Victime de préjugés racistes amplifiés ces dernières semaines par l’hystérie collective autour du coronavirus, la communauté asiatique francilienne réclame aux pouvoirs publics locaux, par le biais de ses associations représentatives, sécurité et respect. Le préfet du Val-de-Marne, Raymond Le Deun, a reçu plusieurs responsables associatifs ce mercredi pour faire un point d’étape.
Dans le contexte actuel de craintes sur la propagation du coronavirus dont le foyer de contamination se trouve en Chine, les vieux réflexes racistes ont resurgi à une vitesse consternante pour ceux qui se battent au quotidien contre les préjugés.
«C’est difficile parce que nous travaillons maintenant depuis une dizaine d’années pour lutter contre les stéréotypes dont nous pâtissons et depuis deux semaines, c’est la psychose. Les Français d’origine asiatique vivent avec la suspicion d’être porteurs du virus alors qu’ils sont autant exposés que le reste de la population. Il y a des insultes, des humiliations dans les transports en commun, dans les établissements scolaires, dans toutes les catégories sociales. Au niveau du commerce, certains restaurants et centres commerciaux ont perdu entre 15 et 50% de clientèle. C’est lourd de conséquence. Nous faisons donc de la communication auprès des élus. Certains comme la ministre de la Santé, Agnès Buzyn ou la maire de Paris, Anne Hidalgo sont venus dans nos quartiers pour montrer qu’il n’y avait rien à craindre. Il va encore falloir beaucoup travailler pour que la société soit plus tolérante envers les autres, et je ne parle pas seulement de la communauté asiatique», insiste Jacques Hua, du comité Stop à la violence, sécurité pour tous !
Si pour l’heure, un seul incident a été relevé dans l’académie de Créteil, le recteur a tout de même invité les établissements à amplifier leurs actions pédagogiques de lutte contre le racisme et les préjugés.
La lutte contre l’insécurité également au programme
C’est dans ce contexte particulier que se tenait ce mercredi une rencontre entre les associations et les services de l’Etat, à la préfecture du Val-de-Marne, occasion pour le préfet de faire un point de situation plutôt encourageant sur l’année 2019. Dans le département du Val-de-Marne, le nombre d’agressions contre des personnes ayant la nationalité d’un pays asiatique a ainsi chuté de 20% avec 80 actes recensés de vols avec violence (ces statistiques ne prennent donc pas en compte les personnes de nationalité française d’origine asiatique).
«Nous déplorons encore régulièrement des actes d’agression dans les villes du département abritant les communautés les plus importantes comme à Ivry-sur-Seine, à Vitry-sur-Seine, à Villejuif ou au Kremlin-Bicêtre. Nous avons pu discuter de la sécurisation des abords de la ligne de bus 185 particulièrement touchés. Il va falloir travailler avec la RATP sur ce sujet. Nous avons également souligné l’importance du travail en partenariat avec ces associations pour améliorer l’accueil de ce public dans nos commissariats pour faciliter le dépôt de plainte. Mais rien ne remplacera par exemple le déploiement de la vidéosurveillance par exemple, pour identifier les auteurs», défend-on au cabinet du préfet. Pour l’heure, un certain nombre de responsables associatifs profitent des élections municipales pour rencontrer les candidats et les mobiliser sur le sujet.
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