Il y a quarante ans exactement, le 24 décembre 1980, la dégradation du foyer des Ardoines de Vitry-sur-Seine au bulldozer défrayait la chronique.
Tout commence le 21 décembre 1980. 320 migrants maliens, logés dans le foyer de la rue du Pont de Créteil à Saint-Maur-des-Fossés, sont déplacés vers un foyer de la rue des Fusillés à Vitry-sur-Seine, le foyer Manouchian (également surnommé foyer des Ardoines). L’Adef, organisme gestionnaire à l’origine du déplacement, invoque l’insalubrité du foyer de Saint-Maur.
Un transfert que dénonce Paul Mercieca (PCF), à l’époque maire de Vitry, lequel s’inquiète de la concentration de “ghettos”. Alors que le Val-de-Marne compte 40 foyers, certaines communes en accueillent plusieurs (4 foyers à Champigny-sur-Marne, 3 à Vitry-sur-Seine, Ivry-sur-Seine ou encore Choisy-le-Roi), quand d’autres n’en abritent aucun (Charenton-le-Pont, Nogent-sur-Marne, Joinville-le-Pont…). Pour faire passer le message, la ville organise une opération qui va toutefois susciter polémique et indignation.
Le 24 décembre, plusieurs dizaines d’habitants pénètrent dans le foyer et y commettent des dégradations. Les alimentations en eau, gaz, électricité, ainsi que les systèmes de chaufferie et de téléphone sont mis hors d’état de marche, tandis que le directeur du foyer affirmera avoir été séquestré dans son bureau. Le plus spectaculaire de cette intervention est le recours à un bulldozer qui détruit le perron du foyer. Des amas de terre sont déposés devant l’entrée.
C’est le début de “l’affaire du bulldozer de Vitry”, qui va défrayer la chronique et donner lieu à un certain nombre d’affrontements politiques par journaux interposés. Car le maire de la ville lui-même est présent sur les lieux tandis que Guy Poussy, à l’époque secrétaire de la fédération PCF du Val-de-Marne, enjoint les résidents maliens à coopérer. “Vous ne pouvez pas accepter de prendre des logements qui étaient réservés à de jeunes travailleurs français. Vous devez agir avec nous pour être relogés à Saint-Maur”, appelle-t-il.
Dès le 27 décembre, le journal Libération parle de “la bouffée de haine de la rue des Fusillés” en une, quand, de l’autre côté de l’échiquier politique, le Quotidien de Paris titre sur “l’attaque au bulldozer”. En l’espace de trois semaines, la presse nationale consacrera plus de 150 articles à l’affaire. A l’époque, Internet et les réseaux sociaux n’existent pas…
À quelques mois des élections présidentielles de 1981, les questions relatives à la répartition géographique des travailleurs immigrés en région parisienne s’invitent dans l’actualité politique locale. Début décembre, c’est aussi le bureau municipal d’Ivry-sur-Seine qui annonce une série de mesures pour une « répartition juste et humaine de l’immigration dans toutes les communes ». (Voir le journal de la ville de l’époque)
Pour Paul Mercieca, l’affaire laissera des traces, même si l’élu rappellera avoir gagné ses procès intentés par le foyer et par la Licra. Seize ans plus tard, en 1996, il confiera toutefois qu’il n’était pas “partisan d’utiliser une telle méthode”.
Promise par Jean-Louis Beaumont (DVD), à l’époque maire de Saint-Maur-des-Fossés, la reconstruction du foyer de la rue du Pont de Créteil n’aura, elle, jamais lieu. Le foyer des Ardoines, aujourd’hui foyer Manouchian, continuera pour sa part à fonctionner. En discussion depuis 1997, la rénovation du foyer a démarré en 2015, dans le cadre de la zac des Ardoines. Il devrait bientôt laisser la place à deux résidences sociales, dont l’une est déjà quasiment terminé.
Bonjour si cela est bien vrai, que vos informations sont vérédiques, est-ce que je pourrai vous poser des questions sur l’affaire car je dois faire un rendus sur cette dernière et votre témoignage pourrait mettre utile.
40 ans sont passés. Nous étions fin 1980 et l’année suivante avaient lieu les élections présidentielles. Je sais de source sûre que les propos tenus tant par les journalistes que par le Maire de Vitry-sur-Seine de l’époque ne sont pas xacts à 100 %. Trop d’immigrés ? Il n’y a qu’à voir aujourd’hui. Que représentent 300 travailleurs maliens dans une ville dont la démographie était supérieure à 80.000 habitants ? Rien du tout !
La réalité était toute autre. Ce foyer avait été désaffecté pendant quelques mois, rénové, pour en faire le lieu de campagne pour un certain Georges Marchais et pour ses collaborateurs. Mercieca n’habitait pas dans un logement social mais dans un beau pavillon sur le Plateau de Vitry. C’est la pure et dure réalité ! Je le sais de sources sûres et concordantes.
Plus le mensonge et gros plus sa passe. En 1980 cous n etiez pas la. Le foyer de vitry était destiné pour de jeunes travailleurs .et le Maire decdroite de saint Maur ne voulait plus de ce foyer.
Il avait promis de reconstruire et il na jamais tenu sa parole.sa faisait tache des immigrés à saint maur.
Des immigrés à Saint-Maur-des-Fossés ??? Quel honte ; vite, expédions les à Vitry ! Et n’abordons pas la gestion de l’immigration, si utile pour construire et entretenir les pavillons de St-Maur.
Il y a 40 ans, on était en 1980. Cet évènement a fait le tour de la France, les médias en ont beaucoup parlé. Mais des choses sont restées complètement obscures, je vais vous les conter. Je les tiens de parents et d’amis qui habitaient Vitry-sur-Seine. Aujourd’hui, ils sont décédés.
Il y avait un foyer de travailleurs qui avait été construit à Vitry-sur-Seine. Le Maire de l’époque, Mercieca, était membre du PCF. Ce foyer avait été rénové, quand le Maire de Saint Maur des Fossés a décidé d’y mettre des travailleurs maliens. Il y a eu l’opération bulldozer, relatée par les médias. Mais qu’est-ce que 300 personnes sur une population de plus de 80.000 habitants ? Une goutte d’eau. La réalité ? On était à quelques mois des Présidentielles, Mitterrand a été élu le 10 mai 1981. Au 1er tour, un certain Georges Marchais était candidat et il lui fallait un bureau pour sa campagne, ainsi que pour ses collaborateurs. Ce foyer était tout désigné ! Badaboum ! Il y a eu cet emménagement qui a tout foutu par terre et qui a provoqué la colère des communistes.
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