60 000 Français, 70 000 Prussiens, 12 000 morts en trois jours. Tel est le bilan de la bataille de Champigny qui fit ravage il y a 150 ans, entre le 30 novembre et le 2 décembre 1870. Malgré la crise sanitaire, cet épisode meurtrier qui s’est déroulé dans les villages de Bry-sur-Marne, Champigny-sur-Marne et Villiers-sur-Marne, fait l’objet de plusieurs événements commémoratifs dans le Val-de-Marne.
Fin novembre 1870. Après deux longs mois de siège de Paris, les bataillons français tentent de desserrer l’étau germanique (prussiens, wurtembergeois, saxons). Objectif : rejoindre l’armée de la Loire. Le matin du 30 novembre, l’affaire est plutôt bien engagée. Les troupes du général Ducrot ont réussi à traverser la Marne “aux ponts de bateaux jetés près de Joinville, Nogent et Bry-sur-Marne”, racontent Edouard Detaille et Alphonse de Neuville, deux peintres soldats, dans leur ouvrage Bataille de Champigny. Ce début de journée est aussi conté dans le livret également intitulé Bataille de Champigny.
La suite est moins glorieuse. Car depuis le plateau de Villiers, la brigade wurtembergeoise est prête à répondre. C’est un carnage.
Après une journée plus calme le 1er décembre, les Allemands contre-attaquent le 2 décembre. Venus de Noisy-le-Grand, Villiers, Sucy-en-Brie, Marolles, ils affluent et les combats font rage à Bry, Villiers, au bois de la Lande, à Coeuilly, Champigny… Mais les germaniques n’arriveront pas à reprendre Champigny ni Bry. Pas question toutefois pour les troupes françaises de retenter une nouvelle offensive perdue d’avance. Le 3 décembre, le repli est ordonné. Bilan de ces trois jours de boucherie : 9000 morts côté français, 3000 côté allemand.
5 minutes pour tout comprendre
Pour tout comprendre sur cette bataille, voir ci-dessous cette carte animée réalisée par Fleur de Papier pour le musée et la ville de Bry-sur-Marne.
Ces batailles sont aussi racontées par le menu dans l’ouvrage des deux peintres soldats Edouard Detaille et Alphonse de Neuville, qui font cheminer dans cette partie du Val-de-Marne d’une manière inédite. Dans le paysage actuel, il est difficile en effet d’imaginer ces quelque 130 000 soldats se tuant par milliers. Un lieu, toutefois, porte particulièrement la mémoire de ces victimes, l’ossuaire de Champigny, restauré en 2016. Y reposent 1 000 soldats Français et 400 soldats Allemands.
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Restauré, l’ossuaire de Champigny inauguré avec l’ambassadeur d’Allemagne
Si la guerre de 1870, cruelle défaite française, est plus rarement commémorée que les deux guerres mondiales, le cent cinquantième anniversaire de ce conflit l’a remise en lumière et plusieurs expositions ont déjà eu lieu à la rentrée. D’autres ont été reprogrammées en 2021.
Transport de la flamme du soldat inconnu à Bry-sur-Marne le 27 novembre
Des commémorations sont aussi programmées ces jours prochains. Le comité des bords de Marne du Souvenir français, association œuvrant à la mémoire des soldats, va participer ce vendredi après-midi, le 27 novembre, au ravivage ainsi qu’à la prise de la flamme du soldat inconnu, pour la transporter notamment jusqu’à Bry-sur-Marne où la dépouille d’un combattant de la bataille de Champigny vient d’être transférée dans le carré militaire. Jusqu’à maintenant, la sépulture de ce soldat inconnu était négligée. Une cérémonie en petit comité s’y déroulera le 30 novembre.
Commémoration à l’ossuaire avec l’ambassadeur d’Allemagne le 2 décembre
Haut-lieu des commémorations liées à la bataille de Champigny, l’ossuaire accueillera pour sa part une cérémonie en petit comité le 2 décembre, en présence notamment de l’ambassadeur d’Allemagne.
Inédit, un panorama monumental de la bataille à Bry-sur-Marne
Bry-sur-Marne a ainsi reporté son exposition prévue en septembre, occasion de ressortir les collections d’objets des réserves qui contiennent des armes, des éclats d’obus, des gravures, des éléments ramassés sur le champ de bataille ainsi que de la documentation. «Nous avons souhaité l’enrichir avec des prêts extérieurs des musées Carnavalet, du service historique de la Défense à Vincennes, du parc de Sceaux, de Nogent-sur-Marne, de Stuttgart ainsi que des archives de Champigny. Il y a une volonté de faire ressurgir cette mémoire et la faire connaître aux populations locales», explique Vincent Roblin, responsable du musée de Bry-sur-Marne.
L’exposition présentera pour la première fois deux morceaux d’un panorama monumental de la bataille de Champigny dont les 80 fragments ont été éparpillés dans le monde entier à la suite d’une vente aux enchères. «Cette bataille avait pour objet de faire la jonction avec une armée de secours vers Fontainebleau mais ils ne sont parvenus qu’à prendre les villages de Bry et de Champigny puis à résister aux tentatives de reprises des Allemands le 2 décembre. L’armée et la République se sont glorifiées de ce fait de guerre et Alphonse de Neuville et Édouard Detaille ont représenté cette bataille sur un panorama de 100 mètres de long et 12 mètres de haut entre 1880 et 1882. Il a été exposé quelques années avant d’être disséminé», explique le responsable, par ailleurs petit-fils de Jean Roblin, conservateur du musée de Villiers-sur-Marne et auteur de plusieurs livres d’histoire locale dont un ouvrage sur cette bataille, à l’occasion de son centenaire. Cette exposition devrait être organisée au printemps prochain à l’Hôtel de Malestroit. Le musée de la ville propose par ailleurs de la documentation sur son site et son compte Twitter.
Exposition à l’automne et animations numériques à Champigny-sur-Marne
Même destin pour une exposition qui devait être installée à Champigny-sur-Marne. «Nous avions prévu d’installer pendant un mois dans la grande salle du conseil des documents d’archives, des reproductions. Nous avions prévu de reconstituer le fameux panorama et d’utiliser la réalité augmentée pour pouvoir faire de la médiation de façon vivante et moderne. Comme nous travaillons en partenariat avec Bry-sur-Marne, nous allons nous aussi décaler l’exposition à l’année prochaine, plutôt pour l’automne», explique Chloé Chotard, responsable des archives municipales de Champigny. Pour patienter et garder le public en haleine, la ville a tout de même prévu de communiquer à la population un magazine municipal hors série consacré à la bataille, ainsi que des animations sur Internet pour profiter de documentation sans avoir à se déplacer. «Nous allons essayer de jouer sur la narration pour permettre de découvrir l’histoire à travers le vécu de vrais personnages. L’ECPAD (Établissement de Communication et de Production Audiovisuelle de la Défense) prépare également une web série de 11 épisodes sur la guerre de 70 dont l’un a été tourné aux archives de Champigny», indique l’archiviste.
c’est une belle raclée, transformée en victoire française du courage et du sacrifice grâce à la war propaganda du devoir de mémoire français
Connaître la guerre de 1870 permet de mieux comprendre les deux guerres mondiales qui s’en ont suivies. Dommage que cela ne soit pas vraiment enseigné dans les écoles.
la France a perdu la guerre de 70 parce qu’elle était toute seule face aux Boches plus nombreux, mieux organisés, mieux préparés et mieux outillés. Pour gagner sa guerre de revanche contre Boches, il fallait donc à tout prix la mondialiser. C’est ce que la France réussi en 14-18 (encore que ses alliés de la première heure (RU, Russie) n’ont pas suffi pour rétamer les Boches sur deux fronts.
Ce fut une des pires batailles de cette guerre, et pendant plusieurs décennies Champigny s’est appelé ‘Champigny-la-Bataille’.
Il y a un autre aspect, plus sordide : Saint-Maur fut un lieu de garnison et de réserve, la population étant évacuée. En cet hiver très rude, les soldats manquaient d’équipement de protection Ils utilisèrent les pavillons, dont tout ce qui était en bois fut brûlé dans des feux de camp pour se tenir chaud, et il y eut de nombreux pillages … par les Français.
ils ont eu la raclée qu’ils méritaient depuis Turenne, d’ailleurs leurs canons tiraient moins loin que les Krupp Kanonen
ils ont mérité la raclée ?? c’est horrible ce que vous écrivez !!
Ah, parce que vous croyez que Turenne et Cie étaient des enfants de choeur envoyés chez les Boches pour les convertir aux douces lumières de Paris ? Toutes les guerres franco-allemandes sont été des guerres de revanche l’une de l’autre, et ce sont les Français qui ont commencé à mettre le souk chez les Boches pendant la guerre de Trente ans
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