Depuis un an et demi, une partie du boulevard Chastenet de Géry entre Le Kremlin-Bicêtre et Villejuif est interdite aux véhicules de plus de 3,5 tonnes en raison d’un risque d’affaissement, modifiant le parcours du bus 131 reliant Rungis à Paris porte d’Italie. En pleine campagne des municipales, le financement inter-collectivités de ces travaux, jamais simple à mettre en place, n’a pas échappé à la polémique.
En avril, une navette a été mise en place mais les élus souhaitent que des travaux remédient au plus vite à l’instabilité de la chaussée pour rétablir le tracé initial de la ligne. Or, le Grand-Orly Seine Bièvre, gestionnaire de la voirie, n’a pas les moyens de financer l’intervention.
Huit mois après la mise en service de la navette de remplacement du bus 131 entre Villejuif et Le Kremlin-Bicêtre, pour un montant annuel de 650 000 euros, Île-de-France Mobilités (IDFM) dresse un bilan positif de cette desserte provisoire. Le syndicat des transports de la région a relevé une croissance de la fréquentation de ces navettes de 9% et une amélioration de sa régularité suite à la résorption d’embouteillages chroniques côté kremlinois. Les usagers, eux, espèrent un retour rapide à la normale. «Depuis qu’il ne s’arrête plus devant chez moi, je préfère faire mon trajet habituel à pied jusqu’au métro», explique une riveraine du boulevard Chastenet de Géry à Villejuif, le fameux tronçon où les techniciens du Grand-Orly Seine Bièvre ont découvert des carrières mal comblées sous la chaussée voilà un an et demi, lesquelles risquent de créer des affaissement sous le poids des véhicules.
A l’issue de la réunion bilan de mercredi dernier au cours de laquelle IDFM a confirmé le maintien de cette navette, les maires du Kremlin-Bicêtre et de Villejuif ont salué cette nouvelle tout en rappelant, dans un style très différent, que cela ne pourrait pas être une solution pérenne. Au Kremlin-Bicêtre, Jean-Marc Nicolle a choisi la diplomatie, remerciant de leur coopération IDFM, le Conseil départemental, le territoire et la ville voisine. «Cette solution a de nouveau été approuvée ce matin, et je m’en félicite, même si elle ne saurait être satisfaisante à terme. Je reste vigilant et continue à me mobiliser pour que les travaux puissent enfin être financés par tous les partenaires, ce qui permettrait un retour à la normale de l’itinéraire du 131». A Villejuif, Franck Le Bohellec s’est montré plus incisif en attaquant le Grand-Orly Seine Bièvre. «L’EPT a indiqué que des études complémentaires allaient être menées en mars sur le rond-point Charles De Gaulle et les rues adjacentes et confirme que les travaux sont toujours estimés entre 5,5M€ à 7,5M€ [confirmant] qu’il n’a pas les moyens de financer les travaux, et ce, malgré la contribution annoncée de la ville de Villejuif à hauteur de 3 millions d’euros au financement des travaux de consolidation des vides constatés. Cette incapacité à financer des travaux de ce type est grave et il n’est pas normal que l’Établissement Public Territorial Grand Orly Seine Bièvre ne soit pas en mesure d’assumer les compétences qui lui ont été confiées», a taclé l’édile.
Le territoire renvoie la balle aux communes
Pourquoi le territoire ne peut-il pas financer ces travaux ? Le GOSB explique qu’il ne dispose que d’une ligne de crédits pour travaux de voirie des villes de l’ex-intercommunalité de la Vallée de la Bièvre (CAVB). Celle-ci s’élève à 3,5 millions d’euros par an. Cette somme a été fixée à la création de la métropole et de ses territoires dans le cadre de l’attribution de compensation. Pour compléter cette enveloppe et réaliser tous les travaux de voirie nécessaires dans l’ensemble de ses communes, le Grand-Orly Seine Bièvre a engagé mi-2019 des démarches auprès de l’État et sollicité une inscription au prochain contrat de plan Etat Région 2021-2027.
En réponse à Franck Le Bohellec, Michel Leprêtre, président du GOSB, a adressé un courrier à l’ensemble des maires de l’ex-CAVB pour solliciter leur arbitrage. «M. le maire de Villejuif me demande d’utiliser les crédits disponibles pour les travaux de voirie des communes du Val-de-Bièvre pour [l’opération du boulevard Chastenet de Géry]. Il est en effet théoriquement possible de diligenter budgétairement 4 millions d’euros, correspondant à la totalité des crédits de 2020 et une partie des crédits de 2021 pour cette opération. J’ignore si [sa] demande a obtenu votre assentiment. Aussi, je vous remercie de bien vouloir me faire retour de votre position sur [sa] demande». A ce jour, seule la mairie de L’Haÿ-les-Roses a fait part de son refus.
Vice-président du Conseil départemental en charge des mobilités, Pierre Garzon a également réagi aux propos du maire de Villejuif. «Que pèsent les 3 millions d’euros brandis par le maire comme une aumône quand il en faut 8 millions et qu’il en est juridiquement responsable ? Que valent les larmes de crocodile de Monsieur Le Bohellec sur son incapacité à financer ces travaux quand il dépense plusieurs millions sur des voiries qui ne le nécessitent pas ?! Je souhaite donc que soit mis fin à cette mascarade qui vise à entretenir un pansement sur une jambe de bois depuis 18 mois quand ces travaux auraient déjà dû être engagés une fois le diagnostic fourni par le territoire», s’agace l’élu communiste, faisant référence aux chantiers menés par les services municipaux sur de la voirie dont elle n’est pas gestionnaire.
«C’est quand même paradoxal de ne pas avoir les moyens d’entretenir sa voirie et de nous faire le reproche de pouvoir trouver des crédits grâce à notre bonne gestion budgétaire pour faire des travaux sur leur réseau», réagit-on au cabinet du maire de Villejuif.
Pas de quoi apaiser les relations entre Franck Le Bohellec et Pierre Garzon, tous deux candidats à la mairie de Villejuif.
C’est bien le vélo mais il n’y a pas que des jeunes sportifs qui habitent sur le trajet desservi par la fameuse navette, il y a aussi des personnes âgées, des femmes avec enfants, des personnes handicapées (un centre pour aveugles est sur le troncon non desservi) .
Bref il faut que les travaux se fassent et on se moque de savoir qui va les financer. Les petites bagarres entre élus siegeant tous dans les mêmes instances n’intéressent nullement les riverains.
Et sinon, c’est faisable à vélo ou vélo électrique ? La carte collaborative :
https://mdb-idf.org/carte-covelotaf-les-cyclistes-confirmes-proposent-leur-aide-aux-debutants/
F. le Bohellec est en guerre contre tout le monde : le département, l’Etat, le GOSB et même contre son voisin de l’Hay les Roses, membre du même parti, les parents d’élèves, le syndicat de la Géothermie, les associations, les syndicats… c’est sa façon de gouverner.
Bon , dans 6 semaines il aura un ou une successeur , on pourra reprendre des relations normales. Et à ce moment effectivement les choses apparaîtront complexes et nécessitant une bonne entente entre les uns et les autres. Le point sur cette complexité dans l’affaire du trou de Chastenet de Géry :
http://www.laveniravillejuif.fr/spip.php?article1038
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