Représentant syndical du dépôt RATP de Vitry-sur-Seine, Alexandre El Gamal a été révoqué par son employeur fin août suite à une procédure disciplinaire. Une manifestation de soutien était organisée lundi matin au dépôt de Thiais, à l’initiative de la CGT, pour dénoncer «la répression de la contestation» au sein de la régie de transport.
Ils étaient une centaine lundi matin dès 5 heures devant le dépôt RATP de Thiais, au Bas-marins où une réunion du CSE (comité social et économique) allait se dérouler, pour renouveler leur soutien à Alexandre El Gamal, syndicaliste CGT révoqué fin août à la suite d’une procédure disciplinaire. «Votre présence ici prouve que nous avons besoin de le défendre parce que Alexendra est visé mais derrière lui la CGT et les élus qui défendent les intérêts des salariés. (…) On entend dire qu’avec cette histoire des fichiers, la direction générale estime avoir coupé la tête d’une dirigeant et remis les compteurs à zéro», s’est indigné Bertrand Hammache, secrétaire général CGT RATP. «Si nous laissons faire ce qu’il s’est passé, pour Alex comme pour beaucoup d’autres, alors la RATP peut faire n’importe quoi», abonde la députée LFI Mathilde Panot.
Un centre de bus historiquement mobilisé
L’histoire du dépôt de bus RATP de Vitry-sur-Seine est marquée par sa participation à de nombreux mouvements sociaux. Ce centre s’est massivement mobilisé contre le projet de réforme des retraites avec un piquet permanent, des blocages et des manifestations.
Secrétaire du comité social et économique du réseau Bus RATP pour le sud de la région parisienne et dirigeant de la CGT-RATP, Alexandre El Gamal a été en première ligne durant toute cette période. En février 2020, il s’était retrouvé dans le collimateur de son employeur après avoir été identifié parmi un groupe ayant perturbé la prise de service des bus.
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Durant la crise sanitaire, Alexandre El Gamal, avait tenu une permanence le 26 mai dernier pour informer les salariés sur leurs droits et le ton était à nouveau monté lorsqu’un responsable a manifesté son opposition à une telle rencontre. La direction de la RATP l’a convoqué quelques semaines plus tard devant un conseil de discipline «pour des faits d’entrave à la circulation des autobus, d’entrave à la liberté du travail et un comportement inacceptable (insultes) vis-à-vis de sa hiérarchie».
Un mois plus tard, fin août, la décision a été prise de le révoquer. Les syndicalistes de la CGT-RATP veulent garder espoir et évoquent des voies de recours pour contester cette procédure et tenter d’obtenir l’invalidation de la décision devant l’inspection du travail et son ministère de tutelle, aujourd’hui dirigé par l’ancienne patronne de la régie, Elisabeth Borne.
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