Alors qu’Ile-de-France Mobilités (IDFM) a renouvelé ce mercredi son contrat d’exploitation des trains de banlieue par la SNCF, l’autorité organisatrice des transports en Ile-de-France a aussi approuvé le calendrier de l’ouverture à la concurrence par étapes entre 2023 et 2033.
L’autorité régionale des transports entend passer son premier appel d’offres mi-2021 avec un lot comprenant les lignes de trams-trains T4 et T11, ainsi que la branche Esbly-Crécy de la ligne P. Le nouvel exploitant serait désigné mi-2022 et arriverait aux manettes en décembre 2023.
Ces lignes isolées des autres -représentant 4,2% de l’activité de SNCF Transilien- partagent le même atelier et disposeront du même matériel roulant, ce qui en fait “un lot cohérent”.
Un ou deux appels d’offres devraient se succéder tous les ans, suivis deux ans et demi plus tard environ par l’arrivée d’un nouvel opérateur, pour des lots de plus en plus gros et complexes.
IDFM attend essentiellement de la concurrence “une amélioration de la qualité du service”, “une redynamisation des lignes Transilien en souffrance” et une baisse des coûts.
“Il n’est pas dit que la SNCF (…) ne garde pas du tout les exploitations des lignes qu’elle a déjà”, a remarqué Valérie Pécresse, pour qui la mise en concurrence doit être “une saine émulation pour les opérateurs historiques”.
L’enjeu est de taille pour la SNCF: les 6 000 trains quotidiens de la banlieue parisienne transportent 70% des voyageurs de la SNCF sur 10% du réseau national, a rappelé Jean-Pierre Farandou. Ils occupent 20% des cheminots.
“C’est un choc”, a-t-il reconnu. “C’est une opportunité aussi de se remettre en question, de bien écouter le besoin du client.”
Les lignes A et B du RER, partagées avec la RATP, ne sont pas concernées par l’ouverture à la concurrence avant le 31 décembre 2039, comme le métro.
“Ce n’est pas la loi aujourd’hui. Et je le regrette, parce que je pense que ce qui est bon pour la SNCF est bon pour la RATP”, a lancé Mme Pécresse à ce propos.
Tous ne sont pas de cet avis, puisque plusieurs centaines d’employés de la SNCF et de la RATP ont manifesté dans la matinée contre cette ouverture à la concurrence devant le siège d’IDFM, à Paris.
Par Jean LIOU
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