Crédité de 150 millions d’euros pour 2020, le fonds de solidarité et d’investissement (FS2I) créé par les 7 départements de banlieue va permettre de financer 17 projets dans l’Essonne, les Hauts-de-Seine, la Seine-Saint-Denis, la Seine-et-Marne, le Val-d’Oise, le Val-de-Marne et les Yvelines.
Il y a deux ans, les sept départements de la banlieue parisienne avaient lancé leur propre fonds d’investissement pour favoriser le rééquilibrage des investissements entre les départements riches et moins riches. Réuni ce 29 janvier, le Conseil d’administration de ce fonds de solidarité et d’investissement interdépartemental (FS2I) a voté 150 millions d’euros de budget pour l’année 2020.
Plus de la moitié de ce fonds est alimenté par les Hauts-de-Seine (52 millions d’euros) et les Yvelines (31,9 millions d’euros). Les deux départements nettement plus riches que leurs voisins bénéficient tout de même d’une enveloppe de 2 millions d’euros chacun qu’il a été décidé de consacrer à la création d’un foyer d’accueil médicalisé aux Mureaux pour y accueillir une plateforme interdépartementale de proximité adaptée d’hébergement et de services pour adultes avec troubles du spectre autistique (TSA) et pour adultes avec handicap physique.
Tous les départements participent à la hauteur de leurs moyens au financement du FS2I. La Seine-Saint-Denis bénéficie du plus gros apport avec un gain net de 36,6 millions d’euros, ventilé sur trois projets : le prolongement du tramway T1 à Val-de-Fontenay, la création du pôle de référence inclusif sportif métropolitain (PRISME) à Bobigny, l’extension du parc de la Fosse Maussoin à Clichy-sous-Bois.
Viennent ensuite la Seine-et-Marne (16,6 millions d’euros) et le Val-d’Oise (12,9 millions d’euros) qui vont ainsi pouvoir porter sept projets. Dans le 77, il s’agit de la construction du 3e collège de Villeparisis du financement de la liaison routière Meaux-Roissy et de la création d’un bus en site propre TZEN 2 reliant Lieusaint à Melun. Pour le 95, l’enveloppe va permettre la création du campus international de Cergy-Pontoise, la réfection de la toiture de l’abbaye de Royaumont, l’extension du centre départemental de formation et d’animation sportives du Val d’Oise (CDFAS) à Eaubonne ainsi que l’opération de renouvellement de la voirie de la Patte d’Oie d’Herblay.
L’Essonne (8 millions d’euros) et le Val-de-Marne (5,8 millions d’euros) bouclent la liste des bénéficiaires avec trois projets chacun. La création du Tram 12 Express entre Massy et Évry-Courcouronnes, la création d’une caserne de pompiers à Tigery et la rénovation du Bâtiment 503 de l’Institut d’Optique d’Orsay pour le premier. La création d’une station de dépollution des eaux pluviales à Champigny-sur-Marne, les travaux de réouverture de la Bièvre à Arcueil/Cachan ainsi que la construction d’un collège à énergie positive à Valenton pour le second.
D’abord bloqué par Bercy, le FS2I est maintenant effectif
Le premier exercice du fonds de solidarité et d’investissement interdépartemental s’est d’abord soldé par un couac. A l’issue du vote du premier budget du FS2I et du vote des délibérations par les sept assemblées partenaires, une instruction comptable du ministère des Finances a enjoint à l’été 2019, les paieries départementales de refuser les mandements émis par les collectivités. Depuis, Bercy a finalement donné son feu vert mais cet épisode a laissé un goût d’amertume au conseil d’administration du FS2I qui n’a pas manqué d’y faire référence ce mercredi. «Le vote du budget 2020 est une concrétisation majeure pour la démarche inédite du FS2I lancée à l’automne 2018 ,mais dont la mise en application avait jusqu’alors été bloquée par l’État, alors même que celui-ci n’y met pas un centime. Cela avait été perçu par les Départements comme une volonté de freiner une initiative de solidarité territoriale ramenant l’État à son incapacité à l’assurer lui-même bien qu’il s’agit de sa compétence».
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