Les associations sportives en plein air ont repris une activité normale pour les mineurs ce samedi 28 novembre. Une reprise qui était très attendue.
« On a eu beaucoup d’inscriptions en septembre, étonnamment », se réjouit Hervé Morat, président de l’association de badminton de Châtillon-Clamart. « On comptabilise 311 inscrits aujourd’hui. Je pense qu’on est presque au même niveau que les autres années. » Même constat au club rugby de Gennevilliers : « on a même eu plus d’inscriptions avec la création de la section “baby rugby” », précise Thibault Giraudon, coordinateur sportif et technique du club. Une affluence qui est moindre du côté de Colombes natation : « au lieu d’avoir 900 adhérents, on est tombé à 600 », se désole Sylvain Lecourt, l’ancien président du club. Pour autant, l’optimisme était de rigueur. « On était reparti à la rentrée. Malgré les restrictions, on avait des personnes qui retrouvaient leur sensation de nage. »
Mais l’annonce du deuxième confinement a coupé court à la dynamique pour ces associations sportives. « On a du public (enfants et sportifs de haut niveau) qui peut pratiquer, donc l’association n’est pas au point mort. Mais le club fonctionne forcément au ralenti », explique Cédric Toublan, l’un des 8 entraîneurs salariés de l’association d’aviron Boulogne 92, dont le public adulte représente 70% de l’effectif total.
Chômage partiel
Pour affronter cette période, les associations sportives ont recouru au chômage partiel pour les entraîneurs, permettant au club de s’enlever un poids financier. Le remboursement des cotisations n’a pas fait des ravages pour ces quelques clubs interrogés. « Finalement, ils sont peut-être trois ou quatre à nous l’avoir demandé pour les deux confinements », estime Hervé Morat.
À Colombes natation, le règlement intérieur stipule que les cotisations ne peuvent pas être remboursées. « Je regarde s’il est possible de transformer cette cotisation sans activité en don, qu’elle devienne un don fiscal. On essaye de voir si on peut au moins leur offrir ça », déclare Sylvain Lecourt. Grâce à cette politique, le club a pu mettre de côté lors du premier confinement et avoir la tête hors de l’eau pour ce reconfinement. Quelques clubs bénéficient aussi de l’aide de la municipalité ou du département, comme le club d’aviron Boulogne 92 : « avec l’argent qu’il lui restait, le département a doublé la subvention du fonctionnement pour cette année. »
Préserver le lien avec les adhérents à tout prix
« Ouvrir ce samedi va nous servir, notamment pour renouer le lien avec les adhérents. On est toujours en début de saison donc on aura peut-être une surprise sur les inscriptions », espère Cédric Toublan. Le lien avec les licenciés est un point important pour le club de rugby, qui accueille un public de tout âge. « Pendant le reconfinement, on a remis en place des challenges sur les réseaux sociaux. Par exemple, on a proposé au plus petits de faire leur propre haka. On propose des challenges sportifs pour les plus grands », explique Thibault Giraudon. Pour les pratiquants du badminton, l’ouverture des terrains ne pourra s’effectuer que le 15 décembre si les conditions prédéfinies sont réunies.
Le plus dur pour Sylvain Lecourt, c’est la crainte du désengagement des plus jeunes. « On l’a vu avec l’éducation, des enfants ont décroché. Ici, c’est pareil, des enfants vont surement décrocher. C’est ça qui nous embête le plus dans cette histoire. » La piscine de Colombes est beaucoup moins chanceuse : la piscine ferme ses portes, pour 3 semaines, à partir du 12 décembre pour vidange. Le club réfléchit donc à une alternative pour garder le lien avec ses adhérents et rattraper le retard des cours. « Comme le sport en plein air est autorisé, on pense à organiser des activités physiques pour nos meilleurs nageurs, afin qu’ils puissent s’entretenir », explique Sylvain Lecourt. « Pour les cours, on ouvrira surement pendant les vacances scolaires et les samedis. On l’a déjà fait. »
Depuis le week-end du 28 et 29 novembre, le confinement est assoupli en France. Retrouvez toutes les nouvelles mesures.
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