Du personnel pour nettoyer, des remplaçants en cas de prof absent, une organisation en demi-groupe pour limiter les concentrations d’élèves dans les établissements… Voilà quelques unes des revendications portées ce mardi 10 novembre par les groupes d’enseignants venus de différents départements franciliens pour manifester à proximité du ministère de l’Education nationale/.
« Ce protocole renforcé est pire car on laisse les élèves seuls dans des classes exigües sans aération, ce qui ne permet pas d’évacuer le virus », estiment des professeurs du collège Travail-Langevin à Bagnolet (93). Selon eux, seules douze salles sur une trentaine sont adaptées au protocole.
Mettre fin au brassage des élèves, c’est pourtant l’un des points centraux du nouveau protocole qui propose notamment que les élèves restent dans leur salle et que ce soient les professeurs qui se déplacent. «Le brassage continue en partie puisque les élèves continuent de se déplacer dans salles dites “spécifiques” (pour les matières comme les sciences, la musique, etc) », note Coppélia, enseignante à Bagnolet. «Et il n’y pas de distance entre les élèves dans les salles. On ne peut pas respecter la distanciation », insiste Raphaëlle, professeure de collège en Val-de-Marne.
Classes en demi-groupe
A l’instar d’un certain nombre de lycées, les professeurs de collège réclament de passer au travail en demi-groupes. « Cette solution éviterait de revenir à un confinement total comme en mars dernier. Nous avons perdu environ 30% de nos élèves pendant le premier confinement », s’alarment les profs de Travail-Langevin. Une solution qui commence, au cas par cas. Le collège Auguste Delaune à Bobigny a mis en place les demi-groupes après une grève du personnel le mardi de la rentrée, cite une enseignant.
Un autre enjeu est celui du personnel de nettoyage ou de surveillance alors que le protocole exige des désinfections régulières et une discipline stricte dans les allées et venues comme le port du masque. « En tant que CPE (conseillère principale d’éducation), je demande plus d’assistants d’éducation. On a réussi à mettre en place une classe par salle. Lorsque le prof est absent, il faut les surveiller mais il manque des assistants d’éducation », souligne Sarah. “Le manque de remplaçants fait augmenter automatiquement l’effectif dans les classes. Des professeurs jugés à risque ne peuvent pas continuer à exercer leur métier”, pointe encore Clarisse.
Autre sujet de colère : la polémique sur les masques Dim traités à la zéolithe d’argent et de cuivre, dont la distribution aux enseignants a finalement été suspendue fin octobre. (Voir l’avis de l’Anses sur le sujet). Ces derniers ont fait l’objet d’un accrochage de protestation par les enseignants (photo de une)
Un masque, qui, même si chacun reconnaît sa nécessité, complique le déroulement des cours. « Mes élèves ne m’entendent pas avec le masque. Je réclame un micro et une enceinte. On est des métiers de la voix. La transmission ne peut pas passer que par le numérique », raconte Clarisse, professeure en élémentaire, qui réclame aussi des formations aux outils numériques pour se préparer à un éventuel retour au distanciel.
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