Alors que les professeurs de nombreux collèges et lycées avaient débrayé depuis la rentrée du 2 novembre pour exiger une application effective du protocole sanitaire renforcé, passant notamment par un enseignement présentiel en demi-groupe, les annonces de Jean-Michel Blanquer en ce sens ont calmé le jeu – au lycée.
Le ministre de l’Education nationale a donné ce jeudi 5 novembre le feu vert aux lycées pour mettre en place le travail en demi-groupe, à condition que chaque élève continue de bénéficier de 50% de cours en présentiel. De quoi permettre aux recteurs de valider les projets allant dans ce sens.
Le ministre a par ailleurs annoncé que les épreuves d’évaluation communes prévues dans le cadre du nouveau baccalauréat seraient remplacées cette année par du contrôle continu.
Les épreuves liées aux enseignements de spécialité en terminale seront en revanche maintenues en mars, mais adaptées.
#Covid19 | En raison du contexte sanitaire, pour les lycées :
— Ministère Éducation nationale, Jeunesse et Sports (@education_gouv) November 5, 2020
👉Un plan de continuité pédagogique garantissant 50% de cours en présentiel pour chaque élève mis en place chaque fois que nécessaire
👉Un aménagement des épreuves du baccalauréat décidé pour l’année 2020-2021 pic.twitter.com/DlhhFXgtUO
Localement, la mesure a permis d’apaiser la situation. Au lycée Romain Rolland d’Ivry-sur-Seine par exemple, la proposition de demi-groupes présentée par la proviseure a été validée et les professeurs ont repris les cours. “Nous allons mettre en place les demi-groupes dès cet après-midi”, témoigne Catherine Quiniou, enseignante dans l’établissement et déléguée Snes-Fsu.
Au lycée Léon Blum de Créteil également, les demi-groupes seront mis en place dès lundi. “Le protocole avait été accepté par le rectorat avant même les annonces du ministre. Les élèves viendront en cours soit le matin, soit l’après-midi et inverseront la semaine suivante, et la cantine sera maintenue. En parallèle, la région va mette à disposition des agents supplémentaires, des tests antigéniques et des ordinateurs”, témoigne une enseignante.
A Gutenberg Créteil en revanche, on attend la validation de la nouvelle organisation. “Nous sommes encore en droit de retrait et nous reprendrons dès que les demi-groupes seront autorisés, nous l’espérons dès lundi”, indique un enseignant, membre de Sud Education, qui alerte par ailleurs “sur les fenêtres qui ne s’ouvrent pas.” En attendant, les professeurs entendent se rendre au rassemblement appelé par la CGT à 11 heures devant le rectorat de Créteil ce vendredi.
Dans le Val-de-Marne, plusieurs lycée avaient commencé à travailler en demi-groupe dès ce mercredi, notamment à Chérioux et Jean Macé à Vitry-sur-Seine.
Lire : Val-de-Marne: quelques demi-groupes testés au lycée, maintien des grèves ailleurs
Pas encore de feu vert pour les demi-groupes dans les collèges
Alors que les annonces de Jean-Michel Blanquer ne concernent pas le collège, la situation reste en revanche en suspens dans plusieurs établissements du département. “Nous avons travaillé un protocole hybride distanciel- présentiel et s’il n’est pas accepté, nous n’avons pas de solution pour limiter le brassage des élèves”, explique Emilie Olivier, déléguée CGT Educ’Action, qui espère une réponse dans la journée et précise que la majorité des enseignants sont toujours en droit de retrait ce vendredi, tout en travaillant sur la nouvelle organisation et l’hommage à Samuel Paty. “On ne comprend pas pourquoi les annonces de Jean-Michel Blanquer ne concernent que les lycées et nous laissent sans solution alors que nous sommes en réseau d’éducation prioritaire et que nos élèves ont aussi besoin d’apprendre dans de bonnes conditions”, ajoute l’enseignante.
Grève maintenue le mardi 10 novembre
Pour autant, le mouvement de “grève d’avertissement” appelé ce mardi 10 novembre par 5 organisations syndicales (FSU, FO, CGT éduc’action, Snalc et Sud éducation) demeure.
“Les mesures de demi-groupe ne concernent toujours pas les collèges et nous demandons à ce que les épreuves de spécialité soient repoussées de mars à juin”, revendique Catherine Quiniou, qui pose également la question du matériel pour l’enseignement en distanciel. Le mouvement ne concernera pas que le deuxième degré mais aussi le premier. “Nous réclamons le recrutement d’enseignants supplémentaires car changer l’organisation à moyens constants ne règlera pas le problème. D’ores et déjà,n des cours de soutien ont été supprimés, ce qui pénalise les enfants les plus fragiles”, souligne Luc Bénizeau, délégué SnudiFO94.
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