EELV veut empêcher la société Lafarge d’agrandir son usine de cimenterie, située port de Javel à Paris (XVe arrondissement), ce projet étant “une aberration sur le plan écologique”, ont affirmé les Verts lundi, en invoquant les récentes “révélations sur les pollutions de la Seine” par le cimentier.
L’audience au tribunal administratif concernant la demande d’annulation de l’arrêté préfectoral autorisant le chantier d’agrandissement de la cimenterie devait se tenir le 3 décembre mais la société Lafarge “a évité de perdre en demandant l’annulation de cet arrêté. C’est une victoire”, s’est félicité Julien Bayou, secrétaire national d’EELV, lors d’une visio-conférence.
“Lafarge est le deuxième pollueur français et est dans le Top 50 mondial”, a-t-il ajouté, en demandant “le durcissement des sanctions contre les pollueurs”.
Mais “cette annulation permettra à la société Lafarge de déposer un autre projet d’exploitation moins contraignant, en dessous des seuils règlementaires et législatifs imposant une consultation de la population”, met en garde EELV. Rappelant que “les révélations sur les pollutions de la Seine par le groupe se sont multipliées”, écologistes et associations “demandent la reprise de la consultation de la population”. Ils formuleront cette demande lors du prochain Conseil de Paris, “la semaine prochaine”.
Le Conseil de Paris avait déjà voté, le 7 octobre, une suspension des travaux d’agrandissement du site de la cimenterie Lafarge, le temps d’une concertation avec les riverains. Mais “pour l’instant, la concertation est un dialogue de sourds”, a regretté Maryse Fourcade, de l’Association des riverains du port de Javel, qui a porté le recours contre Lafarge. Pour Christine Nedelec, présidente de France Environnement Paris, “la pollution des cimentiers est récurrente” et à Paris, “on n’arrive pas à obtenir une diminution de la bétonisation”.
“Cinq ans après l’Accord de Paris (lors de la Cop21), rien n’est fait concernant l’usage des pesticides”, s’est également désolé M. Bayou. Il souhaite que les grands fleuves, comme la Seine, deviennent des “sujets juridiques propres”, à l’instar de ce qui s’est fait “en Nouvelle-Zélande”, et donc protégés des pollueurs.
Le sujet était sensible après la diffusion à la rentrée d’images de l’usine Lafarge, située dans le quartier de Bercy (sud-est de la capitale), déversant dans la Seine un mélange de “particules de ciment, de liquides de traitement et des microfibres de plastique”.
Le parquet de Paris a ouvert une enquête pour “suspicion de pollution de la Seine par une entreprise de travaux publics”.
Lafarge affirme que l’écoulement est le fait “d’un accident exceptionnel provoqué par un acte malveillant”.
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