Plusieurs centaines de personnes se sont rassemblées mercredi à Paris pour réclamer des “mesures fortes” contre les violences faites aux femmes et aux enfants, et dénoncer les effets du confinement sur les inégalités entres les sexes, ce mercredi 25 novembre.
A l’appel d’organisations syndicales et féministes, les manifestantes, en très grande majorité des femmes, ont scandé “Solidarité avec les femmes du monde entier” derrière des banderoles et pancartes indiquant “Ras le viol”, “1 milliard, pas des bobards” ou encore “Grenelle blabla”, en référence au “Grenelle” contre les violences conjugales lancé en 2019 par le gouvernement.
Pour Suzy Rotjman, porte-parole du Collectif national des droits des femmes, la crise sanitaire “émiette un peu les luttes, c’est pourquoi c’était important d’être là, présentes, en ce 25 novembre”, journée mondiale pour l’élimination des violences faites aux femmes.
Selon elle, le gouvernement “passe beaucoup de temps à essayer de mettre en oeuvre l’application des lois”. “Que de temps perdu. Il faut des mesures fortes, des juridictions spécialisées pour juger les agresseurs, et rappeler à M. Macron sa promesse d’instaurer un seuil d’âge en dessous duquel un enfant ne pourrait pas être considéré comme consentant à un acte sexuel”, a-t-elle poursuivi.
Les manifestantes ont en outre réclamé “un milliard d’euros” pour lutter contre le fléau des atteintes aux femmes.
“Cette somme, on ne la demande pas pour se faire plaisir mais parce qu’en matière de protection des victimes, de prévention des violences et de formation des professionnels, on n’y est pas du tout”, a estimé Murielle Guilbert, de l’union syndicale Solidaires.
Le rassemblement, qui a duré plusieurs heures, a été rythmé par des prises de parole de militantes et de proches de victimes, et par des danses et chants du collectif des “Rosie”, des participantes vêtues d’un bleu de travail et d’un fichu rouge, les attributs du personnage emblématique “Rosie la riveteuse”, l’icône des travailleuses.
“Notre revendication c’est de lutter contre les violences dans le milieu professionnel. Notre idée c’est d’associer l’image du bleu de travail à celle des gants de vaisselle jaunes, qui représentent la charge du foyer, qui incombe à 80% aux femmes et qui a encore fortement peser sur elles pendant le confinement”, a dénoncé Youlie Yamamoto, coorganisatrice de ce mouvement.
Plusieurs femmes de chambre de l’hôtel Ibis Batignolles étaient également présentes pour raconter leur grève, initiée il y a 16 mois pour dénoncer des souffrances au travail.
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