Justice | | 10/06/2020
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Vitry-sur-Seine: 4 collégiens accusent des policiers de harcèlement raciste, l’IGPN saisie

Vitry-sur-Seine: 4 collégiens accusent des policiers de harcèlement raciste, l’IGPN saisie

Interpellés dans le cadre d’une affaire de vol à l’arraché au Kremlin-Bicêtre, le 26 mai dernier, quatre adolescents de 14 et 15 ans témoignent avoir vécu une garde à vue traumatisante, indiquant avoir reçu des insultes à caractère raciste et homophobe. Des plaintes ont été déposées par les familles et l’IGPN (police des polices) va être saisie.

Tout est parti d’une dénonciation approximative. La victime d’un vol à l’arraché de collier commis au Kremlin-Bicêtre désigne quatre adolescents âgés d’une quinzaine d’années à des policiers. Ces derniers les arrêtent allée Debussy à Vitry-sur-Seine, puis les placent en garde à vue.

Selon les collégiens, les agents les insultent alors à plusieurs reprises durant cette garde à vue, en tenant notamment des propos stigmatisant leur origine et leur couleur de peau (deux sont d’origine maghrébine et l’un est noir). Un jeune rapportera avoir été giflé après avoir répondu à un fonctionnaire. Côté policiers, on dément les faits rapportés.

L’avocat des familles, Jérôme Karsenti, dénonce une atteinte aux droits des gardés à vue, qui, pendant 24 heures, n’ont pu s’entretenir avec un avocat, voir un médecin ni même informer leurs parents de leur situation. Les quatre jeunes mineurs ont été libérés faute d’éléments les incriminant. Des plaintes ont été déposées pour injures et discrimination.

Pour les jeunes, l’affaire ne s’est cependant pas arrêtée là. Quelques jours plus tard, le 30 mai, deux des quatre adolescents ont été accostés par deux des agents de police qui les avaient interpellés, alors qu’ils se trouvaient avec quelques amis dans un parc. «Un des policiers s’est adressé à l’un d’eux en demandant “c’est toi qui a déposé plainte ?”, et il l’a attrapé à la gorge. Ils ont ensuite fouillé leurs portables. Ses amis se sont écartés mais ont filmé la scène qui a duré une quinzaine de minutes, puis les policiers sont partis. Ce n’était même pas un contrôle mais un pur acte de harcèlement discriminatoire», relate Me Karsenti.

Les familles des 4 jeunes lancent ce jeudi 11 juin un comité de soutien intitulé «Nous ne laisserons pas faire», soutenus par l’avocat et la députée insoumise de la circonscription, Mathilde Panot.

De son côté, le parquet de Créteil va saisir l’IGPN (Inspection générale de la police nationale).

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