Les espaces départementaux des solidarités du Val-de-Marne sont à nouveau en première ligne pour accueillir les publics fragilisés par ce reconfinement. Ils doivent répondre aux besoins des personnes vulnérables mais sont parfois impuissants face à des situations de détresse.
Pendant ce nouveau confinement, les vingt espaces départementaux des solidarités (EDS) du Val-de-Marne, restent ouverts au public. Ses professionnels accueillent toute personne qui a besoin d’un renseignement sur le plan social, économique ou familial et sont un premier contact vers un dispositif d’aide ou de soutien. C’est vers ces guichets que se tournent chaque années plus de 200 000 usagers pour faire des demandes d’accès au logement, s’informer sur les droits à la sécurité sociale, demander une allocation de solidarité… Dans le contexte de crise sociale consécutive à la crise sanitaire, les agents ne chôment pas. Concernant les allocations RSA par exemple, 5000 nouvelles personnes ont dû y recourir depuis le printemps.
«Nous sommes confrontés à des familles dans des situation de grande vulnérabilité. Nous attendons depuis quelques années une réévaluation des plafond de reste à vivre (actuellement autour de 7 euros) parce que c’est de plus en plus difficile», plaide à un agent de l’EDS de Fresnes, alors que le président du Conseil départemental, Christian Favier, est venu prendre le pouls de la situation ce mercredi, accompagné de ses vice-présidents Gilles Saint-Gal et Marie Kennedy, et de la maire de Fresnes Marie Chavanon.
En avril dernier, le département avait facilité et augmenté le versement de certaines prestations sociales. «Le contexte est un peu différent. Pendant le premier confinement, par exemple, les écoles étaient fermées, les familles se sont retrouvées à payer plein pot le repas du midi qui habituellement était moins onéreux du fait du quotient familial appliqué aux tarifs des cantines. Aujourd’hui, les contraintes financière du département font que l’on ne peut pas aller plus loin que ce que nous faisons. Nous restons un des départements qui fournit le plus de dispositif d’accompagnement aux familles mais je reconnais que les plafonds restent extrêmement faibles par rapport au coût de la vie en région parisienne et qu’il y aurait besoin d’aller plus loin. Cela dit, c’est lié à nos relations avec l’État, qui laisse reposer sur nos ressources une part prépondérante du RSA», explique de son côté le président du département.
Dépenses de chauffage
L’élu estime qu’il incombe à ce stade à l’État de soulager le budget des ménages en jouant notamment sur les charges de chauffage, qui commencent, à cette période de l’année à augmenter, et a écrit en ce sens à Jean-François Carenco, président de la commission de régulation de l’énergie (CRE). « Pour de nombreux Français confinés à leur domicile, cela induira mécaniquement une hausse importante des dépenses de chauffage. En 2019, avant même la crise sanitaire, le médiateur national de l’énergie s’inquiétait de l’augmentation de 17% des coupures d’électricité pour impayés. Avec l’explosion du chômage et de la précarité, cette situation risque de s’aggraver. (…) Je vous propose d’étudier rapidement aux côtés des fournisseurs la possibilité de revenir sur les dernières augmentations et de baisser le prix des tarifs du gaz et de l’électricité des ménages», demande Christian Favier.
Parmi les autres requêtes des professionnels de la solidarité départementale: du matériel pour ne plus avoir à venir au bureau et contacter en visio-conférence les usagers. «Nous gérons des situations souvent compliquées et ne pouvons nous permettre de donner nos lignes personnelles aux usagers. C’est une question de sécurité. Il nous faudrait du matériel», demande une responsable. Sur ce sujet, Eric Signarbieux, directeur général adjoint du pôle enfance et solidarités, indique qu’une commande d’un millier de téléphone a été passée mais que pour les ordinateurs, le volume est tel que le fournisseur n’était pas en mesure de les fournir en cette période de rupture de stock.
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