| Paris | 04/12/2020
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Paris: jusqu’à 6 ans requis contre une arnaque type pyramide de Ponzi

Paris: jusqu’à 6 ans requis contre une arnaque type pyramide de Ponzi © torbz

Le parquet a requis ce vendredi six et quatre ans d’emprisonnement avec mandat de dépôt à l’audience contre deux frères poursuivis devant le tribunal correctionnel de Paris pour avoir incité une centaine de personnes à investir dans un complexe touristique qui n’a jamais vu le jour. 1,65 million d’euros d’amende a aussi été requis contre la Caisse d’Epargne d’Ile-de-France, jugée insuffisamment vigilante.

Au terme de deux semaines d’audience devant le tribunal judiciaire, le procureur Julien Goldszlagier a réclamé six et quatre ans de prison, avec mandat de dépôt, contre les coach et frères, Eric et Franck G., jugés pour escroquerie, abus de confiance et blanchiment. Il a aussi requis contre eux des amendes de respectivement 10 000 et 60 000 euros.

Contre la Caisse d’Epargne Ile-de-France où était domicilié un de leurs comptes bancaires, le magistrat a requis 1,65 million d’euros d’amende, le maximum légal, ainsi que 24 millions d’euros de confiscation et “une interdiction d’exercer le métier de banquier pour un an, avec sursis”, “une peine d’avertissement” selon lui.

Des réquisitions qualifiées de “spectaculaires” et “abracadabrantes” par Me Dominique Penin, avocat de la banque, qui a demandé une relaxe complète.

Les deux frères avaient levé 18 millions d’euros

Les deux hommes sont soupçonnés d’avoir organisé de 2009 à 2014 un système d’escroquerie fondé sur le modèle de la pyramide de Ponzi: les premiers investisseurs, à qui l’on a promis des gains mirobolants, sont rémunérés par l’argent des suivants jusqu’à épuisement du modèle.

Les deux frères ont réussi à lever au total 18 millions d’euros. Il restait, en 2014, 13 millions de dettes. 

“A un moment donné, les frères savaient que le projet n’avait plus aucune chance d’aboutir et s’en servaient comme appui pour la collecte de fonds et pour bien vivre”, a tancé vendredi le procureur, en dénonçant une “confusion entre les prestations de coaching et le conseil en investissement financier” et une “information trompeuse”.

Pour leur avocat Julien Andrez, qui a demandé leur relaxe, “ce n’est pas une escroquerie qui est décrite”, “simplement un usage qui n’est pas conforme à ce qui était prévu”.

“Je demande pardon à toutes ces personnes qui m’ont fait confiance”, a déclaré, ému, Franck G. En portant ce rêve, en le partageant et en échouant à le réaliser, j’ai trahi ça et c’est quelque chose avec lequel il faut vivre”.

La Caisse d’Epargne poursuivie pour manque de vigilance

La Caisse d’Epargne d’Ile-de-France est pour sa part poursuivie pour ne pas avoir été assez vigilante sur la provenance de millions d’euros et avoir participé ainsi à une opération de “blanchiment” par négligence. “Le compte fonctionnait de façon fondamentalement atypique. Ce caractère atypique a attiré l’attention de la banque et elle est demeurée passive”, a déclaré M. Goldszlagier.

La banque “a fait le travail que le régulateur lui demande de faire pour contrôler le fonctionnement du compte de ses clients”, a rétorqué Me Penin, rejetant toute “caractérisation de l’élément intentionnel”.

Pour les parties civiles, dont certaines ont perdu les économies d’une vie, parfois plusieurs centaines de milliers d’euros, seule une condamnation de la banque semble ouvrir la porte à une réparation financière.

Le tribunal rendra sa décision le 26 février.

Article complété par les plaidoiries de la défense à 19h45

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