Un policier va être jugé le 20 mai pour avoir tiré sans sommation sur les passagers d’une voiture dans le bois de Boulogne en 2019, a indiqué samedi le parquet de Paris, confirmant une information de Mediapart.
L’un de ces jeunes hommes, que le policier avait accusé de violences, a pour sa part été relaxé lors de son procès le 4 novembre, selon une source judiciaire.
Le policier a été renvoyé en correctionnelle pour “violences volontaires avec arme par personne dépositaire de l’autorité publique” sur deux personnes et “dégradations” d’un véhicule, a précisé le parquet.
L’agent, âgé de 28 ans, faisait partie de la brigade anti-criminalité de Boulogne (Hauts-de-Seine), a indiqué une source proche du dossier.
Selon Mediapart, “ce policier avait fait feu, à deux reprises, contre une voiture occupée par six jeunes hommes âgés de 16 à 22 ans” au bois de Boulogne dans la nuit du 29 au 30 avril 2019.
Alors que ceux-ci faisaient une virée dans le bois, les agents de la BAC avaient arrêté leur voiture, les soupçonnant d’un vol de sac à main, raconte Mediapart.
Les agents ne portant aucun signe d’identification (ni brassard, ni gyrophare), le conducteur du véhicule affirme avoir cru qu’il s’agissait de voyous voulant les braquer et avait fait marche arrière pour s’enfuir, heurtant un véhicule de police banalisé en reculant. Le policier de la BAC avait alors tiré à deux reprises sur le véhicule, sans sommation selon le site d’informations.
“La balle s’est logée dans la carrosserie à quelques centimètres à côté de ma tête”, a confié à Mediapart le conducteur, ajoutant avoir “cru mourir”.
Les six occupants du véhicule ont ensuite été interpellés et amenés au commissariat.
Cinq d’entre eux ont été rapidement libérés sans être poursuivis pour vol, mais le conducteur a été accusé de violences volontaires sur personnes dépositaires de l’autorité publique, avec arme par destination sans incapacité totale de travail, pour avoir percuté le véhicule de police en reculant.
Il a été relaxé lors de l’audience, conformément aux réquisitions du parquet qui a changé de position pendant le procès. Des images de vidéosurveillance diffusées au tribunal ont en effet montré que les policiers agissaient sans porter d’insigne permettant de les identifier, selon Mediapart.
“Il n’a pas fallu 24 heures au parquet de Paris pour décider de renvoyer en correctionnelle mon client sur la base des seules déclarations des policiers. Il lui a fallu en revanche un an et demi pour décider de renvoyer un seul des policiers devant le tribunal”, a dénoncé Me Raphaël Kempf, sollicité par l’AFP.
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