Alors que la nouvelle carte des établissements relevant de l’éducation prioritaire a été repoussée en 2021, figeant la carte établie en 2014, de plus en plus de situations litigieuses apparaissent. L’enjeu est de taille car il en va notamment du dédoublement des classes. Exemple à l’école Rosalind Franklin d’Ivry-sur-Seine, qui multiplie les actions pour bénéficier des conditions d’encadrement des écoles reconnues éducation prioritaire.
Rattachée officiellement au collège Molière, qui fait partie des 36 collèges reconnus en REP (Réseau d’éducation prioritaire), la nouvelle école Rosalind Franklin, ouverte après l’établissement de la carte, accueille à la fois des enfants qui étaient auparavant scolarisés dans les écoles avoisinantes, certaines en REP, d’autres pas, et des nouveaux habitants du quartier Ivry Confluences, mais elle n’a pas été labellisée REP. “Dès l’ouverture de l’école pourtant, nous avons demandé à ce qu’elle soit reconnue en réseau d’éducation prioritaire en vertu des critères socio-économiques des familles”, rappelle le maire, Philippe Bouyssou (PCF).
Faute de reconnaissance, les parents et enseignants réagissent, organisant une opération école fantôme à l’hiver 2019. “Suite à cette mobilisation, la direction académique ne nous a pas accordé le statut REP mais nous a octroyé des conditions d’encadrement REP à la rentrée 2019. Mais cette situation a changé à la rentrée 2020. La direction académique a assuré qu’elle portait un ‘regard bienveillant’ sur l’école mais dans la réalité, nous avons eu des fermetures de classe, et les seuils maximum d’élèves appliqués ne sont pas ceux de l’éducation prioritaire. Un ‘regard bienveillant’ ne suffit pas. Nous voulons un ‘regard REP’. L’école accueille beaucoup d’enfants allophones, une population rom en rupture de scolarité qui arrive sans savoir lire ni écrire, et comme le quartier est en pleine mutation, il y a des nouveaux élèves qui arrivent tout au long de l’année. L’an dernier, il y a eu 17 maintiens d’enfants en CM2”, détaille Ilda Modesto, représentante de la FCPE Rosalind Franklin.
C’est dans ce contexte que parents et enseignants ont repris la mobilisation. Ce lundi, les parents ont bloqué l’école et organisé un espace d’information pour les parents. Ce vendredi 29 janvier, ils prévoient d’organiser une journée école morte, sans cours.
En parallèle, un rendez-vous a été demandé à la direction académique qui a été accordé. Les parents ont aussi saisi la Défenseure des droits.
Lire aussi :
N'envoyez que des photos que vous avez prises vous-même, ou libres de tout droit. Les photos sont publiées sous votre responsabilité.