Justice | | 18/11/2020
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Lynchage d’une policière à Champigny: 3 ans fermes requis

Lynchage d’une policière à Champigny: 3 ans fermes requis

Trois ans de prison ferme ont été requis mercredi contre trois jeunes jugés depuis mardi par le tribunal correctionnel de Créteil pour avoir porté des coups à une policière au sol en marge d’une soirée du Nouvel an 2018 à Champigny-sur-Marne.

Le parquet, qui a dénoncé des faits “odieux, lamentables, inhumains”, a demandé que cette peine soit assortie d’un mandat de dépôt différé et s’accompagne d’une obligation de travailler, d’indemniser la victime et de suivre un stage de citoyenneté.

Un an de prison avec sursis a par ailleurs été requis contre deux autres prévenus poursuivis pour non assistance à personne en danger, 18 mois avec sursis contre un jeune ayant filmé et diffusé la vidéo de la scène de violence, et 10 mois avec sursis contre une jeune femme ayant repris cette vidéo pour la diffuser sur Twitter.

“Vous avez une fonctionnaire de police, lynchée, piétinée, brutalisée, dépouillée, qui a subi au final 30 jours d’incapacité totale de travail”, a rappelé la procureure Céline Mietka lors de son réquisitoire.

“Ces faits s’inscrivent dans un contexte plus large de violences commises sur des fonctionnaires de police”, a-t-elle estimé. “On s’en est pris à elle parce qu’elle porte un uniforme, c’est la seule raison pour laquelle elle s’est retrouvée projetée au sol ce soir-là.”

Les faits remontent à la nuit du 31 décembre 2017. Deux policiers interviennent en renfort pour tenter de disperser les participants à une soirée de la Saint-Sylvestre organisée à Champigny-sur-Marne dans un hangar dont une cloison s’est effondrée.

Laurie B., jeune gardienne de la paix de 25 ans, est projetée au sol et rouée de coups. Un peu plus loin, son supérieur, âgé de 48 ans, reçoit lui un violent coup de poing au visage.

A la barre mardi, la policière, qui a été mutée en province à sa demande après son agression, a témoigné d’une voix posée et forte, avant d’évoquer, entre deux sanglots, l’impact dévastateur de la diffusion de la vidéo de son agression sur elle et sur ses proches.

“Ils m’ont brisée, je ne suis plus la même personne qu’il y a trois ans”, a-t-elle souligné. “J’étais une personne festive, j’ai arrêté de le faire, j’avais la boule au ventre de sortir.”

“Ceux qui ont enregistré et diffusé la vidéo sont tout autant responsables des violences que ceux qui les ont commises”, a estimé l’avocate de la partie civile, Me Ariane Mineur, lors de sa plaidoirie mercredi, évoquant des “conséquences psychologiques irréversibles”.

Deux des jeunes poursuivis pour les violences ont reconnu les faits, expliquant avoir agi sous effet de l’alcool ou invoquant un effet de groupe.

Le troisième a contesté avoir porté des coups.

Le délibéré est attendu dans la journée.

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