Disgracié par la municipalité, le club de football de l’US Alfortville espère sa revanche sur le terrain juridique mais vient de perdre une première manche. Le caractère urgent de sa requête a été rejeté. L’affaire doit être jugée sur le fond mais les délais sont très longs et le Club est désormais aux abois.
Châtié par la municipalité qui invite les habitants à s’inscrire dans un nouveau club, l’US Alfortville Football, club historique de la vile, vit une saison catastrophique. Le nombre de licenciés a fondu, passant de 641 joueurs amateurs à 232 (dont une centaine n’ont pas encore payé leur inscription par incertitude), générant une perte d’environ 100 000 euros alors que les finances du club sont déjà dans le rouge. Plusieurs équipes de jeunes engagées dans des championnats ont déclaré forfait faute de pouvoir trouver la quinzaine de joueurs nécessaires.
Acculé, le comité directeur des Lions (autre nom du club) a décidé de se défendre en contestant certaines mesures prise à son encontre devant le Tribunal administratif de Melun. L’avocat de l’association sportive a ainsi demandé au juge l’annulation des décisions prises par la mairie d’Alfortville et le Grand Paris Sud Est Avenir visant à les exclure du parc des sports où ils disposaient de leur siège et de leurs terrains.
Il s’agissait d’une requête en référé-liberté, une procédure rapide pour faire cesser une atteinte aux droits, et non pour juger l’affaire sur le fond. Le club a fait valoir qu’il était victime d’un préjudice grave du fait de son expulsion et que le complexe sportif était en mesure d’accueillir deux associations puisque le nouveau club accompagné par la municipalité, le FC Alfortville, en est le nouveau pensionnaire. De même, l’avocat a argumenté que l’impossibilité d’accéder aux locaux n’avait pas permis aux dirigeants de pouvoir donner les documents comptables demandés par la mairie.
Or, le juge administratif a considéré que la mairie d’Alfortville avait donné suffisamment de temps à l’association sportive pour qu’elle puisse accéder aux demandes de la collectivité partenaire. Le détournement de pouvoir dont l’accusait le club n’a pas été retenu par le tribunal qui a rejeté sa requête.
La ville salue une victoire
«C’est sans surprise que la Justice a donné entière raison à Alfortville dans son contentieux face à l’USA Foot. Les graves erreurs de gestion sont reconnues, et les soi-disant “raisons politiques” sont balayées d’un revers de main», a réagi Luc Carvounas après avoir pris connaissance du délibéré.
Un brunch de soutien au club dimanche 18 octobre
Le comité de soutien du club demande la reprise du dialogue entre la mairie et la direction du club. «Les adhérents, enfants, jeunes et parents sont les oubliés et les victimes du conflit (…) Nous souhaitons œuvrer exclusivement pour protéger les enfants, les adhérents et assurer la survie du club et de son histoire qui appartient à tous les Alfortvillais depuis sa création en 1958», plaident les soutiens du club. Ils organisent un brunch de soutien dimanche de 10 heures à midi sur la place de la mairie, en présence de la présidente d’honneur du club, Véronique Rabiot.
Article mis à jour le 15 octobre
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