresnes. Dans son école le nombre de grévistes a chuté, passant de 15 professeurs des écoles sur 22 à 4 pour cette nouvelle mobilisation.

Du côté des élèves et étudiants, on est partagé

Chez les collégiens et les lycéens, les grèves sont aussi au cœur des discussions. Les élèves, directement concernés par cette réforme, sont partagés. « Je suis pour la grève mais on est un peu des martyrs dans cette situation. Il y a beaucoup de professeurs qui ne donnent pas cours. Rien que ce midi, je devais être en cours mais le professeur n’est pas là. Malgré cela, je comprends pourquoi ils manifestent et je suis aussi un peu inquiet pour ma retraite même si je n’ai pas bien compris toutes les mesures de la réforme », explique Mehdi, 19 ans, lycéen à Créteil. Dans ce groupe d’élèves de première, tous sont pour la grève mais les avis sont partagés sur l’âge de départ. « Si tu es en bonne santé, ce n’est pas grave de travailler jusqu’à 64 ans », plaide l’un tandis que son camarade pense que « 64 c’est trop tard, il y a des métiers où ce n’est pas possible de travailler jusqu’à cet âge ». Pour Liliana, 14 ans, élève de troisième, l’échéance est trop lointaine. « Je ne suis pas plus inquiète que cela pour ma retraite, c’est dans longtemps pour moi !»

Même débat devant l’université de Créteil (Upec). « On ne soutient pas du tout la grève. Cette semaine on a nos soutenances et après, nos partiels, alors c’est vraiment compliqué » déclarent Sabrina et David en M2 mécanique ingénierie. Swan, 20 ans, en AEI soutient au contraire le mouvement. « Je préfère galérer un ou deux mois au lieu de galérer toute ma vie. Oui, c’est vrai, nos partiels sont reportés et on est dans l’incertitude par rapport à notre avenir scolaire, mais c’est de notre avenir qu’il s’agit. Je suis pour le blocage des raffineries et de la fac car c’est le seul moyen d’avoir un bras de fer équitable avec le gouvernement », enjoint un étudiant de 27 ans en droit.

Pour rappel, lors de la grève du 17 décembre 2019, 25,05 % des enseignants étaient en grève dans le primaire et 23,32 % dans le secondaire, selon le ministère – contre respectivement 50 % et 60 %, selon les syndicats.

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