Avec un effectif de 618 élèves pour cette rentrée scolaire, les capacités d’accueil du collège Jean-Pierre Timbaud à Bobigny ont dépassé le seuil de sécurité de 600 élèves. Face à cette situation qui perdure pour la 2ème année, une partie de l’équipe enseignante s’est mise en grève et a demandé à être reçue par le conseil départemental. Elle compte aussi demander plus de moyens humains au rectorat.
“On avait déjà alerté sur le fait que l’ouverture d’une Ulis (ndlr: unité localisé pour l’inclusion scolaire) cette année allait être compliquée“, explique Gabrielle Augusto, enseignante de mathématiques au collège Jean-Pierre Timbaud.
Au total 15 enseignants se sont mis en grève, rejoignant ainsi l’appel national à la grève des personnels de l’éducation par une intersyndicale (CGT, FSU, FO et SUD) ce jeudi 23 septembre. Treize d’entre eux se sont d’ailleurs joints au cortège de manifestants qui a marché à Paris de Jussieu (5ème arrdt) au ministère de l’éducation nationale à Sèvres-Babylone (7ème arrdt).
Seuil de sécurité dépassé
Dans leur communiqué, où aucun syndicat n’est mentionné, les enseignants mobilisés pointent que “cette année encore, le seuil de sécurité de 600 élèves et 26 divisions est dépassé. En effet, l’établissement accueille cette année 618 élèves dans 29 divisions avec l’ouverture d’un dispositif ULIS, s’ajoutant aux deux dispositifs déjà présents : UPE2A (ndlr: dédié aux élèves allophones) et NSA (ndlr: pour les élèves pas ou très peu scolarisés dans leur pays d’origine).”
Le problème ne réside pas dans la nouvelle Ulis, un dispositif destiné aux élèves en situation de handicap. “Déjà dans les conditions actuelles, le protocole sanitaire n’est pas applicable,” poursuit-elle. Ce que l’on demande c’est qu’il y ait moins d’élèves par classe pour que chacun puisse travailler normalement.” L’idée serait de pouvoir soulager le collège Jean-Pierre Timbaud pour tendre vers un maximum de 24 élève maximum par classe (contre 28 actuellement en moyenne).
Or, comme dans de nombreuses autres villes du département, Bobigny fait face à une pression démographique croissante. “Le problème c’est que tous les autres établissements autour sont dans le même cas“, constate Gabrielle Augusto. D’où la revendication de longue date en faveur de la création d’un 5ème collège dans la commune. Cette demande doit être renouvelée dès ce soir au conseil départemental: les représentants de l’équipe enseignante doivent en effet être reçus par Elodie Girardet, conseillère départementale déléguée au projet éducatif en Seine-Saint-Denis.
Ironiquement, c’est au collège Jean-Pierre Timbaud que Stéphane Troussel, le président du département, a fait construire l’une des trois nouvelles cours-oasis des collèges sequano-dyonisiens. Mais si le conseil départemental, duquel relève cette responsabilité, a prévu la construction de huit nouveaux collèges, aucun n’est prévu à Bobigny.
Des AED et AESH supplémentaires
Reste donc dans l’immédiat à parer au plus pressé. “Il y a 12 élèves en Ulis dont neuf en 6ème et trois en 5ème. A l’heure actuelle, ils restent avec leur enseignant coordonnateur sans pouvoir bénéficier de temps d’inclusion“, décrit Gabrielle Augusto.
Les classes surchargées ne sont pas la seule explication à cette situation: un autre facteur réside dans le manque de personnel pour encadrer ces élèves aux profils et aux degrés de handicap variés. “D’ailleurs, il y a déjà des élèves relevant de la MDPH (ndlr: maison départementale des personnes handicapées) dans l’établissement qui ne sont pas toujours suivis par un AESH,” poursuit-elle. Aussi, les enseignants en grève de comptent ainsi demander au rectorat de Créteil des moyens supplémentaires estimant que cinq AESH seraient nécessaires, en plus de 8 à 9 assistants d’éducation, contre 7 en poste dans l’établissement et qui étaient tous en grève aujourd’hui.
En dehors d’une lettre qu’il compte adresser dès demain à la direction des services départementaux de l’éducation nationale (DSDEN) en Seine-Saint-Denis, le mouvement gréviste du collège Jean-Pierre Timbaud compte aussi sensibiliser les parents d’élèves à la situation. “Et il fort probable que l’on se dirige vers une deuxième journée de grève“, souffle Gabrielle Augusto.
La direction académique a été sollicitée et sa position complètera cet article lorsqu’elle aura réagi.
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