Solidarité | | 17/11/2020
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Hébergement d’urgence: le centre Emmaüs de Bonneuil-sur-Marne pérennisé

Hébergement d’urgence: le centre Emmaüs de Bonneuil-sur-Marne pérennisé © Pablo Girard

Travaux d’aménagement, passage de 100 à 173 places d’hébergement, projets d’insertion sur la durée, tel est l’horizon du centre Emmaüs solidarité du port de Bonneuil-sur-Marne. Sa convention tripartite avec Haropa-Ports de Paris (propriétaire du bâtiment) et la préfecture du Val-de-Marne a été renouvelée pour quatre ans ce lundi, en présence de la ministre du Logement Emmanuelle Wargon.

Ouvert en janvier 2020 pour affronter la période hivernale, le centre accueille les personnes sans abris envoyées après appel au numéro d’urgence sociale, le 115, géré par la Croix Rouge du Val-de-Marne au Service Intégré de l’Accueil et de l’Orientation (SIAO)de Créteil. Mais, comme c’est l’usage pour les 40 structures éphémères de ce type gérées par Emmaüs Solidarité, le centre était condamné à fermer ses portes à la fin de l’hiver. C’est le premier confinement qui lui a valu un sursis de quelques mois. Alors que l’hiver 2021 s’annonce, en pleine crise sanitaire, le maintien du centre s’inscrit dans le cadre des “1400 places d’hébergement supplémentaires créées en Ile de France depuis la fin octobre”, rappelées par la ministre. Au-delà, sa pérennisation sur quatre ans va lui permettre d’approfondir le travail de réinsertion.

“Ces quatre ans supplémentaires vont permettre une plus grande humanisation de l’accueil des personnes avec la construction d’infrastructures communes, comme la réfection des salles d’eau ou du réfectoire pour en finir avec les repas dans des barquettes et pour créer des moments de convivialité”, anticipe Louisa Assana, cheffe de service du centre. Il s’agira aussi de poursuivre les actions comme l’apprentissage de la langue, des codes sociaux français, les activités culturelles, l’aide aux démarches administratives pour une régularisation et la recherche d’emploi.

Un travail de fond au regard de la grand fragilité du public accueilli. “Nous recevons beaucoup de personnes fragiles psychologiquement et qui ont parfois de multiples addictions”, explique Louisa Assana. Le parcours des personnes hébergées, pour la plupart des sans-papiers et réfugiés, est souvent dramatique. Comme celui par exemple de cette femme d’origine congolaise, forcée de fuir sa famille en raison de son homosexualité.

Avoir des papiers : un premier cap

Au fil des échanges entre la ministre et les personnes hébergées dans l’établissement, la question de la régularisation des situations est le premier sujet Un sésame indispensable, comme l’explique Djamel, algérien, qui travaillait comme déménageur “au black” avant un accident de travail l’obligeant à subir une lourde opération. Pas question pour lui de repartir en Algérie. “Je voudrais me trouver un travail comme chauffeur ou agent d’accueil dans des centres comme ici”, se projette-t-il.

“Le centre, c’est bien. On est logé, on apprend à parler la langue, c’est important pour s’intégrer. Mais vraiment, on espère les papiers”, plaide également Adama, une Guinéenne, passée par le Sénégal, le Maroc et l’Epagne.

Maryam, elle, est dans le centre depuis huit mois. Auparavant, elle a vécu dans la rue et navigué d’hôtel en hôtel. Pendant son errance, elle s’est faite agresser deux fois, mais, sans papiers elle n’a pas pu déposer plainte.

Issa, Ivoirien de 29 ans, représente cet horizon. Régularisé, il a un trouvé un logement dans le 91, et un travail dans la sécurité.  Ce lundi, il est venu visiter ces anciens voisins.

 Faire avec le Covid 

En pleine pandémie de coronavirus, la structure d’accueil a dû composer avec les mesures de prévention sanitaires. En collaboration avec l’Agence Régionale de Santé (ARS), des tests réguliers sont pratiqués au sein du centre et lorsqu’un cas se déclare, des salles dédiées sont prévues pour l’isolement des malades. “Heureusement, sur les 100 personnes hébergées, nous n’avons eu que 3 cas”, indique Bruno Morel directeur général d’Emmaüs solidarité. A cela s’ajoute des mesures de distanciations sociales, de désinfection, et l’interruption des activités culturelles en groupe.

Présentation d’une salle dédiée à l’isolement
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