Service public | | 23/01/2020
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Police pluri-communale, guichet administratif… Santeny défend le service public de proximité

Police pluri-communale, guichet administratif… Santeny défend le service public de proximité © Fb

Confrontées à l’affaiblissement de la présence des services de l’État, les communes du plateau Briard se mobilisent pour maintenir un minimum de services publics. Ce mercredi 22 janvier, Santeny a ainsi inauguré un guichet unique de démarches administratives et une police pluri-communale partagée avec Mandres-les-Roses, dans l’ancienne poste.

Installé depuis 1970 dans un nouveau bâtiment construit sur un terrain cédé par la municipalité, le bureau de poste de Santeny a définitivement cessé son activité au printemps 2016 après plusieurs braquages traumatisants. Plutôt que de se résigner à cette fermeture et à la présence désolante de ce local de 180 mètres carrés muré au cœur de la commune, la mairie à alors entamé des négociations avec l’opérateur immobilier de La Poste. «Finalement, c’est tombé au meilleur moment parce que nous commencions à être un peu à l’étroit en mairie et cherchions à nous étendre, nous étions également en pleine révision du PLU. Avec le départ en retraite de nos médecins, nous voulions créer une maison de santé, nous pensions aussi à la police pluri-communale, à des places de parking, peut être du logement», se remémore Jean-Claude Gendronneau, maire de Santeny.

Après une année de tractation, l’achat du bâtiment s’est concrétisé en 2018, divisé en deux parties. Dans la première, s’est installé un guichet unique regroupant l’agence postale communale et un espace numérique où se relaient depuis le début de l’année sept employés municipaux prêts à aider les usagers à réaliser des tâches administratives. La deuxième partie accueille un poste de police pluri-communale (mutualisé avec Mandres-les-Roses), lieu de travail de quatre policiers municipaux (un poste reste à pourvoir) et des deux agents de sécurité de la voie publique. Un centre de surveillance urbaine y supervise les 30 caméras déployées sur les deux villes.

Le coût total de cette opération qui comprend l’achat, l’aménagement et l’équipement est de 1,7 millions d’euros. Il a été financé par la dotation d’équipement des territoires ruraux de l’État, une subvention du Conseil départemental au titre des amendes de police, le territoire Grand Paris Sud Est Avenir grâce à son fond de solidarité aux petites communes et la commune.

Vers une fusion Marolles – Santeny ?

«A l’instar des équipements d’accueil de jeunes enfants que nous mutualisons, nous ne ferons pas payer de loyer à Mandres-les-Roses, seulement les frais d’entretien. Tout comme nous ne le faisons pas non plus avec Marolles» a lancé le maire de Santeny, laissant entendre que le rapprochement Marolles-Santeny ne serait pas dénué de sens, un jour. Une question restée en suspens alors que la campagne des municipales bat son plein.

Le désengagement de l’État pointé du doigt

L’inauguration s’est déroulée en présence de Cécile Geneste, sous-préfète en chargée de la politique de la ville qui a salué la démarche. «Avec ce poste de police et ce guichet unique, vous apportez une réponse à la réflexion en cours sur l’adaptation des services publics en offrant aux usagers des réponses plus proches et plus adaptés, c’est la raison pour laquelle l’État vous a apporté son soutien». A l’enveloppe de 50 000 euros débloquée pourrait s’ajouter prochainement 30 000 euros annuel en contrepartie de l’installation dans le guichet unique d’une Maison France Services.

En dépit de cet accompagnement de l’État, les différents élus locaux ne l’ont pas épargné de quelques griefs. «Je n’étais d’abord pas favorable à la création d’une police municipale, mais nous avons du nous y résoudre, d’une part, à cause de la montée des incivilités, mais surtout, parce que depuis 19 ans que je suis aux responsabilités, j’ai constaté l’affaiblissement de la police nationale», a ainsi taclé Jean-Claude Gendronneau. Même reproche de la part de son homologue de Mandres-les-Roses, Jean-Claude Perrault, également opposé dans un premier temps à l’idée d’une police municipale. «Je me suis fait à l’idée parce que c’est la responsabilité du maire de veiller à la tranquillité publique et à la qualité de vie de ses habitants. Cela dit, elle n’a pas vocation à se substituer à la police nationale !». Et Pierre-Jean Gravelle, conseiller départemental du canton d’enfoncer le clou. «Lorsque j’étais maire de Villecresnes, nous avions obtenu la création d’un poste de police intercommunal. Aujourd’hui, avec la réorganisation, nous n’avons plus personne. Désormais les communes sont obligées de payer et ce n’est pas normal».

Périgny-sur-Yerres pourrait se joindre à cette police commune

Malgré ces expressions d’humeurs, les élus de Santeny et de Mandres-les-Roses militent pour la réunion de leurs voisines de Périgny-sur-Yerres et de Marolles-en-Brie pour renforcer la police pluricommunale. Présent lors de l’inauguration, Georges Urlacher a laissé entendre que ce-sont les difficultés budgétaires qui avaient empêché la plus petite commune du Val-de-Marne de se joindre à cette initiative étaient en cour de résolution. Quant à Marolles-en-Brie, la porte sera toujours ouverte ont rappelé les deux maires.

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