Chiffres | Ile-de-France | 10/11/2020
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Ile-de-France: nouveau record de chômage mais inversion des tendances

Ile-de-France: nouveau record de chômage mais inversion des tendances

Une augmentation de 1,2% du chômage entre le 2ème et le troisième trimestre, sur fond de reprise des entrées comme des sorties du chômage. Depuis la fin du confinement, les tendances se sont inversées mais la dynamique des sorties du chômage n’a pas réussi à compenser les nouvelles entrées. La durée du chômage augmente également. Détails des chiffres en Ile-de-France, par département.

Sans compter les mesures de chômage partiel qui n’entrent pas en compte dans la statistique, le nombre de demandeurs d’emploi a à nouveau augmenté de 1,2 % au 3ème trimestre en Ile-de-France, variant de 0,2 à 2% en fonction des départements. Au niveau national, le nombre de chômeurs diminue pour sa part de 0,5%.

Au total, 1,06 million de personnes sont inscrites au chômage, tenues de chercher un emploi (catégories A,B,C) sur une population active d’environ 6,2 millions d’habitants. en Ile-de-France. Un nouveau record, après celui de déjà établi au second trimestre. Le précédent record, avant crise sanitaire, datait de mai 2018 (1 000 930). A l’échelle de la France métropolitaine, 5,78 millions de personnes étaient inscrites à Pôle emploi en catégorie A,B,C en moyenne ce troisième trimestre.

Mécanique inversée par rapport au confinement : les entrées et sorties reprennent

La dynamique n’a en revanche rien à voir avec celle du deuxième trimestre, qui reflétait une situation gelée. Depuis, entrées et sorties ont repris. Contrairement au deuxième trimestre, lors duquel l’augmentation du nombre de demandeurs d’emplois s’expliquait par une forte diminution des sorties du chômage, bien que le nombre d’entrées ait aussi diminué en raison des mesures de chômage partiel (qui n’est pas comptabilisé comme chômage), la situation s’est inversée au troisième trimestre. Alors que le nombre d’entrées au chômage avait diminué de 13,6% entre mars et avril, il a augmenté de 13% au 3ème trimestre. Le nombre de sorties, qui avait chuté de 37% entre mars et avril, a en revanche augmenté de 47% sur un trimestre. En taux de progression, la dynamique est favorable à une décrue du chômage, même si en valeur absolue, le nombre de demandeurs d’emplois continue de progresser légèrement.

Source des données
Les données sont celles de la Direccte (Direction régionale des entreprise, de la concurrence, de la consommation, du travail et de l’emploi), établies avec Pôle emploi-Dares.
Plus d’informations sur la méthodologie statistique Dares – Pôle Emploi

Nombre d’inscriptions à Pôle Emploi (Catégories A,B,C)

Départements2ème trimestre 20203ème trimestre 2020Evolution
75 (Paris)150701726014,53%
77 (Seine-et-Marne)89901014012,79%
78 (Yvelines)8520942010,56%
91 (Essonne)851093009,28%
92 (Hauts-de-Seine)97001088012,16%
93 (Seine-Saint-Denis)136001592017,06%
94 (Val-de-Marne)95101067012,20%
95 (Val d’Oise)8770982011,97%
Ile-de-France826709341012,99%

Difficile première embauche

Parmi les raisons de ces entrées au chômage, les premières entrées dans le monde du travail augmentent fortement d’un trimestre sur l’autre, de l’ordre de 50%. En hausse également : les ruptures conventionnelles, les réinscriptions rapides (réinscription après une sortie de courte durée suite à un défaut d’actualisation, une radiation administrative, une période d’inactivité…) et les retours d’inactivité (fin de maladie, de maternité ou de formation). Voir détail ci-dessous

Source : Direccte IDF

Forte progression des sorties du chômage

Le nombre de sorties de Pôle Emploi, qui avait été gelé pendant le confinement, a explosé au troisième trimestre, en moyenne de 47% au niveau francilien. Près de la moitié de ces sorties du chômage ne sont pas renseignées autrement que par la fin d’actualisation de leur situation par les bénéficiaires. Pour le reste, 23% ont déclaré avoir repris un emploi, 9% sont en stage ou formation, 7% ont arrêté de rechercher, étant soit partis en retraite, soit en congé maternité, soit en maladie (3%).

Nombre de sorties de Pôle Emploi (Catégories A,B,C)

Départements2ème trimestre 20203ème trimestre 2020Evolution
75 (Paris)117201681043,43%
77 (Seine-et-Marne)69301033049,06%
78 (Yvelines)6640951043,22%
91 (Essonne)6370966051,65%
92 (Hauts-de-Seine)74601050040,75%
93 (Seine-Saint-Denis)103201564051,55%
94 (Val-de-Marne)70901065050,21%
95 (Val d’Oise)6590962045,98%
Ile-de-France631209272046,89%

Comprendre les catégories A,B,C,D,E
Les personnes inscrites à Pôle Emploi relèvent de 5 catégories. Les 3 premières A,BC concernent les personnes qui sont tenues de rechercher un emploi. La catégorie A, la plus importante, regroupe les personnes qui n’ont aucun emploi, même à temps partiel. Les catégories B et C comprennent les personnes qui ont une activité réduite (de de moins de 78 heures par mois pour les B, de plus de 78 heures pour les C). Les catégories De et E ne sont pas tenues d’effectuer une recherche d’emploi, soit car elles sont en formation, en maladie… ou en emploi.

En valeur absolue, le solde des entrées à Pôle Emploi reste positif, mais sans comparaison avec le deuxième trimestre

Au total, le solde des entrées reste positif, mais sans commune mesure avec le deuxième trimestre. A cette date, le solde était de 19 550 entrées sur le trimestre, alors qu’il n’est que de 690 au troisième trimestre.

Progression du nombre de demandeurs d’emploi (A,B,C) en valeur absolue, au 2ème et 3ème trimestre

DépartementsSolde entrées/sorties 2ème trimestreSolde entrées/sorties 3ème trimestre
75 (Paris)3350450
77 (Seine-et-Marne)2060-190
78 (Yvelines)1880-90
91 (Essonne)2140-360
92 (Hauts-de-Seine)2240380
93 (Seine-Saint-Denis)3280280
94 (Val-de-Marne)242020
95 (Val d’Oise)2180200
Ile-de-France19550690

Au total, une augmentation de 1,2% du nombre de demandeurs d’emploi (A,B,C) entre le 2ème et le 3ème trimestre

Au total, l’augmentation d’un trimestre sur l’autre est de 1,2%. Elle est de 7% sur un an. La variation trimestrielle différé largement d’un département à l’autre, avec seulement +0,21% en Essonne et + 1,95% en Val-de-Marne.

Détail par département de l’évolution trimestrielle et annuelle du nombre de demandeurs d’emploi en catégorie A,B,C

Départements3ème trimestre 20192ème trimestre 20203ème trimestre 2020Evolution entre le 2ème et 3ème trimestreEvolution sur 1 an
75 (Paris)2004302103102125301,06%6,04%
77 (Seine-et-Marne)1023101098701105300,60%8,03%
78 (Yvelines)965501028601039401,05%7,65%
91 (Essonne)9035097020972200,21%7,60%
92 (Hauts-de-Seine)1173501234801248201,09%6,37%
93 (Seine-Saint-Denis)1710901789001815901,50%6,14%
94 (Val-de-Marne)1071801136301158501,95%8,09%
95 (Val d’Oise)1030401089101108101,74%7,54%
Ile-de-France988300104498010572901,18%6,98%

Fort recul du chômage à temps plein

L’une des caractéristiques les plus spectaculaires dans les statistiques du chômage pendant le confinement fut l’explosion du nombre de chômeurs en catégorie A, c’est à dire sans aucun emploi – même à temps partiel. Depuis la fin du confinement, la tendance s’est inversée. Si d’une année sur l’autre, le nombre de demandeurs d’emploi de cette catégorie a augmenté de 14%, il a en revanche diminué de 7,3% entre le 2ème et le 3ème trimestre.

Détail par département de l’évolution trimestrielle et annuelle du nombre de demandeurs d’emploi en catégorie A

Départements3ème trimestre 20192ème trimestre 20203ème trimestre 2020Evolution entre le 2ème et 3ème trimestreEvolution sur 1 an
75 (Paris)128280160310146340-8,71%14,08%
77 (Seine-et-Marne)669108355076950-7,90%15,01%
78 (Yvelines)645707884073270-7,06%13,47%
91 (Essonne)587207402067370-8,98%14,73%
92 (Hauts-de-Seine)807009697090830-6,33%12,55%
93 (Seine-Saint-Denis)119370144290134580-6,73%12,74%
94 (Val-de-Marne)732209000084630-5,97%15,58%
95 (Val d’Oise)705208634081190-5,96%15,13%
Ile-de-France662290814320755160-7,26%14,02%

Augmentation de la durée du chômage

Au-delà de l’augmentation du chômage, c’est aussi sa durée qui progresse dans ce contexte socio-économique entravé par la crise sanitaire. “Sur un trimestre, le nombre de demandeurs d’emploi inscrits en catégories A, B, C depuis un an ou plus augmente de 4,3 % (+7,5 % sur un an) tandis que celui des inscrits depuis moins d’un an recule de 1,4 % (+6,5 % sur un an)”, chiffre ainsi la Direccte. A noter qu’il s’agit d’une tendance de fond, comme le montre le graphique ci-dessous.

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