Depuis 2017, des étudiants de l’université de Nanterre ont créé une épicerie solidaire associative. Celle-ci étant fermée en raison du confinement, l’association est passée à la distribution de paniers, et il y a de quoi faire.
“Depuis la rentrée, le nombre de bénéficiaires a explosé. Il y a déjà 75 inscrits et nous ne sommes qu’en novembre. La semaine dernière, j’ai reçu 13 nouveaux dossiers“, explique Carole Le Floc’h, coprésidente de l’association Asega (Association solidaire étudiante en gestion associative). Ce-sont les étudiants de la licence professionnelle en gestion des organismes de l’économie sociale et solidaire qui ont lancé l’association il y a trois ans, dans le cadre d’un projet tutoré. Tous les ans, ils passent le témoin à la promotion suivante pour faire fonctionner l’association et l’épicerie sociale. L’association s’inscrit aussi dans le cadre du projet AGORAé, lancé par la fédération étudiante FAGE, qui consiste en un réseau d’espaces d’échanges et de solidarité. « Plus qu’une épicerie, l’association organise des ateliers et des activités pour créer du lien social et sortir les étudiants de l’isolement. Ils sont à destination de tous les étudiants », explique la coprésidente.
En cette période de reconfinement, l’épicerie solidaire, qui propose des produits à des pris très bas aux étudiants dont les moyens de subsistance sont les plus faibles (moins de 7,60 euros par jour), a dû fermer ses portes. Pas question pour autant de laisser tomber les étudiants. A la place, l’Asega organise tous les vendredis une distribution de paniers gratuits. Les bénéficiaires ont le choix entre un panier « poisson », « viande » ou « sans viande ». Outre les aliments, l’association propose également des serviettes hygiéniques et des produits pour bébés qui représentent un vrai coût. « Pendant la collecte qu’on a organisée à Auchan, on a réussi à récupérer des produits pour bébés. Deux bénéficiaires sont des mamans», explique Carole Le Floc’h.
« Les étudiants sautent des repas, ce n’est pas un mythe »
« Cette période apporte plus de précarité pour les étudiants. Quand j’ai vu l’annonce, je me suis dit que beaucoup de personnes ont dû perdre leur travail. Moi j’ai la chance d’avoir conservé le mien dans un supermarché. Mais j’ai vécu ce que de nombreux étudiants vivent en venant récupérer leur panier car j’ai été bénéficiaire des Restos du cœur », confie Émilie, bénévole et étudiante en première année de licence en sciences politiques et droit.
« La dépense principale du budget d’un étudiant est le logement. Habituellement, il est payé par leur salaire. Sauf qu’en ce moment ils n’en ont plus, donc ils n’arrivent plus à se nourrir », reprend Carole Le Floc’h. Pour cette étudiante en troisième année de licence de droit, le panier lui permet d’économiser une partie de son budget. « Je n’ai pas trouvé de travail étudiant. Pour l’instant, je vis avec l’argent que ma famille m’envoie ».
Pour maintenir le lien social, l’association a aussi trouvé la parade. « On essaye de trouver des alternatives via les réseaux sociaux », indique Charlotte, membre du pôle Animation. « On va commencer à mettre en ligne des recettes. Avec les infirmières, on voulait faire des ateliers de prévention contre la dépendance. On va essayer de les réaliser en visio.»
Au-delà de actions de l’Asega, la cantine du CROUS reste ouverte et propose des plats à emporter au prix d’un euro pour les boursiers.
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