Pour gagner du temps en cas de crue de la Marne ou de la Seine, le Conseil départemental du Val-de-Marne a commencé à fermer définitivement une cinquantaine de brèches dans ses trente kilomètres de murettes anti-crue.
Sur le quai Victor Berrière à Bry-sur-Marne ce vendredi, une équipe de cinq ouvriers de l’entreprise de travaux publics Valentin prépare le comblement d’une ouverture dans la murette anti-crue protégeant les pavillons avoisinant des caprices du fleuve. Ces brèches que l’on retrouve à intervalle régulier ont été conçues pour pouvoir porter secours à quelqu’un qui serait tombé à l’eau mais sont surtout utilisées aujourd’hui par les promeneurs et pêcheurs qui souhaitent accéder facilement à la berge.
Le chantier consiste d’abord a ôter de la murette les rails en fer où l’on glisse des batardeaux en bois en cas d’alerte. Il s’agira ensuite, non pas de monter un mur pour combler l’espace, mais de réaliser des fondations pour que toute la structure résiste de la même manière à la poussée des eaux. «Avec le régime fluvial de la Marne , il est inhabituel que les crues soient rapides, mais en 2016, nous avons été surpris par la vitesse à laquelle l’eau est montée. Il n’a pas été facile de fermer à temps les 450 brèches du linéaire départemental. Il devenait indispensable de rationaliser leur nombre», résume Eve Karleskind, directrice du service de l’environnement et de l’assainissement (DSEA) du Val-de-Marne.
La collectivité a donc décidé, en partenariat avec les communes concernées de cibler 50 brèches à combler. «Ce programme de fermeture va être échelonné sur 5 ans. Les sites ne sont concernés que lorsqu’il existe un autre accès à la berge. C’est un projet d’un montant de 400 000 euros financé grâce au soutien de la métropole du Grand Paris (40%), qui nous délégué sa compétence du fait de notre expertise, le fonds de prévention des risques naturels majeurs dit fonds Barnier (40%), ainsi que le département (20%). Cette année, nous aurons fermé douze brèche d’ici la fin novembre», explique Didier Guillaume, élu du Conseil départemental notamment en charge de l’eau et de l’assainissement.
Parfois les brèches font de la résistance comme celle située à la base de l’escalier de la passerelle de Bry-sur-Marne qui a été taillée dans la pierre de meulière. Impossible d’utiliser un autre matériaux pour le parement de la murette à cet endroit, qui, de toute façon, est très encombré par la présence en contrebas de trappes d’accès menant à des gaines techniques.
Une simulation de crise pour tester les équipes
En dehors du linéaire de trente kilomètres de murettes anti-crue, le département dispose d’une trentaine de stations de pompage dont le rôle est d’empêcher le reflux des eaux de la rivière dans le réseau d’assainissement. Ce mardi, une cinquantaine d’agents vont être mobilisés sur un exercice en condition pour gérer une crue de type 1910 (circulation de l’information, mise en protection des sites, gestion du centre de supervision). En cas de crue centennale telle que celle qui a touché la région parisienne en 1910, on estime que 250 000 à 300 000 habitants du Val-de-Marne pourraient être impactés.
Détail des brèches définitivement fermées en 2020
Alfortville
Quai Jean-Baptiste Clément : 2
Quai Blanqui : 3
Bry-sur-Marne
Quai Victor Berrière : 2
Quai Adrien Mentienne : 1
Joinville-le-Pont
Quai du barrage : 1
Saint-Maur-des-Fossés
Quai du parc : 1
Quai du port au Fouarre : 1
Vitry-sur-Seine
Quai Jules Guesde : 1
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