Antres de l’expérimentation et du prototypage pour bricoleurs créatifs, les fablabs constituent aujourd’hui un réseau prêt à mettre son savoir-faire au service de la lutte contre l’épidémie de coronavirus Covid 19. Ainsi en est-il du fablab de l’IUT de Cachan qui réalise en ce moment des visières de protection pour le personnel soignant des établissements hospitaliers du sud-francilien dans le cadre du projet collaboratif 3D4Car
Photo de couverture : l’équipe de réanimation du CHU Bicêtre équipés de visières produites par les fablabs du consortium francilien
Face à la pénurie de masques de protection qui expose dangereusement le personnel soignant au risque de contracter le coronavirus Covid 19, Emmanuel Macron a annoncé ce mardi la création d’une filière de production nationale permettant d’ici fin avril la création de 15 millions de masques par semaine contre 3,3 actuellement. En attendant, l’épidémie continue de se répandre et des patients contaminés affluent dans les hôpitaux. C’est dans ce contexte que plusieurs laboratoires de recherche universitaire (Universités de Paris, de Sorbonne Paris Nord, Paris Diderot, Inserm, Centrale Supélec, Paris-Saclay) se sont associés avec l’AP-HP pour créer des visières de protection. Nom du projet : 3D4Care.
Les modèles et le mode d’emploi ont été mis à disposition par le fabricant d’imprimantes 3D tchèque, Prusa 3D. Il s’agit d’un serre-tête en plastique qui permet de fixer une feuille en plastique et ainsi de protéger le visage de projections de gouttelettes, vecteur de la transmission du virus.
«A l’origine, un fablab permet seulement aux chercheurs de réaliser des prototypes. Ce n’est pas l’outil idéal pour se lancer dans la production massive. A titre d’exemple, nous disposons d’une dizaine d’imprimantes 3D et nous sommes en capacité de réaliser 40 visières par jour. Nos équipements ont été livrés à des établissements hospitaliers du sud-francilien notamment à l’hôpital Paul Brousse et à l’institut Gustave Roussy à Villejuif, à l’hôpital d’Antony ou encore à la Pitié-Salpétrière. C’est l’AP-HP qui veille à dispatcher les visières en fonction des besoins», explique Francisco De Oliveira-Alves, directeur de l’IUT de Cachan, composante de Paris-Saclay, qui voit dans ce projet une belle vitrine pour le génie mécanique.
«Il faut que l’on comble le vide avant la livraison des masques parce que d’ici un mois, le pic sera probablement derrière nous et de nombreux soignants auront été contaminés si l’on n’agit pas !», motive un forgeur numérique, terme désignant l’assistant technique d’un fablab.
Au total, le consortium francilien se dit en capacité de produire de 250 à 300 unités par jour. Encore faut-il veiller à l’approvisionnement des imprimantes 3D en matière première, des matériaux polymères aux noms mystérieusement acronymiques tels que que PLA, ABS et PETG. «Jusqu’à maintenant nous faisons les fonds de tiroir mais des sociétés se sont rapprochées du consortium pour nous aider à produire. Une commande globale pour approvisionner tous les fablabs qui collaborent doit également être passée d’ici quelques jours», indique Francisco De Oliveira-Alves.
Vidéo : impression en cours sur 3 imprimantes 3D du laboratoire URB2i
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