Education | Val-de-Marne | 08/04/2020
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Val-de-Marne: colère après la tenue de conseils de classe sans représentants de parents ni d’élèves

Val-de-Marne: colère après la tenue de conseils de classe sans représentants de parents ni d’élèves © CD

Plusieurs collèges et lycées du Val-de-Marne ont tenu des conseils de classe sans présence des délégués parents ni élèves, au motif du confinement. Un procédé vigoureusement dénoncé par les fédérations de parents d’élèves FCPE et PEEP qui rappellent l’existence des moyens de se réunir à distance et exigent leur annulation. Explications.

Instances de concertation et de décision concernant l’orientation et les récompenses ou avertissements éventuels des élèves, les conseils de classe au collège et lycée précèdent chaque trimestre l’envoi du bulletin qui figurera dans le dossier de l’élève. Décisive dans le parcours scolaire et d’orientation, cette instance doit réglementairement faire place aux représentants de parents et d’élèves, aux côtés des professeurs et du chef d’établissement. Elle permet d’échanger sur l’ambiance générale de la classe et les difficultés dans telle ou telle matière puis de statuer au cas par cas sur les élèves, en tenant compte des appréciations des professeurs mais aussi des explications de contexte rapportées par les représentants de parents et d’élèves.

Alors que le confinement a renvoyé chacun chez soi, invitant à utiliser les nouvelles technologies de l’information et de la communication pour continuer à faire cours et à se réunir à distance, certains établissements qui n’avaient pas encore tenu leurs conseils de classe de 2ème trimestre ont interprété la consigne à leur manière, en s’affranchissant de convoquer les représentants de parents et les élèves délégués.

“Inadmissible”, dénonce Myriam Menez, présidente de la PEEP 94. “Illégal”, renchérit Nageate Belahcen, présidente de la FCPE 94. Selon les remontées de parents de plusieurs établissements, la tenue de ces conseils entre soi aurait été motivée par des raisons techniques. Trop compliqué de mettre en place une visio-conférence. Des arguments non recevables pour les fédérations alors que l’Education nationale a par ailleurs invité à utiliser ces modes de réunion. Les fédérations de parents, qui s’entretiennent avec le recteur chaque semaine en audioconférence depuis le début de la crise du coronavirus Covid 19, ont donc sonné l’alerte auprès de ce dernier et indiquent qu’il leur a été demandé un tableau des conseils tenus sans représentants pour objectiver la situation. “Sur la vingtaine de premiers recensements, ce-sont 63% des conseils qui se sont tenus sans délégués”, estime Nageate Belahcen.

“Les familles n’ont pas pu être représentées. Il n’y a pas pu avoir d’échanges en tenant compte des éléments d’argumentation des représentants”, regrette la présidente de la FCPE 94. “Il n’a pas été possible d’expliquer pourquoi telles familles souhaitaient telle orientation, poursuit son homologue de la PEEP 94. C’est aussi de la discussion que naissent les récompenses, notamment les encouragements.” Les élues remercient en revanche les équipes qui se sont mobilisées pour organiser des conseils de classe en visio-conférence.

Un courrier au ministre de l’Education nationale

Ce mardi 7 avril, lors de l’audioconférence avec le recteur, le sujet est revenu sur la table et les deux fédérations ont réclamé l’annulation des conseils tenus sans convocation des représentants parents et élèves. “Le recteur semblait gêné et s’est engagé à ce que cela ne se reproduise pas”, indique une participante. Les fédérations départementales, elles, maintiennent leur demande de report de ces conseils de classe et ont prévu un courrier commun au ministre de l’Education nationale.

Leur agacement est d’autant plus grand qu’il ne s’agit pas, selon elles, de la première remise en question de la place des parents dans l’école. “A la rentrée scolaire déjà, des écoles ont supprimé la tenue de bureaux de vote pour les élections de parents d’élèves en réduisant le scrutin au seul vote par correspondance”, pointe Myriam Menez qui dénonce aussi la tendance de certains lycées et parfois mêmes collèges à passer les conseils de classes à un rythme semestriel au lieu de trimestriel. “On a l’impression que l’Education nationale ne fait pas d’efforts pour que la co-éducation existe”, se désole Nageate Belahcen.

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