Ivry-sur-Seine: pas de rentrée pour Jeanne faute de lycée

Comme la livraison du nouvel appartement prenait du retard, la famille a pris une location pour ne pas louper la rentrée des classes dans leur nouveau lieu de résidence, entreprenant les démarches dès le mois de février. Elle a vite déchanté.

“La plus jeune a essuyé les refus de tous les collèges du secteur jusqu’à ce que j’écrive au maire, Philippe Bouyssou, à la fin de l’été”, témoigne sa mère. L’autorité du maire e-t-elle eu plus de poids que la demande en bonne et due forme d’un parent d’élève? Le lendemain de la réception de son courrier, une proposition de collège était adressée à la jeune fille.

Sa grande sœur, en revanche, n’a toujours pas de place en terminale générale, options LLCE – SES (Anglais Economie). “Il y a eu deux commissions à l’Académie de Créteil : une mi-juillet, la deuxième le 28 août, mais aucune place ne s’est débloquée, pourtant elle a un excellent dossier. Je harcèle tous les jours les lycées du secteur mais il n’y a pas de place. Régulièrement, ma fille est convoquée au CIO (Centre d’information et d’orientation) où on lui demande si sa demande est toujours en cours. Cela dure 10 minutes et il ne se passe rien d’autre”, s’inquiète sa mère qui a saisi SOS Rentrée, un service du conseil départemental en charge de harceler l’Education nationale à la place des familles pour pousser les murs et trouver des places.

Il y a quelques jours, SOS Rentrée 94 comptabilisait 150 collégiens et lycéens sans affectation dans le Val-de-Marne (et 200 élèves post-bac). Un chiffre à rapporter aux 112 867 collégiens et lycéens qui ont fait leur rentrée dans le département (chiffres de l’Académie à la veille de la rentrée)

“La vice-présidente du département a écrit à la directrice académique, j’espère que cela va porter ses fruits. Car après deux semaines sans cours et sans suivi pédagogique, ma fille commence à sérieusement déprimer.”