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Santé | | 22/10/2020
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Test Covid-19 à Montreuil: le Centre municipal de santé victime de son succès

Test Covid-19 à Montreuil: le Centre municipal de santé victime de son succès

Ouvert à tous les patients munis d’une ordonnance, le centre de dépistage du Covid-19 mis en place par la mairie de Montreuil en partenariat avec le laboratoire Bioclinic est pris d’assaut et les tests manquent. Reportage.

Ils sont une quarantaine à faire la queue, ce lundi en fin de matinée, sur la place Aimé Césaire de Montreuil (93). Déterminés à se faire tester, les patients attendent dans le calme, malgré le froid. Une grande partie d’entre eux sont venus dès l’ouverture du centre à 10h – voire même avant.

C’est le cas de Ramatou, 17 ans. Après presque 2h d’attente, cette étudiante en physique à Paris-VII regrette un peu de ne pas avoir cherché à obtenir un rendez-vous ailleurs. Venue au Centre municipal de santé (CMS) Savattero en voisine, la jeune fille a été prévenue qu’elle était cas contact via un SMS de la Sécurité Sociale. Elle espère grandement être négative : elle passera son premier partiel samedi. Si elle doit manquer l’examen, le coefficient de son prochain partiel sera doublé.

Légèrement plus avancée dans la queue, Tamara attend depuis un peu moins longtemps : 1h30 environ. Elle n’en est pas moins exaspérée : “J’en ai marre”, rit-elle nerveusement en berçant son bébé de 11 mois dans sa poussette. L’enjeu du test lui est tout aussi important : elle doit se faire opérer d’un kyste à la main dans la semaine. Une opération qui ne pourra pas avoir lieu si elle est positive. Et dans les circonstances actuelles, difficile de savoir si l’intervention pourra être reportée.

“Il n’y a plus de tests pour aujourd’hui ! Revenez demain !”

Les patients se dirigent lentement mais sûrement vers le petit chapiteau blanc accolé au bâtiment du CMS, où ils pourront se faire prélever. Mais, aux alentours de 12h30, c’est la douche froide. Une membre du personnel soignant sort du chapiteau et compte les onze premiers patients dans la queue. Arrivée au douzième, elle annonce : “Il n’y a plus de tests pour aujourd’hui ! Revenez demain !” Le centre est pourtant ouvert jusqu’à 15h. C’est une étudiante infirmière de 19 ans qui est chargée d’annoncer la nouvelle. La jeune femme explique que le centre ne dispose que d’entre 70 et 100 tests par jour. Ouvert depuis le 7 septembre, le centre de dépistage subit régulièrement des “bugs”, comme elle les appelle : “L’autre jour, on nous a livré les tests en retard. Aujourd’hui, c’est l’imprimante qui est en panne” énumère-t-elle, un brin lassée. Elle décrit une charge de travail importante, qui s’ajoute à la tension palpable chez les patients.

À l’annonce de l’infirmière, une maman s’impatiente. Venue faire tester sa fille de deux ans à la demande de la Sécurité Sociale, elle déplore que la priorité ne soit pas donnée aux enfants. Mais l’infirmière étudiante ne peut que lui promettre de la faire passer en priorité le lendemain – à condition qu’elle se présente avant l’ouverture du centre. “Ce n’est que moi, ou c’est bien n’importe quoi ?” demande-t-elle aux autres patients derrière elle, qui acquiescent.

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