“Nous avons 130 couturières bénévoles et avons commandé 2000 m2 de tissus chez un grossiste d’Aubervilliers ainsi que 23 km de biais. Vous savez-ce qu’est le biais?”, déroule Didier Gonzales (LR), le maire de Villeuve-le-Roi, affairé à la fabrication de masques faits maison pour tous les administrés.
C’est que, en ces temps de quête du masque en tissu en vue du déconfinement, la matière première même vient à manquer, à commencer par l’élastique. Et le biais, ce ruban de tissus déjà plié et cousu, permet de le remplacer par des lanière à attacher soi-même. “L’autre avantage est l’ajustement sur mesure à la taille du visage. Sinon, il faut prévoir plusieurs tailles, explique l’élu. Or, nous, nous avons voulu simplifier le modèle au maximum pour le standardiser et produire rapidement en quantité, tout en s’appuyant sur les recommandations Afnor. Nous avons déjà réalisé 3 117 masques et 7 752 sont en cours de confection, qui seront prêts d’ici à 3- 4 jours.”
Pour la ville, la fabrication de masques maison vise à fournir les habitants plus rapidement, en mettant tout le monde à contribution. i L’optimisation du processus de fabrication démarre dès la découpe du tissu, réalisée au laser dans le fablab inauguré au pôle communal du Bord de l’eau quelques semaines avant les élections municipales. A l’époque, il était difficile d’imaginer que ce lieu destiné aux créatifs et bricoleurs, servirait à produire à la chaîne des kits de fabrication de masque.
En deux temps trois mouvements, la machine découpe au millimètre près les coupons de tissu, lesquels sont ensuite floqués du logo de la ville, bien visible en blanc sur indigo. “C’est quand même l’occasion de rappeler que la ville fait le boulot de l’Etat! Et puis, cela évite la revente”, justifie l’édile. Avec le coup de main bénévole des habitants, le prix de revient par masque pour la ville est de l’ordre de 1 euro HT l’unité. En complément, la ville a acheté 20 000 masques à 2,20 € HT pièce via le groupement de commande du territoire Grand Orly Seine Bièvre. Livrés tout faits, ils devraient arriver à partir de la mi-mai.
Pour la livraison des kits chez les couturiers et couturières puis le ramassage des masques réalisés, ce-sont des conseillers municipaux qui s’y collent. “Cela tombe bien, comme le nouveau Conseil municipal a été élu au premier tour mais n’est pas encore installé, nous avons à la fois des anciens et des nouveaux élus. J’avoue qu’en ce moment, j’ai parfois l’impression de me transformer en patron de PME”, confie le maire.
Alors que la ville compte environ 20 000 habitants, la distribution commencera par les maison de retraite et les aides ménagère. Les habitants peuvent également demander des masques via un formulaire en ligne depuis ce jeudi, en précisant s’ils ont plus ou moins de 70 ans. Les plus de 70 ans seront livrés en priorité.
Lire aussi :
N'envoyez que des photos que vous avez prises vous-même, ou libres de tout droit. Les photos sont publiées sous votre responsabilité.