Politique | Val-de-Marne | 10/09/2020
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Val-de-Marne: le PCF au bord du schisme à la veille des départementales

Val-de-Marne: le PCF au bord du schisme à la veille des départementales

Coup de pression avant les investitures aux départementales ? Le message envoyé par la démission de 10 des 22 membres de l’exécutif du conseil départemental du PCF Val-de-Marne sonne comme un avertissement.

Alors que le Conseil national du PCF a refusé samedi d’investir Fatmate Konate, candidate à la législative partielle de Vitry-Alfortville désignée par la section PCF de Vitry durant l’été et officiellement partie en campagne, les soutiens de la candidate ont répliqué ce lundi en démissionnant de l’exécutif du conseil départemental du PCF quelques minutes avant une réunion de celui-ci.

Pour rappel du contexte, la candidate avait choisi de soutenir Pierre Bell-Lloch contre la tête de liste Jean-Claude Kennedy lors du 3ème tour des municipales et, bien qu’ayant déjà été candidate aux législatives de 2017, elle ne faisait plus l’unanimité des communistes locaux, déchirés depuis début juillet entre pro Bell-Lloch et pro Kennedy. Sa désignation a donc donné lieu à un recours auprès de la commission de règlement des conflits, laquelle a reconnu des irrégularités.

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Une guerre locale qui s’inscrit dans une divergence nationale avec la présence de deux courants au sein du parti. Un premier qui prône un front commun avec des partis proches est est incarné par l’ancien secrétaire national Pierre Laurent, soutenu dans le Val-de-Marne par la majorité de l’exécutif. Un deuxième favorable à un recentrage avec un candidat propre aux grandes élections, représenté par l’actuel secrétaire du parti, Fabien Roussel, dont la motion est arrivée en tête fin 2018. Jusqu’à présent, ces deux courants coexistaient presque pacifiquement. “Le PCF n’est pas structuré en tendances. Chacun peut s’emparer des textes pour les discuter, débattre, amender. C’est cette dynamique qui vise à permettre l’expression de modes de pensée différents puis à se rassembler. Lors du dernier congrès par exemple, le texte qui avait été mis en avant par 42% des communistes a été adopté à 87% par le congrès”, développe Fabien Guillaud-Bataille, secrétaire de la fédération du PCF Val-de-Marne.

Une politique du consensus qui semble désormais avoir du mal à fonctionner localement tant la tension est forte. Dans leur lettre adressée à tous les membres du conseil départemental du parti, les démissionnaires ont pour leur part dénoncé les prises de position nationales et locales de la part de membres de l’exécutif sans discussion. Des prises de position qui concernent la récente crise vitriote mais pas seulement. “Lors du mouvement des gilets jaunes, nous aurions au contraire aimé qu’il y ait une prise de position et avions même préparé un texte, mais il ne s’est rien passé”, regrette un des démissionnaires qui souhaite garder l’anonymat, regrettant que la lettre ait fuité alors que ces affaires auraient dû se régler en famille.

De son côté, Fabien Guillaud-Bataille regrette que les démissionnaires n’aient pas plutôt assisté à la réunion de l’exécutif de ce lundi pour exprimer de vive voix leurs désaccords. Et concernant la réaction à l’élection à la hussarde de Pierre Bell-Lloch le 4 juillet, il rappelle qu’il y a eu consensus pour que l’affaire soit traitée au niveau national par la commission des conflits, laquelle doit rendre ses conclusions d’ici la fin du mois.

Au-delà d’un coup de gueule contre le refus d’investiture de Fatmata Konate, obligée de faire campagne sans logo, cette démission collective est une manière de rappeler le rapport de forces, non seulement au niveau du Conseil municipal de Vitry-sur-Seine mais aussi au niveau départemental. Bonneuil-sur-Marne, Villejuif, Saint-Maur-des-Fossés, Vitry-sur-Seine… les démissionnaires viennent de géographies diverses.

Le message peut être perçu comme aussi cavalier que l’élection du 4 juillet mais il se veut clair et préventif : pas question de désigner les candidats aux départementales sans tenir compte du courant proche de l’actuel secrétaire national. Si la personnalité de Christian Favier fait consensus pour mener la campagne, défendre le bilan et tenter de garder le navire à flot, le détail des autres candidats va devoir faire l’objet d’âpres discussions en interne avant même d’être recomposé en vue des alliances. Et pour remettre les choses à plat, les démissionnaires ne voient qu’un échelon légitime : le conseil départemental du parti issu du dernier congrès, soit 80 élus. Sa prochaine réunion est prévue lundi prochain, l’occasion de s’expliquer… et de se compter.

En attendant, la section PCF de Bonneuil s’est affranchie du vote du Conseil national de ce samedi en décidant de soutenir la candidate Fatmata Konate.

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