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Education | | 30/07/2021
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A Alfortville, les élèves se passionnent pour la programmation

A Alfortville, les élèves se passionnent pour la programmation © Charles Henry

Au collège Paul Langevin d’Alfortville, la session de juillet du dispositif “Ecole ouverte” s’est achevée mardi 13 juillet. Au programme de ce dernier jour, un atelier programmation: les six enfants présents, élèves du CM1 à la 5ème, ont manipulé un robot pour lui faire accomplir un parcours d’une dizaine de mètres. L’occasion de s’exercer aux mathématiques et à la géométrie.

Tu mets 30cm. Ensuite on tourne de 90° et je pense qu’on devrait être bon“, indique Pol-Anaïs, un mètre à la main. Sa camarade, Kayliah, une élève de deux ans plus jeune qu’elle, en classe de CM1 à l’école primaire Montaigne, programme les données sur une tablette tactile. Il ne lui reste plus qu’à repositionner le robot “Dash” sur la ligne de départ du parcours délimité par des plots. Ce sont Roberta et Hassan, professeurs de mathématiques, qui l’ont imaginé et mis en place dans la grande salle du gymnase du collège Paul Langevin, à Alfortville. Tous deux se sont portés volontaires pour animer cet atelier “robot”, dont la quatrième et dernière séance a clôturé mardi 13 juillet la première session estivale d’Ecole ouverte.

Créer de la mobilité

En 2019, 15 560 élèves ont bénéficié de ce dispositif dans les trois départements couverts par l’académie de Créteil, dont 7 813 en Seine-Saint-Denis, 4 214 dans le Val-de-Marne et 3 533 en Seine-et-Marne.
Mis en place au début des années 1990 par le ministère de l’éducation nationale, il a pour objectif de permettre à des élèves vivant dans des quartiers prioritaires de la politique de la ville (QPV) de bénéficier d’activités éducatives et de loisir durant les périodes de vacances.
“Ecole ouverte s’étend sur une durée de 15 jours”, explique Eric Jacomino, principal adjoint du collège Paul Langevin, qui coordonne le dispositif avec Mélanie Declercq, coordinatrice du réseau d’éducation prioritaire.

“Un jour durant les vacances de février, deux durant celles du printemps, deux à la Toussaint, cinq en juillet et cinq fin août. Pour cette session, notre programme comprend aussi des sorties comme la visite de la Cité des sciences, la découverte du donjon du château de Vincennes, celle du trampoline Park d’Alforville ou une balade en bateau-mouche sur la Seine. Nous faisons en sorte que chaque élève puisse participer au moins à une de ces activités.” Parallèlement à l’atelier “robot”, un autre groupe d’élève s’est rendu pour la journée à l’aquarium de la Porte Dorée.
“Avec les activités que nous proposons dans le cadre d’Ecole ouverte, nous remplissons pleinement notre mission de service public, résume Eric Jacomino. L’objectif de l’académie est de créer de la mobilité: pas seulement au sens géographique, mais aussi culturelle et cognitive.” Par ailleurs, le dispositif permet de consolider les liens avec les écoles élémentaires qui pourvoient le collège en élèves.

© Charles Henry
Le robot Dash de Shadé et Hendricks au départ.

“On apprend en s’amusant”

Au total, 140 élèves du collège Paul Langevin et des écoles Lapierre et Montaigne, étaient inscrits pour la session de juillet, dont Sofia, qui entre en 5ème en septembre. “Ecole ouverte m’a permis de faire des activités qu’on ne peut pas faire ailleurs comme cet atelier robot“, confie-t-elle. “On connait déjà pleins de choses en mathématiques ou en français et c’est bien de pouvoir les appliquer”, renchérit Kayliah. Une autre élève du groupe, Shadé, cite même la méthode Montessori pour décrire l’atelier : “On apprend en s’amusant.”
Pour les professeurs, c’est une réelle satisfaction de voir les enfants absorbés dans leur programmation. “Les élèves peuvent appliquer en 3D ce qu’ils apprennent à faire sur ordinateur, souligne Roberta. Ça les confronte à problématiques concrètes comme le frottement des roues du robot qui peut influer sur sa trajectoire et dont il faut tenir compte.” Hassan pointe l’autre enjeu pédagogique de l’exercice: le travail de groupe. “Ils sortent de la théorie. Lorsqu’il y a un problème, nous les poussons à oser poser des questions, à échanger entre eux, ce qui est très positif pour la confiance en soi.”

© Charles Henry
Les élèves doivent programmer tous les mouvements du robot mais aussi sa vitesse et la couleur de ses lumières.

L’enseignement scientifique valorisé

L’expérimentation de la programmation dans le cadre de l’Ecole ouverte a commencé en 2020 en s’inspirant de l’expérience réussie en classe Ulis (unité localisée d’inclusion scolaire) avec des robots. “On l’a même proposé à des élèves allophones récemment arrivés (UPE2A) en France, précise Roberta. Ce n’était pas évident, d’autant que l’on a utilisé des robots plus compliqués à manipuler et moins ludiques. Mais ça s’est avéré concluant.”
Pour Eric Jacomino, qui n’écarte pas l’idée de créer un jour un fab lab, cet atelier illustre les efforts accomplis par le collège Paul Langevin dans l’enseignement scientifique. “On s’est beaucoup investi dans le déploiement de la certification pix qui permet aux élèves de se former aux compétences numériques.” A l’image des robots Dash, l’établissement a aussi développé ses moyens en équipement: il dispose d’une salle informatique avec 25 postes et deux salles de technologies avec 12 postes chacune. Et durant l’année scolaire, un atelier programmation avec les robots est animé par le professeur de technologie.
Par ailleurs, le collège Paul Langevin va s’engager dans une cordée de la réussite “Cap vers les sciences” avec l’Université de Paris-Est Créteil (UPEC) grâce à laquelle une quarantaine d’élèves de 3ème pourront bénéficier d’actions notamment de tutorat et de découverte de métiers.
Dans la salle du gymnase, Mehdi est le deuxième après Sofia à avoir réussi sa programmation jusqu’au bout. “Je suis super content. C’est pas difficile, mais il y a plein de mesures à prendre et à ajuster“, déclare-t-il.
A la fin des vacances, fin août, les élèves pourront s’exercer à nouveau à la programmation durant une nouvelle session d’Ecole ouverte. D’autres ateliers seront aussi proposés comme celui consacré au street art. Une cinquantaine d’élèves sont déjà inscrits.

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