Répondre aux besoins sanitaires, porter l’emploi, assurer la sécurité avec la police municipale, végétaliser la capitale: la ville de Paris a égrené mardi ses priorités budgétaires pour 2021, en dépit d’une baisse de ses recettes et d’une dette estimé à 7 milliards d’euros.
“Solidarité, emploi, formation”, sont les maîtres mots de ce budget 2021, qui sera officiellement adopté la semaine prochaine en conseil de Paris (de mardi à jeudi), insiste auprès de l’AFP l’adjoint aux Finances, Paul Simondon.
Ainsi, sur un budget annuel avoisinant les 10 milliards d’euros, et en dépit d’une dette qui est estimée à 7,05 milliards d’euros fin 2021 (contre 6,4 milliards au 1er janvier, la mairie de Paris veut tenir ses engagements de campagne et déployer la police municipale avec la “création de 130 postes nouveaux, la formations des agents, la dotation en équipements et locaux”, poursuivre l’investissement “pour financer la transition écologique, la rénovation des bâtiments, les forêts urbaines”, entre autres, ajoute l’élu socialiste. “C’est important de maintenir un investissement fort, de respecter nos engagements de mandature et d’assurer un service public municipal de qualité”, malgré la crise du Covid, plaide Paul Simondon.
Nouvel emprunt pour poursuivre les investissements
Pour réaliser ses objectifs, Paris doit faire “un emprunt supplémentaire”, engager ses économies (en l’occurrence, son épargne brute qui passe ainsi de 650 millions d’euros à 380 millions fin 2020) et espère obtenir de l’Etat une aide à travers le plan de relance, ajoute-t-on dans l’entourage de la maire de Paris, Anne Hidalgo.
Une facture Covid de 800 millions d’euros
“Les recettes ont diminué d’environ 1,1%” mais l‘”aide de l’Etat et le plan de relance ne sont pas au rendez-vous”, déplore Paul Simondon. “Paris n’a pas été éligible aux dispositifs lancés par le gouvernement. A la fin, on nous a promis 17 millions d’euros pour rembourser les masques et on ne les a toujours pas touchés”, s’agace l’élu socialiste, qui rappelle que “la facture Covid à Paris c’est 800 millions d’euros”.
La droite réclame un audit des finances indépendant
En dépit de la crise économique induite par la crise sanitaire, la droite a tiré à boulets rouges sur l’exécutif parisien. “Alors que la Ville a déjà augmenté les droits de mutation en 2016, la taxe de séjour et les coûts du stationnement en 2018, (…) elle en vient à quémander des hausses d’impôt supplémentaires”, dénonce la droite dans un communiqué, visant la demande de Paris d’élever “de 60 à 100% la majoration de taxe d’habitation sur les résidences secondaires”, “de hausse de la taxe de séjour sur les logements de type AirBnb” et “la part départementale” des droits de mutations à titres onéreux dits DMTO. Le groupe demande “un audit indépendant des finances et des politiques publiques de la Ville”.
“Paris s’est lancé dans une démarche de certification de ses comptes, avec la Cour des comptes”, a répondu en conférence de presse, Paul Simondon.
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