Cluster dédié à l’innovation entrepreneuriale au service du grand âge, Silver Valley disposait déjà d’un open-lab pour tester les produits et services avant leur lancement et d’offres d’accompagnement des startups en création. Son scale-up lab vise à épauler les jeunes pousses au-delà de cette phase d’émergence, pour réussir à changer d’échelle. Explications avec Nicolas Menet, directeur général de Silver Valley.
Lancée le 1er juillet 2013 par le cluster Soliage du pôle d’allongement de la vie Charles Foix d’Ivry-sur-Seine, Silver Valley, fédère 300 entreprises de toutes tailles pour identifier les mutations sociétales liées au vieillissement de la population, les produits et services attendus pour répondre aux nouveaux besoins et accompagner les jeunes pousses qui développent des solutions innovantes en la matière. Un enjeu économique important alors qu’un tiers des Français a plus de 60 ans. Et si l’Ile-de-France, qui a une population plus jeune, ne compte qu’un cinquième de seniors, les chiffres ne sont pas négligeables en valeur absolue avec 2 millions de retraités et une espérance de vie de 82 ans (contre 80 ans en France).
Pour contribuer au développement économique au service de cette population, Silver Valley dispose à la fois d’une pépinière d’entreprises en son siège d’Ivry-sur-Seine et propose des programmes d’accompagnement et de financement des jeunes pousses. Parmi ses propositions pour faciliter les développements, l’Open lab, qui confronte les innovations à leurs potentiels utilisateurs, avec succès.
Lire : A Ivry-sur-Seine, les startups de la Silver économie testent leurs inventions auprès des seniors
Du concours Lépine à l’industrialisation
Si ces ateliers permettent de s’assurer de la pertinence des solutions proposées, le cluster a identifié une réelle difficulté des jeunes entreprises à passer le cap des cinq ans. “Beaucoup mettent la clef sous la porte. D’autres végètent”, constate Nicolas Menet, directeur général de Silver Valley. Les raisons ? “Les jeunes entrepreneurs se lancent souvent à l’occasion de périodes de transition, profitant par exemple de leurs droits au chômage. Cela leur laisse 23 mois devant eux mais ensuite, ils sont obligés de retrouver un emploi”, détaille le directeur. Et une fois à nouveau en poste, difficile de poursuivre le développement de sa startup avec l’énergie suffisante. “Il y a beaucoup de financement public pour l’innovation, comme par exemple la gamme Up proposée parla région, mais ces dispositifs ne sont pas forcément connus par les entreprises.” Des financeurs existent pourtant, comme les grands groupes en quête d’innovation, cruciale pour leur développement. Mais ces deux mondes ne se croisent dans des conditions optimales pour que la correspondance se fasse de manière efficace. C’est dans ce contexte que le cluster a décidé de travailler cette période charnière, post-émergence, pour passer du concours Lépine à un vrai projet industriel, et pour aider les jeunes pousses comme les grands investisseurs à réussir l’intégration.
Scale-up lab : trouver d’abord la bonne correspondance
C’est tout l’enjeu du Scale-up lab dont le pilote a été lancé début février et qui sera officiellement inauguré le 18 juin 2020 lors de la remise de la bourse Charles Foix à la Caisse nationale d’assurance vieillesse (Cnav). Concrètement, la première phase, amont, consiste à identifier les startups qui ont des produits adaptés avec un fort potentiel de croissance (scalabilité). “En parallèle, nous identifions les clients et investisseurs potentiels. Ces partenaires peuvent être des organisations publiques qui ont besoin de solutions innovantes (Cnav, collectivités…), des investisseurs financiers qui souhaitent placer de l’argent sur des secteurs prometteurs (business angels, fonds d’investissement, banques) ou encore des grands groupes industriels (AGRR, Action logement, Engie, DF, SNCF, Orange, Fleury Michon, Korian…) qui s’intéressent à l’innovation pour renouveler leur offre de services”, détaille Nicolas Menet. Ce n’est qu’une fois la bonne correspondance trouvée que l’accompagnement, financé par le partenaire, peut démarrer.
Endurcir le modèle, maîtriser les risques, définir la stratégie…
Commence alors un programme de trois mois durant lesquels des sessions thématiques vont faire plancher le dirigeant sur la pérennité du projet, son adéquation avec les besoins, la robustesse du modèle économique (business plan), l’expertise technique, la propriété intellectuelle, le coût d’acquisition du client, la capacité à monter en charge, la résilience du fondateur pour supporter la pression, la définition de son plan stratégique… Pour les partenaires, cet investissement vise à mieux préparer une future prise de participation. “Beaucoup de grands groupes font des expérimentations pendant parfois deux ans avec un échec au bout. Il y a donc un besoin identifié par ces groupes”, insiste Nicolas Menet. Au-delà de l’accompagnement de l’entrepreneur, le dispositif joue ainsi un rôle de cellule de “dérisquage” du projet d’innovation pour l’investisseur.
Déjà deux entreprises dont une en Val-de-Marne
La première session devrait commencer en septembre 2020, une fois les premières entreprises et partenaires identifiés. “Nous espérons en suivre 3 à 5 par an”, projette le directeur. D’ores et déjà, deux entreprises sont pressenties dont une en Val-de-Marne.
Pardonnez mon impertinence, mais est il vraiment impossible d’écrire en français ?
N'envoyez que des photos que vous avez prises vous-même, ou libres de tout droit. Les photos sont publiées sous votre responsabilité.