Société | | 08/10/2021
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A Chevilly-Larue, le réconfort d’une pension de famille pour les malades psychiques

A Chevilly-Larue, le réconfort d’une pension de famille pour les malades psychiques © Fb

Construite au début des années 2000 pour accueillir en toute autonomie une trentaine de personnes souffrant de maladies et de troubles psychiques, la résidence d’accueil de la fondation des amis de l’Atelier, à Chevilly-Larue, était précurseur. Vingt ans plus tard, ce type d’habitat accompagné s’impose comme une alternative à la vie en établissement psychiatrique. Reportage et nouveaux projets.

Fin d’après-midi ce mercredi, dans un quartier résidentiel de Chevilly-Larue, plusieurs locataires de la résidence rentrent après avoir fait leurs courses, comme à la maison.

La résidence comprend 32 studios à destination des personnes adultes seules, en situation de handicap psychique, qu’ils peuvent équiper selon leurs désirs et leurs moyens. Ils disposent également de salons collectifs pour se retrouver ou recevoir des amis et parents. La redevance locative qu’ils payent tous les mois s’élève à environ 550 euros.

“Nous proposons ici du logement accompagné. Deux référents et un collègue à mi-temps se relaient pour assurer une présence de 7 heures à 20 heures du lundi au vendredi. Nous pouvons proposer aux locataires du soutien technique (réparations, aménagement, démarches administratives,…) ainsi que des moments d’animation (intervention d’un coach sportif, sorties culturelles,…) ou des temps d’écoute”, explique Tania Minatchy, l’une des référentes de la structure.

Des publics aux parcours compliqués en recherche de stabilité

Lors de leur admission, les locataires signent un contrat d’occupation nominatif ainsi qu’une convention avec son médecin psychiatre pour s’engager à la poursuite de ses soins. Les services d’accompagnement médico-social, des professionnels du soin sont également des partenaires de la structure.

“Nos résidents ont entre 20 et 70 ans. Une poignée d’entre eux est présente depuis l’ouverture du site, en 2003. Certains viennent de foyers d’accueil médicalisé, d’autres étaient logés chez des proches qui sont devenus trop âgés, et il y a aussi des personnes qui ont vécu longtemps à l’hôpital, explique Eric Sauvé, le directeur de secteur. Grâce au cadre bienveillant que nous avons réussi à mettre en place et au maillage partenarial, nous constatons un moindre recours aux hospitalisations ou des orientations vers des établissements médico-sociaux.”

Les locataires peuvent conserver leur studio autant de temps qu’ils le désirent. “Je suis des cours au conservatoire municipal. J’ai mes petites habitudes comme les courses au marché”, témoigne l’une des résidentes, Sylvie, qui accueille les visiteurs par un morceau de piano. D’autres sont prêts à quitter la résidence pour aller dans du logement plus autonome comme Laurent, qui y est logé depuis 7 ans. “Évidemment, il y a des affinités plus ou moins développées entre résidents mais, à nous tous, nous formons une famille. De part notre vécu, il ne nous est pas possible de rester indifférent face à quelqu’un qui souffre. Je ne suis pas sûr de retrouver cet état d’esprit à l’extérieur mais pour autant, je pense avoir fait mon temps ici et me prépare à partir”, explique-t-il. L’année dernières, deux places se sont libérées pour de nouveaux arrivants. Afin de faciliter la transition vers d’autres types de logement plus pérenne, la résidence bénéficie d’un partenariat avec le bailleur Valophis Habitat.

La préfecture veut bâtir 2 à 3 pensions de familles tous les ans

A sa sortie de terre en 2003, il s’agissait de la première pension de famille à se spécialiser dans l’accueil de malades psychiques. Trois ans plus tard, une circulaire a instauré la création de ces structures désignées sous l’appellation de résidence accueil, pour les distinguer des pensions accueillant plutôt des sans abris et autres personnes en situation vulnérable. Aujourd’hui, la fondation des amis de l’Atelier en dispose d’une autre à Vitry-sur-Seine. La prospection pour en ouvrir d’autre est compliquée par le coût du foncier en région parisienne. “C’est très compliqué de trouver des terrains. Nous essayons donc de discuter avec des bailleurs sociaux pour qu’ils puissent mettre à notre disposition des parties de leurs bâtiments”, poursuit le directeur de secteur.

“Aujourd’hui en Val-de-Marne, nous disposons de 12 structures. Dans le cadre des orientations prises par la préfecture de région déclinant le plan de relance national de développement des pensions de famille et de résidences accueil, nous avons pour objectif la création de 2 à 3 structures par an”, promet le préfet délégué à l’égalité des chances, Abdel-Kader Guerza, préfet délégué à l’égalité des chances.

Dans le département, il y a 228 places réparties dans 8 pensions de famille (Fontenay-sous-Bois, Maisons-Alfort, Saint-Maur-des-Fossés, Alfortville, Plessis-Trévise, Limeil-Brévannes, Rungis et Thiais), et 107 places pour les 4 résidences d’accueil que compte le Val-de-Marne (Vincennes, Chevilly-Larue, Choisy-le-Roi et Vitry-sur-Seine).

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