Aux urgences de l’hôpital Henri Mondor de Créteil (AP-HP), le dispositif d’accueil Covid avec des tentes extérieures a été démonté mercredi 3 juin et la dernière admission en réanimation date d’il y a deux semaines. Du côté du Samu 94 également, la décrue est telle qu’il y a moins d’appels qu’en temps normal. Retours d’expérience de la décrue avec les chefs du Samu 94 et des urgences Mondor.
“Nous n’accueillons plus que 2 à 3 patients Covid par semaine alors qu’il en affluait 70 chaque jour au pic de la crise dont la moitié était hospitalisée, indique le professeur Mehdi Khellaf, chef de service des urgences du CHU Mondor. Dans les étages, il reste une unité Covid de 7 lits au quatorzième, dans le service des maladies infectieuses. Nous n’avons constaté aucun soubresaut de l’épidémie depuis le début du déconfinement et sommes revenus à une activité normale”, détaille le chef des urgences. Pas de répit pour autant. Le service accueille à nouveau 150 personnes par jour environ alors que le nombre de personnes se rendant sur place était descendu à une centaine, mais avec une proportion plus importante d’hospitalisation.
Les personnes âgées et les patients en psychiatrie ont particulièrement souffert du confinement
“Nous avons retrouvé les publics classiques des urgences et observons une augmentation de patients âgés qui ont particulièrement pâti du confinement en ne bougeant pas assez. Des personnes qui n’ont pas suffisamment marché se présentent avec des fractures après être tombées. L’autre catégorie qui a beaucoup souffert du confinement est celle des patients en psychiatrie qui n’ont pu se rendre en consultation et sont en rupture de soins. Nous voyons de nombreux cas de ruptures de suivi de personnes bipolaires ou schizophrènes”, ajoute le chef des urgences.
Au Samu 94, moins d’appels que d’habitude en cette saison
Du côté du Samu 94, submergé par les appels avec plusieurs milliers d’appels par jour au pic de la crise, on observe aussi la décrue. “L’activité est même plus calme que d’habitude à cette période avec environ 1200 appels par jour contre 1500 à 1600 en moyenne à cette saison. Cela s’explique à la fois par une activité humaine qui reste ralentie et un recours plus facile aux médecins traitants, notamment via les nouveaux canaux comme la téléconsultation. Nous ressentons toujours un peu de crainte de revenir sur place. Les gens nous posent la question de savoir s’ils doivent “vraiment” venir à l’hôpital, ce qui n’arrivait pas avant l’épidémie”, constate le docteur Eric Lecarpentier, chef du Samu Val-de-Marne.
Ne pas baisser la garde trop vite
Le patron du Samu note également une très faible proportion de cas Covid. “Les quelques cas suspects que nous envoyons se faire tester sont quasiment tous négatifs”, ajoute-t-il. Après l’intensité de la crise qui a mis à l’épreuve le système hospitalier et toute la société, le médecin appelle néanmoins à ne rien lâcher trop vite. “La situation est très encourageante mais il ne faut pas crier victoire trop vite. Il est très important de maintenir les efforts, continuer de porter les masques, respecter les distances, se laver les mains… Les gens ont été très sérieux mais doivent continuer. A l’hôpital, les hygiénistes ont fait un gros travail pour sécuriser tous les circuits et nous continuons à maintenir la vigilance. Il vaut mieux en faire trop maintenant et ne pas baisser la garde”, enjoint le soignant.
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