Justice | | 10/12/2020
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Nanterre: prison ferme requise contre l’héritier de la Maison du Caviar

Nanterre: prison ferme requise contre l’héritier de la Maison du Caviar © Katerina Solovyeva

Deux ans de prison ferme ont été requis jeudi contre un ancien dirigeant de l’entreprise française qui possède la Maison du Caviar, Cyril de Lalagade, soupçonné de s’être servi dans les caisses de la société alors présidée par sa grand-mère nonagénaire.

Pour avoir considéré la société Caviar Volga comme “un établissement bancaire (…) pour ses dépenses personnelles”, le parquet de Nanterre a réclamé contre Cyril de Lalagade trois ans d’emprisonnement, dont un an avec sursis, et 80 000 euros d’amende.

Le quinquagénaire avait été mis en examen en octobre 2016 pour détournement de fonds, vol, complicité et recel d’abus de biens sociaux au préjudice de Caviar Volga, dont il est l’héritier et où il exerçait des fonctions de directeur commercial. L’entreprise, fondée par son grand-père, avait reçu mandat pour vendre du caviar russe en France au temps de l’URSS.

Le jet-setteur est également soupçonné d’abus de faiblesse sur sa grand-mère qui, à 93 ans, était présidente de cette société qui contrôle La Maison du Caviar, un restaurant près des Champs-Elysées très prisé des stars, dont Cyril de Lalagade était directeur de développement.

Placé en détention provisoire pendant près de quatre mois pour ces faits, Cyril de Lalagade avait été remis en liberté en février 2017 sous contrôle judiciaire.

L’accusation lui reproche un train de vie dispendieux aux frais de Caviar Volga et de sa filiale: tables gratuites pour ses amis ou créanciers à la Maison du Caviar, vols de plusieurs dizaines de bouteilles de champagne ainsi que de caviar et de saumon, locations de voitures, nuits d’hôtel, etc. Soit “un trou dans la caisse” de plus de 300 000 euros dont environ 126.000 euros de détournement d’espèces, selon l’accusation.

Sa grand-mère a toujours formellement réfuté avoir été sous l’emprise de son petit-fils qui vivait chez elle à l’époque des faits, a affirmé mercredi à la barre son curateur, et ne s’est pas constituée partie civile. Face aux trois avocats de la défense mercredi ne se trouvait donc que le ministère public.

C’est un administrateur judiciaire, nommé dans le cadre d’une procédure de sauvegarde de Caviar Volga, qui avait signalé à la justice “les agissements de Cyril de Lalagade”, selon le parquet de Nanterre.

Ses trois avocats estiment que leur client, au “comportement peut-être pas parfait”, selon l’expression de Me David-Olivier Kaminski, a été instrumentalisé pour masquer une responsabilité collective au sein de l’entreprise. “J’ai vraiment eu bon dos”, a soufflé le prévenu lors d’une suspension d’audience.

Cyril de Lalagade a déjà eu affaire à la justice. En juin 2013, il avait été condamné à huit ans d’emprisonnement par la cour d’assises de Paris, pour des viols et violences infligés à deux jeunes femmes au cours de fêtes s’apparentant à des orgies sur fond de cocaïne. Il était sorti de prison en juillet 2015.

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