Même sous la pluie, la mobilisation des profs et lycées contre les épreuves anticipées du bac sous forme de contrôle continu en commun se sont poursuivies ce mardi en Val-de-Marne, de Champigny-sur-Marne à Ivry-sur-Seine en passant par Créteil et Saint-Maur-des-Fossés.
A Champigny-sur-Marne, seulement quelques élèves du lycée Langevin-Wallon (photo de une) ont passé leurs épreuves. “Prévues cet après-midi à 14h00, les épreuves anticipées du nouveau bac Blanquer n’ont attiré qu’une douzaine de lycéens sur les 177 concernés. Tous les autres ont
simplement refusé de composer !… Les enseignants du lycée Langevin-Wallon, mobilisés contre la casse des retraites et la réforme Blanquer, avaient informé les familles de leur intention de ne pas proposer de sujets pour les épreuves anticipées de contrôle continu et de ne pas surveiller les épreuves en se mettant en grève le jour de leurs surveillances”, indique le collectif d’enseignants du lycée qui prévoit un même scénario ce mercredi.
Les enseignants craignent la venue d’huissiers pour mettre des zéros aux bloqueurs
A Ivry-sur-Seine, c’est le lycée Fernand Léger qui est bloqué par les élèves. “Nous sommes enseignants au lycée Fernand-Léger à Ivry-sur-Seine, petit lycée réputé pour être peu mobilisé habituellement. En raison des E3C, notre lycée est totalement bloqué par nos élèves depuis le jeudi 30 janvier”, s’inquiètent les enseignants qui demandent un report des épreuves mais n’ont pas eu gain de cause. “Déjà annulés le 30 et le 31 janvier, ils sont actuellement reportés au jeudi 6 et au vendredi 7 février. Des épreuves de bac blanc sont organisées en parallèle. Contrairement aux E3C, ces épreuves blanches préparent aux épreuves terminales et nationales du bac, auxquelles nous sommes attachés”, motivent les enseignants alors que le blocage se poursuit. “Par ailleurs, pour cette deuxième tentative de passage des E3C, jeudi 6 février, notre Institution prévoit la venue d’un huissier pour distinguer les élèves bloqueurs des autres et pouvoir attribuer des zéros. Des forces de l’ordre risquent également d’être présentes. Nous sommes choqués de ces conditions de passage d’examen. Le savoir ne se transmet pas par les armes et la violence et nous tenons à alerter de ces dérives autoritaires qui pèsent sur l’éducation”, dénoncent les enseignants.
A Créteil, les élèves de Blum ont fait un sondage et écrivent au ministre
A Créteil, les élèves de premières générales et technologiques du lycée Léon Blum, qui doivent passer leurs E3C de langues et d’histoire vendredi, ont écrit au ministre de l’Education nationale. “Les nouveaux programmes sont, selon nous et nos professeurs, sont surchargés et infaisables. Sur le Bulletin Officiel, on peut s’ informer de plages horaires par chapitres qui ne reflètent pas la réalité du terrain. Elles ne prennent pas en compte les difficultés des élèves et les autres aléas possibles. Par conséquent, les professeurs ont moins de temps pour nous expliquer, nous faire travailler sur les sujets. Cela nous demande donc de retravailler chez nous sur un temps qui nous manque déjà. En plus, certains privilégiés ont les moyens de payer un professeur pour revoir les notions incomprises, et d’ autres, plus en difficultés, ne peuvent même pas être aidés par des professeurs surchargés. On fait face à des professeurs souvent stressés qui voudraient mieux nous préparer, ce qui nous-même nous stresse”, développent les élèves qui ont sondé 299 camarades pour savoir s’ils étaient prêts à passer les épreuves et ont obtenu 257 réponses dont 95% répondaient par la négative.
A Saint-Maur-des-Fossés, on a sorti les cercueils
A Saint-Maur-des-Fossés, où un comité de défense des libertés publiques a été créé (voir ci-dessous), pas de blocage mais un enterrement symbolique avec la mise en scène de cercueils devant le lycée François Mansart. « Nous sommes nombreux à juger cette épreuve anticipée du bac en contrôle continue négative pour les élèves » confie un professeur qui pense que ce nouveau bac sera « local » et « inégalitaire » suivant les différents lycées. Les élèves ont quand même pu passer leurs épreuves normalement « il a été décidé de ne pas empêcher les élèves de composer s’ils le souhaitaient » explique un prof, qui rajoute « dans le cadre d’un éventuel blocage pour les élèves, d’être présent pour assurer leur sécurité ». Pour ce lycéen en 1ère, c’est un soulagement de pouvoir passer ses épreuves « heureusement qu’on nous laisse passer, j’ai pas envie d’avoir un 0 » raconte-t-il. « Finalement c’est les profs qui sont plus en colère que nous contre la nouvelle réforme » rajoute un autre élève.
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