Si la deuxième vague de Covid-19 ne présente pas exactement les mêmes caractéristiques que la première, elle pèse néanmoins à nouveau sur les urgences et celles-ci s’organisent en conséquence, des appels au Samu 94 à l’organisation hospitalière.
“L’activité est très soutenue mais nous n’avons pas l’avalanche d’appels de la première vague, avec beaucoup de demandes d’information et d’inquiétude. La médecine de ville prend les nouveaux patients Covid en charge de manière importante et nous sommes surtout appelés lorsqu’il y a des signes de gravité”, témoigne Eric Lecarpentier, chef du Samu 94, qui a noté une diminution des appels fin septembre début octobre, suivie d’une remontée.
Le Samu organise sa montée en charge
Pour autant, les Samu d’Ile-de-France se préparent à une montée en charge et se sont par exemple donné les moyens de pouvoir faire à nouveau appel aux bénévoles. “Une convention cadre a été signée entre l’ARS (Agence régionale de santé) et les 8 Samu d’Ile-de-France, afin de pouvoir dédommager les associations de leurs frais induits (essence des ambulances…). Chacun va ensuite conventionner avec ses associations partenaires dans son département”, détaille le chef du Samu 94. Lors de la première vague, les secouristes bénévoles étaient venus en nombre prêter main forte.
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Le retour des personnes âgées aux urgences
Aux urgences hospitalières, il faut aussi s’organiser pour accueillir cette deuxième vague. “Nous avons davantage de patients Covid mais toujours autant de patients non Covid. Ce qui est compliqué avec le suspicions de Covid est qu’il faut attendre les résultats des tests PCR, entre 4 heures et 24 heures. Cela ralentit le traitement des flux et contribue à bloquer des box. Nous restons toutefois confiants car des lits ont été libérés en aval. Nous avions 23 lits pour les patients de moins de 75 ans et allons en avoir 52 d’ici à la fin de la semaine”, détaille le chef du service des urgences Mondor, Mehdi Khellaf, qui note depuis plusieurs semaines une moyenne de patients de plus en plus âgés. Les patients de plus de 75 ans sont hospitalisés dans d’autres hôpitaux du CHU Mondor, à Emile Roux (Limeil-Brévannes), Chennevier (Créteil) ou Joffre-Dupuytren (Draveil).
Les chiffres des urgences Covid et non Covid en Val-de-Marne
Le tableau ci-dessous représente les recours aux urgences en Val-de-Marne pour suspicion de Covid. Elle a atteint un pic vers la semaine du 23 mars, représentant alors un tiers des consultations aux urgences.
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(La semaine du 26 octobre est incomplète)
Déprogrammations pour armer les lits de réanimation
Pour libérer des lits supplémentaires, au CHU Mondor comme ailleurs, les services se sont préparés à réduire leur activité, parfois de moitié. “Nous avons déclenché le plan blanc le 8 octobre et depuis le 26 octobre, nous avons demandé aux hôpitaux de déprogrammer toutes les opérations non urgentes. Cela représente en moyenne 30 à 50% de l’activité”, détaille Eric Véchard, directeur de la délégation Val-de-Marne de l’ARS (Agence régionale de santé). Objectif : passer de 1200 à 1775 lits de réanimation et soins intensifs en Ile-de-France.
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Pas question en revanche de transformer à nouveau le nouveau bâtiment de Mondor (ex RBI pour réanimation-blocs-interventions, désormais baptisé Reine) en service de réanimation, comme au printemps. Celui-ci, en plein travaux de finition, devrait ouvrir en janvier 2021. De toutes façons, le bâtiment avait fonctionné avec des volontaires venus d’autres régions qui n’étaient pas touchées par le coronavirus. Or, la deuxième vague concerne désormais l’ensemble du territoire.
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Gustave Roussy veille au maintien du suivi du cancer mais se prépare à tout
A l’Institut Gustave Roussy, centre de traitement et de recherche contre le cancer, qui avait ouvert des lits de réanimation pour des patients Covid non cancéreux au pic de la première vague, on se prépare aussi, en mettant tout en œuvre pour ne pas retarder les traitements. “Nous jouons notre rôle de centre de recours pour les malades du cancer et avons réactivé notre numéro d’appel [01 42 11 43 77] pour les personnes qui ont des difficultés à trouver un centre où poursuivre leur traitement. Nous nous sommes aussi organisés, comme au printemps, pour poursuivre les soins dans le contexte épidémique en privilégiant par exemple les téléconsultations ou l’hospitalisation à domicile pour la chimiothérapie”, détaille Stéphane Pardoux, directeur général adjoint de l’IGR. L’hôpital anticipe néanmoins une prochaine étape du plan blanc, si nécessaire. “Nous avons imaginé plusieurs scénarios et serons prêts à accueillir des patients Covid, atteints ou pas du cancer.”
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Des personnels à nouveau en première ligne
Au-delà du matériel et des lits, c’est le personnel, déjà sursollicité lors de la première vague, qui conditionne à nouveau la montée en puissance de la prise en charge. “Des personnels fatigués, épuisés, démotivés et inquiets”, alerte Eric Tricot, délégué Sud Santé à Mondor. Dans les services de médecine, les postes d’infirmière ne sont pas tous pourvus, note un soignant.
Un reconfinement attendu des soignants
Dans ce contexte, le reconfinement immédiat fait l’unanimité pour éviter une nouvelle situation paroxystique. “Le couvre-feu ne fonctionne pas. Les gens ont décalé leurs horaires mais les restaurants et bars restent pleins”, estime Mehdi Khellaf, joint avant les annonces d’Emmanuel Macron. Même constat pour Eric Lecarpentier, également joint avant l’allocution présidentielle : “Il faut éviter toutes les situations où l’on baisse les mesures barrière comme par exemple le restaurant. Dès que l’on retire son masque, on est en risque!”
Cela veut dire que les personnes âgées de plus de 75 ans ne seront pas orientées dans des services de réanimation ,mais directement dans des services de soins palliatifs ( des mouroirs en fait !)
Gardons notre calme : ces personnes de plus de 75 ans nécessitent des soins plus intensifs, et c’est probablement la cause de cette répartition.
Mais en effet, il faudrait davantage d’information.
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