Cloués au sol depuis l’arrêt des vols commerciaux à l’aéroport d’Orly le 30 mars dernier, les aéronefs, à l’exception des convois sanitaires ou militaires, ont laissé le champ -presque- libre aux oiseaux qui profitent toute l’année des 625 hectares de prairies aéroportuaires. Presque, car les patrouilles veillent.
Corbeaux, faucons crécerelles, goélands, hirondelles, martinets, mouettes, pigeons, de nombreux oiseaux ont fait de l’aéroport d’Orly un terrain privilégié de chasse, de batifolage et de nichage. Ils constituent cependant des obstacles potentiels pour la navigation des avions à l’atterrissage et au décollage.
Pour éviter ces collisions, une douzaine d’agents de prévention du risque animalier du groupe ADP continuent donc d’assurer des rondes. «Nous veillons surtout à ce qu’ils ne s’approchent pas trop près des pistes. S’ils ne sont pas dérangés, ils commencent à considérer la zone comme leur lieu de vie et il devient plus compliqué de les déloger. Il faut circuler constamment en bord de piste pour apporter de l’instabilité», explique Clément Collin, responsable du service (photo de une). Plusieurs méthodes d’effarouchement sont utilisées comme la lumière (lampes, gyrophares, lasers), le bruit (haut-parleurs, signaux sonores), ou, en dernier recours, la pyrotechnie (fusées, pétards).
Les agents jouent aussi sur les facteurs environnementaux. «En matière de flore, nous veillons à bien couper les plantes qui produisent des graines, très appréciées par les oiseaux, comme la vesce commune, avant la période de montaison. Nous surveillons également les nappes d’eau qui se forment parfois lors des épisodes de pluie dans des ornières et attirent les oiseaux. Si leur localisation est dangereuse, nous pouvons les combler avec de la terre ou poser un drain», poursuit le responsable.
A l’heure actuelle, il est encore trop tôt pour tirer un bilan de l’interruption de l’activité sur la biodiversité au sein de l’aéroport d’Orly. Des recensements d’oiseaux sont effectués sur la plateforme et à ses alentours pour assurer le suivi des populations. Le service de prévention du risque animalier reçoit également toutes les analyses et études d’impact sur la biodiversité qui sont produites par des prestataires extérieurs pour améliorer les connaissances sur la faune et la flore locale. «Par le passé, la doctrine de notre mission était de dompter la nature. Ces dernières années, l’approche est différente. Nous partons du principe que la nature s’auto-régule. Il y a une certaine quantité de nourriture disponible sur site. Si nous sommes trop interventionnistes, nous risquons de dérégler les équilibres de population» explique Clément Collin.
Il n’y a pas que les effaroucheurs qui continuent à travailler à Orly malgré la fermeture
Chez ADP, les activités maintenues durant l’arrêt des vols commerciaux, sont principalement les services de secours aux personnes (SSLIA et SMU), et les activités des aires aéronautiques (côté piste) : l’APOC (le centre de commandement du terminal), la prévention des risques animaliers, ainsi que l’inspection des aires et le balisage. Les missions de surveillance et de gardiennage des biens et des infrastructures ainsi qu’un certain niveau de maintenance et de nettoyage des installations continuent d’être assurées.
Côté service de l’état : la navigation aérienne, la police aux frontières, la gendarmerie du transport aérien, et le dispositif vigipirate assurent une présence nominale.
Autres activités partenaires restantes : des permanences d’assistance en escale (pour les vols d’urgence) et d’avitaillement.
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