Alors que les élèves sont confinés depuis le 17 mars jusqu’au 11 mai, les inquiétudes se multiplient sur le creusement des inégalités entre ceux qui bénéficient d’un super suivi à la maison et les autres. Dans ce contexte, les étudiants bénévoles de l’Afev, une association qui oeuvre à l’accompagnement scolaire d’élèves en difficulté dans les quartiers prioritaires, ont dû s’adapter pour continuer à motiver.
A la rentrée universitaire, 120 étudiants se sont ainsi portés volontaires auprès de l’Afev du Val-de-Marne pour accompagner individuellement des élèves de la petite section de maternelle à la troisième, vivant dans des quartiers prioritaires de la politique de la ville et rencontrant des difficultés dans leur parcours scolaire. Pour eux, pas question d’interrompre le mentorat pour cause de confinement alors que leur objectif est la lutte contre les inégalités éducatives et la création de lien social. «Sur la centaine de familles auprès desquelles nos volontaires interviennent, nous en avons identifié une quinzaine sans ordinateurs, mais tous avaient une connexion et un smartphone. Lorsqu’il y a plusieurs enfants, c’est compliqué à gérer. Au delà de ce problème matériel, il y a surtout des parents qui ne peuvent pas toujours aider leurs enfants, d’autant que nous avons observé un afflux massif de contenus de la part des équipes pédagogiques», explique Maéva Maouchi, déléguée territoriale de l’Afev en Val-de-Marne.
Pour les enfants qui sont aidés dans leur famille, garder le contact reste malgré tout essentiel. Habitués à se retrouver deux heures par semaine au centre socioculturel Madeleine Rebérioux, dans le quartier de la Pointe du lac à Créteil, Noëlle, étudiante en deuxième année de licence en science de l’éducation, et le petit garçon de huit ans dont elle s’occupe, échangent désormais par écran interposé. «En temps normal, nous travaillons à travers des petits exercices ludiques, notamment en matière d’orthographe et de vocabulaire. Mais en ce moment, il est confiné avec ses frères et sœurs qui l’aident déjà à travailler alors il profite de notre appel pour que l’on bavarde ou que l’on joue», témoigne l’étudiante, investie depuis l’année dernière.
Par principe, l’association demande aux bénévoles que leur intervention ne s’apparente pas à «de l’école après l’école», mais plutôt à privilégier l’éducation populaire (développement de la motivation, la confiance en soi, l’ouverture culturelle, la mobilité, l’autonomie,…). Lorsque l’environnement familial de l’enfant est dans l’impossibilité de suivre sa scolarité, l’Afev invite en revanche à passer du temps sur les cours.
Créée en 1991, l’Afev (Association de la fondation étudiante pour la ville) propose à la fois de l’accompagnement individuel 2 heurs par semaine, accueillent des volontaires en service civique qui interviennent dans les établissements pour mener des projets destinés à améliorer le climat scolaire et proposent des colocations en contrepartie d’actions solidaires. Elle fédère actuellement 8000 jeunes au niveau national, à 80% sur l’accompagnement individuel et compte 200 salariés.
Dans le Val-de-Marne, l’association compte 4 salariés et 120 bénévoles et intervient principalement dans cinq villes: Champigny-sur-Marne, Maisons-Alfort, Créteil, Fontenay-sous-Bois et Villejuif .
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