Se lancer dans la restauration alors que la crise sanitaire n’en finit pas et pèse sur la situation économique peut sembler un pari risqué. Mais à Ivry-sur-Seine, Mame Planque a relevé le défi. Après une vingtaine d’années dans les ressources humaines, elle a décidé de vivre de sa passion pour la gastronomie depuis sa cuisine.
“Cela faisait des années que mes proches à qui je faisais à manger m’invitaient à me lancer”, confie-t-elle.
Trois semaines seulement après son lancement, la Table de Mame s’est déjà imposée comme l’une des cantines du quartier Louis-Bertrand Mirabeau-Semard. A l’heure du déjeuner, des riverains viennent récupérer leur repas au portail de la cuisinière, parfois les clients sont livrés sur leur lieu de travail ou chez eux.
Car Mame Planque prépare ses plats maison depuis sa propre cuisine. “J’aime faire découvrir la gastronomie du Sénégal, pays dont je suis native, les plats thaïlandais, ma culture de cœur, et la cuisine française, mon pays d’adoption.” Ce vendredi par exemple, les deux plats à la carte sont le mafé d’agneau (plat à base de pâte d’arachide accompagné de riz nature) et des penne au poulet sauce Boursin.
Du point de vue professionnel, il s’agit d’une reconversion totale, après 22 ans dans le conseil et les ressources humaines. Autant d’années durant lesquelles le projet a doucement germé. “Dans mes mission, j’étais régulièrement conduite à passer quelques jours voire quelques mois dans les locaux d’une autre entreprise et j’ai pu observer les lieux de restauration. Alors que les employés sont toute la journée sur leur poste de travail et que le repas devrait être un moment de partage, les services de restaurant sont souvent décevants.”
Avant de se lancer, Mame Planque a commencé par se mettre en conformité pour transformer sa cuisine personnelle en service de restauration à emporter. «J’ai suivi une formation auprès de la Chambre des métiers de l’artisanat (CMA 94) à Saint-Maur-des-Fossés pour obtenir l’agrément en matière d’hygiène. La Chambre de commerce et d’industrie (CCI 94) m’a par ailleurs épaulée pour les démarches de création d’entreprise. Au moment du confinement, j’étais prête. Cette période m’a permis de me tester pour pouvoir démarrer début septembre». Pour le site Internet, c’est son mari, Thomas, développeur, qui a créé sur la toile la Table de Mame.
Quelques jours après la rentrée, la recette semble fonctionner et certains jours, tous les plats (une trentaine) sont vendus. Prochaine étape, après un temps de rodage, trouver une cuisine professionnelle à louer pour aller démarcher de l’autre côté du périph, dans le 13ème arrondissement.
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