François (au centre de la photo) fait partie des trois agents du centre-bus RATP de Vitry-sur-Seine en attente d’une sanction disciplinaire pour avoir proféré des insultes à l’attention de collègues non-grévistes le 10 décembre dernier. Alors qu’il reprenait son travail ce lundi après une longue grève, l’agent de maintenance a tenté de mettre fin à ses jours. Elus et agents ont organisé une manifestation de soutien.
Il y a deux semaines, plusieurs centaines de manifestants étaient venus témoigner leur soutien aux trois agents du dépôt RATP de Vitry-sur-Seine convoqués pour un entretien préalable à sanction.
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Ce lundi, un rassemblement spontané s’est constitué au même endroit à la mi-journée après l’ébruitement du geste de désespoir de François, un des trois collègues menacés de révocation. L’agent de maintenance a tenté de se suicider en se tailladant les veines alors qu’il reprenait son poste après plus de 50 jours de grève. Pris en charge à l’hôpital Bicêtre, il a été mis hors de danger. «François, c’est celui qui, tous les matins, avec son mégaphone, a toujours la petite phrase pour faire rire les uns et les autres, qui a un cœur d’or, et sur lequel on s’est acharné jusqu’à ce qu’il ait envie d’en finir. Un cri de désespoir que ressentent tellement de gens dans ce pays, conséquence directe du jusqu’au-boutisme de ce gouvernement et de sa politique d’inhumanité», a réagi la députée LFI Mathilde Panot.
Devant le portail du centre-bus, plusieurs dizaines de manifestants se sont réunis pour dénoncer des pressions subies par le personnel gréviste. «Aujourd’hui, nous avons la direction de la RATP et le gouvernement qui paniquent. Pour eux, il n’y a pas de meilleure réponse que celle d’organiser l’oppression managériale au sein des entreprises publiques telle que la RATP, et la répression policière. Nous devons dénoncer cette situation que subissent les agents en grève et qui pousse certains d’entre eux a faire des tentatives de suicide sur leur lieu de travail. Nous n’allons pas en rester là (…)», a promis le secrétaire général de la CGT RATP-bus. «Comme tous, quand on a appris la nouvelle pour François, nous avons été choqués, indignés. Voilà où l’on en arrive, voilà comment encore une fois, malheureusement, ça se passe a Vitry-sur-Seine. Ici, la direction se distingue par la répression et laisse un climat délétère s’installer», a ajouté Cédric Quintin, secrétaire départemental de la CGT.
Le maire de Vitry-sur-Seine, Jean-Claude Kennedy, a également participé à cette manifestation. «Je ne voudrais et je n’accepterais pas que ce dépôt soit la honte de cette ville. Si l’on avait aujourd’hui un mort sur la conscience, accolé a cette belle ville solidaire, populaire qu’est Vitry, je ne le pardonnerais pas à ce directeur d’un dépôt. Son attitude est inqualifiable, il n’est pas possible de discuter. Il n’est plus digne de rester à son poste et je m’associe à ceux qui demandent sa démission et pourquoi pas sa révocation. Il y en a marre des dictateurs à la tête des entreprises publiques».
Blocages de dépôts avec des élus
«J’ai pu lire la lettre envoyée à cet agent et j’ai été choqué que le blocage soit mis en cause comme un délit alors que c’est une forme de lutte qui existe depuis toujours. Quand il y a une colère et la légitimité d’une mobilisation, il est possible de sortir du cadre de la grève. Aussi je propose que ce jeudi à 4h30, les élus de ce département (maires, parlementaires, adjoints, conseillers départementaux,…) se retrouvent devant les dépôts où il y a de la répression et participent au blocage», a ajouté Philippe Bouyssou.
Les manifestants dont les élus se sont ensuite invités dans les locaux pour un face-à-face tendu avec le directeur du centre.
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