Carencée et pénalisée par une amende annuelle de près de 110 000 euros, Périgny-sur-Yerres, la plus petite commune du Val-de-Marne (2668 habitants), vient de signer avec les services de l’État un contrat de mixité sociale qui fixe des obligations de production de logements sociaux pour les trois prochaines années.
Deux chantiers secouent actuellement la torpeur du cœur historique de Périgny-sur-Yerres. Dans l’impasse de la grand’cour, une placette du 13ème siècle, un imposant engin de chantier ronronne. Une maison individuelle est en cour de transformation pour accueillir 5 logements locatifs sociaux pour I3F. Un peu plus loin, derrière l’église du 18ème siècle et le vieux colombier de la commune, une grue toise le pittoresque ensemble. L’immeuble en cours de construction va permettre la création de 16 logements sociaux.
Pour autant, Périgny-sur-Yerres reste dans le collimateur des services de l’État après un zéro pointé sur la période 2017-2020, et écope chaque année d’une coûteuse amende de plus de 100 000 euros. «Pendant 50 ans, la municipalité s’est battue pour le maintien de l’activité agricole sur la commune. C’est difficile de revenir là-dessus pour transformer des terres agricoles en terrains à bâtir. C’est sanctuarisé par des plans régionaux, des règlements, cela nécessiterait un plan local d’urbanisme intercommunal», justifie Georges Urlacher, le maire, qui a permis, sous ses deux derniers mandats, la création de 77 logements sociaux, dont une trentaine dans un corps de ferme du 16ème siècle avec Valophis Habitat.
«J’entends la difficulté, c’est plus compliqué que dans des villes plus importantes avec d’autres moyens et ce n’est pas de gaieté de cœur que nous vous infligeons ces amendes. Alors, pour substituer un objectif actuellement inatteignable des 25% de logements sociaux, nous allons à travers ce contrat de mixité sociale fixer un objectif un peu plus à votre portée. Mais ce n’est pas un totem d’immunité pour autant !», a prévenu le préfet Raymond Le Deun ce mercredi avant de signer le contrat avec le maire de Périgny-sur-Yerres et Laurent Cathala, président de Grand Paris Sud Est Avenir.
Une quarantaine de logements d’ici trois ans
Dans les faits, le contrat de mixité sociale signé par Périgny-sur-Yerres vise la création d’une quarantaine de logements en trois ans pour atteindre 18% soit à 7 unités du seuil de la loi SRU. Après la signature dans la salle de l’hôtel de ville, Georges Urlacher a fait visiter une partie du bourg à Raymond Le Deun qui a pu justement constater la présence de deux chantiers. «Avec ces logements vous allez déjà pouvoir réaliser vos objectifs triennaux !», s’est exclamé le représentant de l’État avant que Catherine Larrieu, directrice de la DRIHL 94 ne précise qu’il en faudrait une autre moitié d’ici 2023.
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