Urbanisme | | 05/03/2020
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Joinville-le-Pont: les riverains du canal Polangis en guerre contre le béton

Joinville-le-Pont: les riverains du canal Polangis en guerre contre le béton

En guerre contre les nouvelles constructions qui selon eux «dénaturent irrémédiablement le patrimoine paysager et architecture du quartier», les riverains du canal de Polangis ont lancé une pétition et mis le sujet à l’ordre du jour des municipales.

C’est à la fin du XIXème siècle qu’est creusé le canal de Polangis, à l’époque pour permettre aux bonnes familles parisiennes adeptes du canotage de s’y s’y installer en villégiature. Un singulier petit coin de paradis que les riverains protègent jalousement des promoteurs immobiliers et ont lancé une pétition en ce sens. «Ce petit canal a un charme particulier avec ses maisons traditionnelles et nous avons forcément des craintes lorsque l’on voit fleurir les projets de logements en forme de gros cubes sombres. Certains ont déjà été livrés et le résultat n’est pas acceptable. Avec un groupe de propriétaires, nous avons demandé à rencontrer le maire. L’adjoint a l’urbanisme a tenté de nous calmer mais ensuite ils ont passé deux nouveaux permis sans nous concerter. C’est là que nous avons décidé de lancer une pétition», explique l’une des membres de ce collectif de riverains.

La pétition exige “d’interdire les divisions parcellaires, de classer les abords du canal en zone N dans le PLU (comme l’Ile Fanac) “zone à protéger en raison de la qualité de son site”, d’interdire les toits terrasses dans cette zone, de faire respecter la règle du PLU pour les berges “ne sont admis que les pontons et terrasses en bois”, et maintenir une partie paysagère en front de quai.” Voir la pétition qui a obtenu un pu plus de 600 signatures en un mois.

Le collectif a également envoyé la pétition aux trois têtes de liste aux municipales, en leur fixant une date butoir pour récolter leur contribution sur le sujet. Seul Tony Renucci (J’agis j’innove pour Joinville) a répondu dans les délais. « Nous sommes attachés au caractère pavillonnaire de Polangis et à la diversité de ses hauteurs, qui constituent l’originalité, le charme et le côté remarquable de ce quartier. La révision du PLU que nous entamerons dès 2020 permettra d’élaborer des mesures spécifiques pour le quartier Polangis. D’une manière générale, le PLU intégrera pour l’ensemble de la commune le patrimoine immatériel de Joinville-le-Pont (ciel, eau, verdure), ainsi que la boucle de la Marne», a expliqué le candidat en citant plusieurs mesures comme la diminution du coefficient d’emprise au sol pour réduire sa constructibilité, l’augmentation des retraits ou des surfaces de pleine terre ou le classement en zone à protéger. Pour les toits terrasse et les divisions parcellaires, il explique en revanche ne pas pouvoir aller à l’encontre du droit.

Rémi Decout-Paolini (Un nouvel horizon avec les Joinvillais) est à peu près sur les mêmes considérations que Tony Renucci. « Nous proposons pour les terrains bordant le canal de Polangis d’imposer des exigences très fortes au titre du coefficient d’emprise au sol, qui peut varier selon la superficie du terrain, et d’ôter ainsi toute portée spéculative à d’éventuels projets de division parcellaire. Cette réduction de la constructibilité peut également s’accompagner de l’édiction d’autres règles d’urbanisme plus contraignantes, notamment en matière de retrait des constructions». La tête de liste souhaite également les classer en zone à protéger, limiter le volume et la hauteur des nouvelles constructions avec une hauteur maximale au faîtage de 7,50 mètres, et classer les berges du petit bras en « espace boisé classé » (EBC) pour en renforcer leur protection.

Le maire-sortant, également candidat, Olivier Dosne (Joinville avec vous), explique pour sa part que les communes sont aujourd’hui privées des moyens de prévenir la densification des quartiers pavillonnaires, et cite en particulier la loi ALUR de 2014. «Avant cette loi, nous pouvions interdire l’habitat collectif dans certaines zones ou encore réduire les droits à construire sur la partie divisée du terrain ou imposer une taille minimale de terrain pour construire». L’édile rappelle également qu’il n’a pas tous les droits sur les permis de construire et qu’il «doit les accorder s’il respecte les règles en vigueur». Le maire-sortant défend par ailleurs son PLU qui fixe la hauteur maximale des bâtiments à 7 mètres à la gouttière et à 10 mètres au faîtage, ainsi que la protection des berges ou l’existence d’une charte pour protéger la richesse architecturale du site. Et l’édile de rappeler également que c’est désormais le territoire qui régit le PLU. «La compétence du PLU a été transférée à Paris Est Marne & Bois. Celui-ci ne peut en aucun cas engager une révision générale du PLU sur le territoire d’une seule commune. Il doit élaborer au préalable un Plan Local d’Urbanisme Intercommunal».

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