Alors que l’université Paris Est Créteil (Upec) se prépare à fêter ses cinquante ans, son président, Jean-Luc Dubois-Randé, a développé sa stratégie de développement à l’occasion de ses voeux, misant notamment sur six campus allant de Créteil, étendu jusqu’à la future tour Arbre de vie, à Aubervilliers, en passant par la Seine-et-Marne.
Des campus qui seront appuyés “par une politique patrimoniale ambitieuse inscrite dans le CPER (Contrat Plan Etat Région) dès 2019”, a précisé le patron de l’université.
La base cristolienne renforcée par les mutations urbaines autour de la ligne 15
Campus historique, Créteil-centre, qui accueille l’ensemble des composantes et reste le siège de l’université, va profiter du développement urbain en cours autour de la future station de la ligne 15 Sud du Grand Paris Express, dans le quartier de l’Echat. A commencer par le projet de tour Arbre de vie (photo de une) de 40 000 m2 développée par la ville et dans laquelle 15000 m2 seront dédiés à la recherche et la formation, avec un grand amphithéâtre et une Maison des Sciences de l’Homme Paris Est. S’installeront ainsi dans la tour les unités LLSH (Lettres, langues, sciences humaines), les Sess-Staps (sciences de l’éducation, sciences sociales, sport) ainsi que les laboratoires SHS (sciences humaines et sociales). De quoi libérer des espaces au campus centre pour faire place à l’Institut du numérique et de l’école d’ingénieur Episen qui remplace l’Esipe. “J’appelle aussi de mes voeux la mise en place d’un fablab et une réorganisation des espaces au mail des Mèches, site unique au sein de Créteil, lieu d’évènements permanents et j’appelle de mes voeux la mise en place avant l’été de l’IAE Gustave Eiffel (école de management universitaire)”, plaide le président.
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Deuxième pôle, celui de Vitry-Thiais, déjà en place avec un IUT sur le campus Chérioux à Vitry-sur-Seine, spécialisé en chimie et biologie-santé électricité, réseaux… Sur place, de nouveaux projets formation et recherche sont prévus dont l’institut du handicap, des nouveaux départements d’IUT et le développement de BUT (Bachelor universitaire de technologie) qui remplacera la licence professionnelle en 2021.
Une nouvelle école d’études politiques dans l’ancienne caserne
Au-delà de ces deux pôles en Val-de-Marne, l’Upec est aussi déjà implantée en Seine-et-Marne et entend s’y développer autour de trois campus avec des spécialités pour chacun. A Sénart-Melun, qui accueille déjà une fac de médecine de l’Upec, le projet se construit autour du développement durable. A Fontainebleau, l’Upec annonce l’ouverture dès 2020 d’une nouvelle école internationale d’études politiques à la caserne Damesme en cours de réhabilitation.
Troisième pôle seine-et-marnais, plus proche de Créteil, celui de Marne la Vallée avec la cité Descartes où plusieurs formations sont proposées en partenariat avec l’université Gustave Eiffel (UGE) née de la fusion entre l’l’Upem (ex université Paris Est Marne la Vallée) et d’autres écoles. L’Upec souhaite y poursuivre cette “interaction forte” avec la nouvelle université sur la thématique de la ville de demain.
Liens renforcés avec la nouvelle université Gustave Eiffel
Alors que la petite université seine-et-marnaise a rebondi avec d’autres partenaires après l’échec de la fusion avec l’Upec, les liens se retissent. “2020 est l’année où nos partenariats universitaires doivent être soutenus par une stratégie d’ensemble cohérente : avec l’université UGE avec laquelle les liens doivent être renforcés par des projets communs intégrant fortement le thème de la ville et l’environnement dans une approche une seule santé « one health ». Le contrat de site que nous porterons ensemble intégrera la proposition portée par l’UPEC avec l’ANSES et l’ENVA (école vétérinaire de Maisons-Alfort), d’une ville laboratoire « e-city » pour comprendre sur la durée l’impact de l’exposome sur différentes populations mais aussi développer des approches SHS (sciences humaines et sociales) nouvelles et innovantes”, a insisté le président de l’université. Une alliance qui passe par la Comue (Communauté universitaire Paris Est) dont les statuts ont été rediscutés en 2019 et l’association pour répondre au nouvel appel à projets d’investissements d’avenir, source de financement stratégique des universités, désormais siglée SFRI (structuration de la formation par la recherche dans les initiatives d’excellence). “Nous avons souhaité une ComUE de projets, la formation doctorale reste commune aux établissements même si les contrats doctoraux leur reviennent. Un conseil de projets est mis en place pour renforcer nos complémentarités et nos stratégies de recherche. Nous accompagnons l’élaboration du projet SFRI porté par UGE, auquel nous participerons avec les autres établissements de l’I-Site pour renforcer les liens entre formation et recherche et la continuité entre master et doctorat”, détaille Jean-Luc Dubois-Randé.
Et Paris Saclay
L’ancien doyen de la fac de médecine n’a pas non plus écarté l’université de Saclay avec laquelle la coopération est d’ores et déjà attendue en médecine, le CHU Mondor étant désormais associé à celui de Saclay dans le nouvel organigramme de l’AP-HP. “Au-delà d’UGE et de la ComUE Paris Est, nous aurons des liens renforcés avec l’université Paris Saclay du fait des restructurations des CHU de la petite couronne invitant à mettre en place une stratégie plus cohérente d’établissements. Nous devrons avancer en 2020 sur ce dossier en liaison avec l’Assistance Publique et le CHU Henri Mondor”, a-t-il ainsi rappelé.
Les autres stratégies inter-universités
“D’autres liens seront renforcés avec des universités avec lesquelles nous sommes déjà en relation étroite comme l’université de Paris, Sorbonne, Paris 13 et Paris 8 mais des liens plus forts doivent être tissés avec P3 et P1, Nanterre et Cergy”, a jouté le président de l’Upec.
Au nord, l’Upec se projette à Aubervilliers
Pour compléter ce déploiement grand est parisien en se positionnant sur les trois départements de l’Académie de Créteil, Jean-Luc Dubois-Randé a esquissé “un possible campus nord qui s’implanterait à Aubervilliers, non loin du campus Condorcet, afin qu’un projet ambitieux de l’INSPE (institut national supérieur du professorat et de l’éducation) puisse se développer en lien avec un écosystème universitaire et culturel et les milieux professionnels.”
Un nouveau projet d’établissement
Cette stratégie de déploiement géographique doit servir un projet d’établissement en cinq axes (1. Santé, Société et Environnement ; 2. Transformations sociales, Inégalités et Résistances ; 3. Savoirs et Pratiques en Education et en Formation ; 4. Numérique : Sciences et Pratiques ; 5. Francophonies et Plurilinguismes). “Ces cinq axes entrent d’ailleurs en résonance avec les Objectifs de Développement Durable des Nations Unies et serviront de catalyseurs aux échanges et à la construction de projets transdisciplinaires associant plusieurs unités de recherche et composantes”, enjoint le président de l’université.
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