Alors que les épreuves anticipées du bac doivent démarrer à partir du 20 janvier, les professeurs s’organisent pour en empêcher la tenue. Explications et positions des fédérations de parents d’élèves.
Jean Macé à Vitry-sur-Seine, Romain Rolland à Ivry-sur-Seine, Langevin Wallon à Champigny-sur-Marne… Les enseignants de plusieurs lycées du Val-de-Marne on commencé à s’organiser pour empêcher la tenue des épreuves anticipées du bac.
A Champigny-sur-Marne, les enseignants de langue vivante, d’histoire-géographie et l’intersyndicale SNES, SUD-Education, SNUDI-FO du lycée Langevin Wallon ont d’ores et déjà adressé au recteur et aux parents des courriers circonstanciés pour prévenir qu’ils ne participeraient pas leur déroulement – prévu la semaine précédant les vacances de février comme dans beaucoup d’établissements.
Déjà très en colère contre la réforme des retraites et la réforme du bac en général, les professeurs pointent les problèmes spécifiques aux E3C (Epreuves Communes de Contrôle Continu). “
Les profs dénoncent une rupture d’égalité entre élèves
“Les professeurs doivent choisir dans une banque de sujets. Or, les épreuves se déroulant à des dates différentes en fonction des établissements, certains sujets susceptibles d’être choisis par plusieurs lycées seront déjà sur la place publique, cela crée une rupture d’égalité entre les élèves”, motive un professeur. Le fait même que les sujets soient différents d’un lycée à l’autre crée une rupture d’égalité selon les enseignants. “Ces disparités seront aggravées par l’absence de concertation entre correcteurs des différents établissements qui ont choisi un même sujet, et par l’absence de corrigé commun, à la différence de ce qui se passe jusqu’à maintenant dans les épreuves du baccalauréat. Des sujets différents et des modalités d’organisation et de correction différentes selon les établissements transforment le baccalauréat en un examen purement local et non plus national”, expose ainsi le collectif de professeurs et l’intersyndicale dans son courrier aux parents. “En outre, reprend le professeur du lycée campinois, les élèves ont bien reçu leur tablette à la rentrée mais ils ont eu leur manuel scolaire numérique juste avant les vacances de Noël! Avant cette date, les professeurs ont dû se débrouiller pour faire marcher la photocopieuse. C’est du grand n’importe quoi !“, s’agace l’enseignant. “On comprend mieux pourquoi aucune étude d’impact n’a été rendue publique par le gouvernement concernant cette réforme, glisse un enseignant venu manifester devant le rectorat de Créteil ce vendredi. Désormais, les établissements supérieurs feront leur marché en fonction des établissements, comme cela est déjà le cas avec Parcoursup.”
Transfert de charge de travail aux établissements
Au-delà de l’impact pour les élèves, les professeurs dénoncent aussi la charge supplémentaire de travail qui leur est demandée. “On transfère l’organisation des épreuves du Siec (Service inter-académique des examens et des concours) vers les établissements qui doivent choisir les sujets, organiser les épreuves, les surveiller. On demande aux enseignants de se débrouiller avec un nouveau système de correction en ligne. Et les tarifs de correction de copies sont aussi nettement plus bas”, reprend le professeur de Langevin Wallon.
Un blocage en trois temps
Concrètement, les professeurs du lycée campinois prévoient tout d’abord de laisser les chefs d’établissements choisir le sujet pour chaque discipline concernée. “Si le sujet est choisi en dehors d’un accord collectif de l’équipe, nous dénoncerons publiquement une telle démarche en direction des parents et des élèves”, préviennent-ils toutefois. Un refus de choisir les sujets qui devrait être suivi dans tous les établissements mobilisés.
Une éventualité à laquelle le rectorat se prépare. “Pour choisir les sujets, le rectorat nous a demandé de remplir très précisément les cahiers de texte des classes pour savoir où en sont les élèves dans la progression du cours et choisir les sujets”, témoigne un professeur du lycée Jean Macé, également mobilisé contre la réforme. “En AG, des enseignants ont également témoigné avoir reçu des consignes de leur proviseur pour être généreux avec les élèves”, indique un des manifestants de ce vendredi matin au rectorat.
Le jour des épreuves devrait aussi être chahuté. Outre la grève des surveillances, des blocages d’accès grâce à des mobilisations syndicales interprofessionnelles sont en cours de préparation, comme au printemps pour les épreuves du bac. Enfin, les enseignants mobilisés prévoient également de ne pas corriger les épreuves ou d’en retenir les notes.
La Fcpe mobilisée pour obtenir le report des épreuves
Du côté des parents d’élèves, la Fcpe 94 réclame le report des épreuves. “Elèves, parents, enseignants, nous sommes les premiers à subir les conséquences de l’impréparation de cette réforme : désorganisation – emplois du temps éclatés – disparition du groupe classe – référents pédagogiques démultipliés – manque d’information sur le déroulé des différentes épreuves – inégale offre des spécialités sur l’ensemble du territoire, ensemble des programme inadaptés aux élèves de première – des spécialités mal réparties sur le territoire – les contenus pédagogiques de ces mêmes spécialités souvent en décalage avec les connaissances des élèves, – des niveaux de connaissance mal adaptés – les difficultés à préparer les conseils de classe – l’incapacité de prendre en compte les conditions pour les élèves en situation de handicap, stress des élèves … Après une rentrée sous tension, et à quelques jours des premières épreuves communes de contrôle continu (E3C), la FCPE du Val de Marne demande : l’ajournement des épreuves de janvier car ni les enseignants ni les jeunes, ni l’administration ne sont prêts, et les conditions de passation présentent une rupture d’égalité entre élèves; une concertation des parents d’élèves des lycéens et de tous les acteurs de la communauté éducative pour une réforme juste et équitable qui permette une offre de formation la plus large possible pour tous les jeunes dans tous les territoires de manière uniforme”, appellent les administrateurs de la Fcpe 94 dans un communiqué, invitant à organiser des rencontres parents – enseignants – lycéens dans tous les établissements pour informer et obtenir l’ajournement des épreuves.
La Peep hostile aux blocages mais favorable au report
“Nous sommes systématiquement contre le boycott et le blocage des épreuves car cela ajoute du stress aux élèves mais nous souhaitons que s’ouvre une réflexion sur le report des épreuves car beaucoup d’élèves ont manqué beaucoup de cours, en raison des grèves des enseignants, des transports, des blocages, et le compte n’y est pas”, estime de son côté Myriam Menez, présidente de la Peep 94.
Le rectorat de Créteil a été sollicité ce jeudi 16 janvier mais n’a pas encore réagi.
A lire aussi :
Complément d’information pour ceux qui n’étaient pas sur place et pour Citoyens94.
– Jeudi 23/01
9 jeunes de Saint-Maur en GAV au commissariat de la ville.7 pour jet de pierres et 2 pour incendie, selon la police. Cependant, des témoignages des personnes présentes notamment sur les chantiers ainsi que des vidéos ont contredit certains faits reprochés initialement.Pour les 9 interpelés dans le calme parmi des élèves restés sur place le motif retenu au final est : Rassemblement en vu de commettre des dégradations”
8 élèves sont libérés le jour même.
– Vendredi 24/01
Un élève a passé la nuit en GAV car il a refusé de donner accès à son téléphone.Il a été libéré vers 16h.Dans le cadre de la même enquête diligentée par la procureure, 4 autres lycéens de Saint-Maur ont été arrêtés le vendredi matin. Ils ont été mis en GAV, en cellule au dépôt du tribunal de Créteil.
A noter :
– une charge extrêmement violente de la police, aves des grenades lacrymogène et au moins un tir de LBD (voir photo)
– pression sur les adolescents embarqués pour qu’ils donnent les noms des organisateurs
– pression sur au moins un témoin pour faire supprimer la vidéo qui venait de prendre
– une voiture coincée dans le rassemblement a foncé sur un groupe de lycéens, par miracle et grâce à l’intervention des parents présents il n’y a pas eu pas de blessés
“Les professeurs” ?? Heu non une minorité de professeurs militants politiques
“Les profs” ???? Non, ceux qui continuent de polluer l’éducation nationale pour leur intérêt particulier et qui ne savent reconnaître que le “NON” comme justification de leurs grèves.
Injuste cette réforme ou inégalitaire ? NON. Toutes les Grandes écoles recrutent sur dossier. Ils le savent. Eux qui défendent l’égalitarisme militant qui a plombé tant de générations et de quartiers, sans se remettre en question.
Ils vont plomber les épreuves et détruire l’avenir de nos enfants ? Qu’ils en payent le juste prix et soient mis à pieds ou renvoyés si ils n’ont pas le courage de démissionner.
L article indique que ‘les professeurs’ s’organisent . Tous les professeurs du Val de Marne? N est ce pas plutôt “ DES’ professeurs s s s’organisent qu il faut écrire ?
Cette opposition systématique à la politique du gouvernement Macron devient une posture dans le secteur public. Mais à quoi servent ces gens, payés avec nos impôts ?
A croire que de très mauvaises habitudes ont été prises en France par certaines catégories de personne depuis des décennies. Il est temps que cela change !
Les profs s’opposent à toutes les réformes depuis 50 ans, et si le niveau s’effondre “c’est de la faute au gouvernement, par manque de moyens, à cause des parents, àa cause de la société” …
En vérité, ils ont peut d’être pris à partie si la note du contrôle continu est mauvaise. Avec un examen “c’est pas moi c’est l’autre”.
Les profs prennent les lycéens en otage, les conducteurs de la RATP et de la SNCF prennent les usagers en otage, une solide tradition chez les emplyés du service public.
Tout à fait d’accord avec vous.
Toujours plus de moyens. Une gestion plus rigoureuse serait probablement plus efficace. Au lieu de cela, certains professeurs préfèrent la posture politico idéologique.
inadmissible ! De la politique, rien que de la politique !…
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