Une centaine de migrants et de militants associatifs étaient rassemblés vendredi devant la préfecture d’Ile-de-France à Paris pour réclamer des réquisitions d’immeubles vides afin de loger exilés et sans-abri en proie au froid et à la pandémie de coronavirus, a constaté l’AFP.
A l’appel des associations Droit au logement (DAL), Utopia56 et CSP75 (coordination des sans-papiers de Paris), ils se sont regroupés sous la pluie et dans le calme à l’entrée de la préfecture, où une délégation devait déposer formellement ces demandes qui concernent une dizaine de bâtiments en région parisienne.
“On veut mettre en lumière qu’il y a toujours beaucoup de gens dehors, malgré les places d’hébergement qui ont été ouvertes après le démantèlement du camp de la place de la République” d’où des centaines de migrants avaient été violemment délogés fin novembre, explique Kerill Theurillat, un responsable d’Utopia56.
Pour lui, malgré les quelque 500 places d’hébergement débloquées ces derniers jours, il reste toujours “environ 300 à 400 exilés à la rue en Ile-de-France, sans compter ceux qui vivent dans des squats ou dans “des conditions indignes”.
“Il y a l’hiver qui arrive, la crise sanitaire et on a une crise du logement, avec de plus en plus de gens à la rue. C’est pour ça qu’on demande l’application de la loi de réquisition, qui n’a plus été appliquée depuis 1997”, a scandé Jean-Baptiste Eyraud, porte-parole du DAL, qui défend les mal logés.
Pour les sans-abri, a-t-il insisté, “c’est une question de vie ou de mort”.
Les associations estiment à “trois millions” le nombre de logements vides en France, “dont 400 000 en Ile-de-France et 117 000 à Paris”, évoquant des “millions de m³ de bureaux vacants” ou encore des bâtiments comme ceux de l’Hôtel-Dieu à Paris, partiellement vides.
Sollicitée par l’AFP, la préfecture n’a pas souhaité s’exprimer.
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