Commerce | Val-de-Marne | 22/12/2020
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Val-de-Marne: la carte des bureaux de tabac se recompose

Val-de-Marne: la carte des bureaux de tabac se recompose

Ces dernières semaines, la direction interrégionale des douanes d’Île-de-France a prononcé la fermeture définitive de trois débits de tabac en Val-de-Marne. Pour le président de la fédération départementale des buralistes, Laurent Simon, il s’agit d’une érosion naturelle qui s’accompagne d’une recomposition du maillage des points de vente.

Le rideau est définitivement tombé au Fabregua, le tabac-presse du centre commercial Bercy 2. Il proposait depuis une dizaine d’années aux clients un relais colis, des photocopies ou encore des jeux à gratter. Les propriétaires avaient négocié la résiliation à l’amiable de leur bail au printemps 2019 et n’ont pas présenté de successeur dans les temps impartis. Début décembre, l’activité de relais colis a été reprise par Carrefour.

Même situation au rez-de-chaussée d’une résidence, rue du professeur Calmette, derrière le fort d’Ivry à Vitry-sur-Seine. Le gérant a fait valoir ses droits à la retraite, peu de temps après l’arrivée à expiration de son bail commercial, non reconduit par son propriétaire. Là encore, l’administration des douanes a constaté l’absence d’un successeur et fermé le débit de tabac.

Fin novembre encore, c’est le café de la gare à Villeneuve-Saint-Georges qui a été privé de son débit de tabac. Le bâtiment a été racheté par l’EPFIF dans le cadre d’une opération de renouvellement urbain et le bail du local commercial a été résilié entraînant la disparition prochaine de ce lieu emblématique de la ville.

Pour Laurent Simon qui préside depuis cinq ans la fédération départementale des buralistes, cette série de fermetures ne constitue toutefois qu’un trompe-l’œil par rapport à la dynamique du marché en Val-de-Marne. «Nous avons un marché de la cession qui est encore attrayant. Quand j’ai pris mes fonctions, il y avait 300 débits de tabac en Val-de-Marne, aujourd’hui, il y en a 290. Nous avons chaque année 2 à 3 fermetures définitives. La géographie se recompose différemment. Alors qu’il est encore fréquent de trouver sur son chemin trois bureaux de tabacs sur 200 mètres, les nouveaux points de vente sont soumis à de nouvelles réglementation (distance par rapport aux écoles, lieux de culte,…) et à un examen approfondi de la fédération et des douanes. Sur une trentaine de sollicitations chaque année, une à deux seulement vont être acceptées

Des territoire encore insuffisamment achalandés à prospecter

Si le taux de réponse négatives de la fédération des buralistes et des douanes est aussi important, c’est lié, selon Laurent Simon, au fait que les entrepreneurs peinent parfois à identifier les zones à l’écart des commerces préexistants. «Notre intérêt est de mailler le territoire parce que même si nous sommes sensés avoir un monopole, les réseaux de contrebande de cigarette s’installent là où nous ne sommes pas présents. Les rénovations urbaines ont parfois eu pour effet de faire disparaître les commerces. Aujourd’hui, dans le département, il y a des quartiers de 1000 à 2000 habitants qui sont dépourvus de débit de tabac. Aussi, nous n’avons pas hésité longtemps lorsque le gérant d’un PMU de Limeil-Brévannes près des nouveaux logements autour de la plage Bleue s’est proposé, ou l’orsqu’une opportunité s’est présentée dans le centre-ville de Rungis

Concrètement, lorsqu’un entrepreneur souhaite installer un débit de tabac dans son commerce, il doit soumettre une demande qui fait ensuite l’objet d’un examen approfondi par la fédération départementale des buralistes ainsi que des douanes. Ils analysent la pertinence de l’implantation d’un bureau de tabac au regard de la densité du quartier, de la présence d’autres débits, des contraintes réglementaires et de l’analyse économique. «Nous vivons à l’heure du paquet à 10 euros. Il faut que nous suivions l’évolution de notre marché. La cigarette électronique entraîne un transfert des consommateurs vers la vape. On estime aujourd’hui qu’il y a 2 à 3 millions de vapoteurs en France. En parallèle, nous devons diversifier notre mix de services. Nous sommes parfois les derniers commerces encore ouverts dans nos quartiers», insiste Laurent Simon, lui-même gérant d’un bureau de tabac à Fontenay-sous-Bois.

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